Non, on ne refait pas la genèse du débat face au cellulaire lors d’une célébration musicale. C’est clair, ça gosse tout le monde. Le fait que je me permets de remettre le sujet sur la table de tôle est qu’il me semble que certains artistes commencent à en avoir ras le pompon de voir des centaines d’appareils épier leurs faits et gestes lors de leurs concerts.
Au lieu de saisir le moment présent, certains s’obstinent encore à enregistrer, à l’aide de leur téléphone ou appareil-photo, de nombreuses chansons, bloquant la vue des autres personnes derrière elles. Le plus intéressant est de voir certains cinéastes de talent filmer le tout, tout en se brassant la tête vigoureusement lors des concerts métal.
Mais une question se pose : Que font-ils par après avec les images enregistrées? Pour la plupart, le tout ne sera jamais revu par la suite. Pour d’autres, le tout sera posté sur Youtube question d’obtenir des « hits » ou des « likes » sur les réseaux sociaux. Pendant que les membres d’un groupe comme Cannibal Corpse se démènent comme des forcenés sur scène, le vidéaste amateur tente de filmer le brasage de tête du chanteur, bien accoté sur la scène avec le son des moniteurs en guise de source sonore principale. Quand on parle de qualité sonore par la suite, j’en doute… à moins d’être un adepte du grichage.
Des artistes du domaine métallique se délient la langue de plus en plus sur ce phénomène irritant. Il est évident qu’à un moment donné, nous entendrons parler plus fortement d’un artiste ayant pété un sale plomb face à un caméraman obsessif.
En plus des abuseurs de la fonction caméra, il y a aussi les obsédés du « textage » Ceux qui ne peuvent s’empêcher de tout commenter à leurs amis absents de l’évènement, regarde le pointage de la partie, prend en note la météo de demain et s’informe du setlist de la veille pour voir si le groupe le suit correctement lors de la soirée. Cette pratique titille aussi certaines formations, le but de ce papier étant de vous en faire découvrir quelques exemples.
En attendant, voici quelques items à mettre dans ce dossier de tôle :
Cas #1 : Le groupe Ken Mode est canadien. Il a remporté le Juno dans la catégorie métal l’année dernière. Même si ce groupe n’est pas d’envergure titanesque, les membres du groupe n’apprécient guère les « texteux » Voici ce qu’ils annonçaient sur leur page Facebook en décembre dernier :
« Un avertissement à tous ceux qui viennent à nos concerts. Si vous restez devant nous et textez lorsque nous sommes en mode performance, attendez-vous à être submergés de mucus ou bien de recevoir un bon coup de pied sur votre appareil de la part d’un gars qui tient une guitare ou une basse. Vous devez vous y attendre. Terminée la politesse. Si vous désirez avoir un téléphone détruit, faites-le! »
L’histoire ne confirme pas si le groupe est passé à l’action.
Cas #2 : Karl Sanders de Nile déteste les accros du vidéo. Ce groupe propose un death métal technique qui fait saliver les musiciens et valser vigoureusement les maniaques. Voici ce qu’il avait à dire en février lorsqu’un journaliste lui a demandé ce qu’il pensait de ce phénomène du cinéaste métallique amateur:
« Comment je me sens lorsque je suis sur scène et que tout ce que je vois n’est qu’un océan de cellulaires et de cameras qui prennent des photos et des vidéos? Terminés sont les jours où l’on ne voyait que des poings levés et des horns. Quand tu t’adonnes à ce genre d’activités, tu n’es plus actif dans l’expérience. Quand les gens sont impliqués, ils brassent leur tête, ils regardent le groupe, tu entres dans les autres et tu fais partie d’une expérience commune. Maintenant, ça me dérange encore plus. Si quelqu’un me remet son appareil sous le nez pendant que je joue, je vais le prendre en lui disant d’aller se faire foutre et de reculer de 20 pieds car la place qu’il occupe est pour quelqu’un qui veut être impliqué dans mon expérience! »
Nile sera en concert à Montréal en passant, le 21 avril aux Foufounes! Amène ta caméra!
Cas #3 : Scott Ian d’Anthrax. En plus de jouer pour l’un des groupes les plus connus du thrash métal, il donne aussi des conférences où il raconte des anecdotes sur sa vie de musicien. Il n’est pas friand des injectés des textos, encore moins des manipulateurs de la vidéo.
« Je crois que c’est vraiment idiot. Le fait qu’une personne paie pour voir un concert et se tienne debout avec son téléphone par-dessus la tête pendant 90 minutes est pathétique. Ça va à l’encontre de la définition du fait d’aller voir et entendre un concert. C’est idiot, je ne comprends pas le principe. Tu es présent au concert et tu le regardes au travers de ton écran de téléphone? C’est une vraie farce!”
Anthrax sera du Heavy Montréal en août 2014!
Cas #4 : Bruce Dickinson d’Iron Maiden. Il n’a jamais eu la langue dans sa poche et la preuve est encore présente ici. Voici ce qu’il avait à dire à un homme, juste avant la chanson Wasted Years :
“Oh gériboire! Toi, le gars au chandail blanc, le chauve! Je te vois faire, tu n’as pas cessé de texter depuis les trois dernières chansons. T’es qu’un crétin! »
Cas #5 : Glenn Danzig de Danzig. Lors d’une prestation en Floride, le « Evil Elvis » s’est impatienté envers un type qui ne cessait de le filmer. Il a tout simplement demandé à des membres de la foule s’ils pouvaient bien lui en foutre une bonne sur la baboune!
C’est probablement ce qui est arrivé si l’on se fie à l’image nerveuse de la vidéo du propriétaire du film… et probablement du coup de poing!
Comme il se doit, rien ne se règlera d’ici la fin de l’été. Lors de ton prochain passage dans une salle, tu remarqueras quelques badauds en train de filmer ou de texter. Si le tout demeure subtil, il n’y a pas de quoi en faire un plat mais lorsqu’il y a de l’abus…
NB: Notez que l’utilisation de « gériboire » lors du cas de M.Dickinson est une traduction libre de « For Fuck’s sake! »
Photos: AFP, Getty
Ici on ne voit qu’un cote de la medaile.
Il y a certain groupe moins populaire qui apprecie le fait d’etre enrigistre de facon amateur qui est mieux que rien.
Personellement je fait un peu des deux, Je filme quelque chansons et je profite pleinement du reste du spectacle.
Je publie ce que je filme sur mon Facebook mais pas sur Youtube, la qualite n’etant pas asse bonne pour que le video soit partager, je fait cela que pour avoir un souvenir du spectacle et partager ces souvenirs avec mes amis (car je ne texte surement pas pendant le spectacle).
Peu importe que ton «film» soit publié sur FB ou Youtube c’est de la scrap…
Ah… si jeunesse écoutait, si vieillesse entendait…!