Triptykon
Melana Chasmata
Century Media
Second coup de glaive de la part de Triptykon, qui se veut en quelque sorte ce que Celtic Frost « devrait » être théoriquement en 2014 étant donné que l’homme derrière le projet est Thomas G. Fischer. Si l’on se fie à ce qu’il a dit au sujet d’une éventuelle réunion de Celtic Frost et aux nombreux dollars refusés pour un seul concert de la formation, le groupe ne reviendra jamais sous une forme complète, ce qui veut dire un plan où Fischer et Martin Eric Ain qui se retrouve sur le même projet. Les deux hommes ont une entente qui confirme qu’il demeure impossible que le groupe revienne sans que les deux hommes participent pleinement au projet, pour ainsi éviter tout retour dilué de sens.
Donc, Celtic Frost ne reviendra jamais et il faut s’y faire. De toute façon, avec cet album de Triptykon, avons-nous vraiment besoin d’avoir le sceau officiel de Celtic Frost qui se retrouve sur la couverture? J’en doute fortement. Cet album suit là où le précédent nous avait laissé, c’est-à-dire dans un endroit ténébreux où le désarroi décharné est suspendu par de nombreux crochets rouillés, soutenu par des chaines corrodées.
Aucunement plaisant, ce disque est loin d’une ballade enivrante. C’est blafard musicalement, lourd au niveau des ambiances et ombreux pour ce qui est des ponts atmosphériques créés par le groupe.
En passant, c’est parfait de cette façon!
Cet album se veut, encore une fois, une introspection pour Fischer. Homme tourmenté, ce dernier n’a pas eu une vie dès plus facile. Se remettant souvent en question, il préfère détruire pour tout recommencer plutôt que de continuer un projet envers lequel il ne croit plus et qui l’empêche d’avancer. C’est pourquoi ce deuxième disque de Triptykon a bien failli ne jamais voir le jour.
Disponible depuis quelques jours, Melana Chasmata se veut un bel effort vers une autre descente vers les ténèbres. Dès la première chanson, Tree Of Suffocating Souls, nous comprenons que la balade ne sera pas joviale. C’est brut, noir et grinçant comme métal. La suivante, Boleskine House, est plus sombre que la précédente et nous propulse tête première dans les viscères de l’enfer. Une seule pièce est plus impulsive que les autres, c’est Breathing avec sa cadence plus rapide que le reste de l’album. Placée en plein milieu de l’album, sa position fait office de lien pour nouer les deux extrémités cafardeuses de l’album.
Aurorae demeure une chanson lancinante. Avec une introduction qui redonnera de bons souvenirs aux amateurs d’ISIS, cette pièce est plutôt atmosphérique avec un fort penchant vers un tempérament plutôt sépulcral. Le long fleuve qu’est Black Snow, avec ses 12 minutes, nous amènera lentement vers Waiting, ce qui bouclera cette expérience aux couleurs sinistres qu’est Melana Chasmata
Il est plutôt évident que cet album se retrouvera dans de nombreux palmarès de fin d’année pour ce qui est des scribes métalliques car en étant aussi solide, cette production ne peut qu’enthousiasmer l’amateur.