Beastmilk
Climax
Magic Bullet Records
Quand tu lis dans la biographie d’un groupe que leur chanteur est Kvhost, l’ancien chanteur de Dodheimsgard, une formation de black métal plutôt éclectique, tu t’attends à ce que ce cette nouvelle formation soit dans les mêmes cordes, la même sonorité et que ce véhicule se vautre dans les mêmes ornières bien profondes.
Pas du tout ! Beastmilk a travaillé son album avec Kurt Ballou de Converge, ce qui confirme que ceci ne peut être un projet de black métal cosmique. Beastmilk, c’est une formation qui donne plutôt dans le glauque, le côté très sombre de la musique. C’est beaucoup plus près d’un groupe comme Joy Division avec les mêmes lignes de guitare basse, la voix caverneuse et branlante en plus de percussions répétitives et une guitare criante.
Les chansons sont accrocheuses, elles pénètrent ta chair tel un rasoir sur ta chaste peau blanchâtre. Avec leurs sujets blafards, le groupe est loin de faire dans la dentelle. Si par le passé, quelques groupes ont tenté de reprendre le son de Joy Division ou d’Echo & the Bunnymen, ils ne maitrisaient pas l’esprit décoloré de cette musique comme peut le faire Beastmilk aujourd’hui grâce à des chansons vitreuses. La production plutôt minimaliste aide à l’ambiance sonore que l’on retrouve, justement, sur Climax.
Gris, ce disque peut te foutre la pétoche étant donné l’angoisse musicale générale qui y plane mais qui peut parfois entrer en contraste avec des cadences très pop comme sur Genocidal Crush, Nuclear Winter ou Death Reflects Us. Par contre, lorsque le tout se concentre sur le moribond, c’est plutôt blêmissant. Essayez de sourire en écoutant You are Now Under Our Control et Strange Attractors, un exercice plutôt difficile. Sur Ghosts out of Focus, on ressent même le souffle livide de Robert Smith de The Cure nous asticoter les tympans. Tentant, n’est-ce pas ?
Plus de chance de voir ce groupe à Osheaga qu’à Heavy Mtl sauf que si tu as l’esprit ouvert, tu dois absolument essayer ce groupe.