Benighted
Carnivore Sublime
Season of Mist
Du métal français qui est né de la fusion de trois groupes qui donnaient dans le black métal et le death métal, ça demeure quelque chose d’intrigant. Benighted est maintenant plutôt axé sur le métal brutal mais excessivement bien affuté. Rien ne dépasse, tout est chirurgical et géométrique. C’est réglé au quart de tour et le groupe appose de nombreuses couches de tout ce qui doit se retrouver dans le genre pour ne laisser aucune place au vide musical.
Opaques, leurs pièces sont bourrées d’éléments qui sont bien coordonnés ensemble. De la brutalité la plus pure aux grooves les plus accrocheurs, tu suis la cadence offerte par Benighted car le groupe beurre épais. Il n’y a pas vraiment d’espace pour laisser reposer quoique ce soit car les cascades sonores sont légions avec le groupe. Ce qui fait que certains aiment mais d’autres détestent étant donné que le tout peut être difficile à suivre pour quelques amateurs car dès qu’un groove te soutient, il est remplacé par autre chose dans les secondes qui suivent.
Variations pour ce qui est de teintes vocales aussi, Julien « Truch » Truchan couine comme une laie égorgée pour ensuite gueuler à la façon plus hardcore et termine le tout en tapissant la pièce avec sa voix death métal plus conventionnelle. Personnellement, c’est ce qui me plait le plus avec ce groupe car l’hétérogénéité de la voix m’impressionne quoique les trop nombreux changements de directions musicales finissent par m’étourdir. Ce point spécifique est probablement en relation avec le fait que j’ai déjà tenu le micro pour quelques groupes et mon objectif était d’être aussi varié que précis avec les voix. Et tant qu’à parler gorge, un invité surprenant qu’est Niklas Kvarforth de Shining propose une série d’intonations vocales intéressantes sur la pièce Spit.
Autres variances, la chanson titre possède quelques instants tribaux en ouverture mais repart de façon impétueuse par la suite. Experience Your Flesh et Defiled Purity sont deux exemples de sévérité musicale servie à grandes pelletées sur cet album qui ne te laisse aucune chance de reprendre vraiment ton souffle car dès que tu crois être en présence d’un arrêt certain, le bal reprend aussitôt.
Nous entendons tous les instruments sur l’album. Généralement, dans ce type de production, certains trucs demeurent engouffrés dans le mix étant donné l’omniprésence de couches sonores mais ici, le travail de réalisation fait que chaque élément est discernable. Même la basse, que l’on retrouve à l’avant-plan sur une chanson comme Les Morsures du Cerbère, prend sa part du gâteau.
Le groupe a eu quelques difficultés face à la pochette où le sein dénudé de la maman qui s’apprête à allaiter un « bébé » a causé quelques pépins aux Français. Ils ont eu la mauvaise surprise de voir leur page Facebook se faire fermer en relation avec cette nudité si… minime.
Agressif, bestial et féroce, cet album n’a qu’un seul but et c’est de décimer chaque paire d’oreilles qui se met devant son chemin! Le tout se fait habilement grâce à des musiciens chevronnés qui administrent généreusement de nombreuses pellicules soniques toutes aussi foudroyantes les unes que les autres!