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Deathhammer : Retour sur le concert avec Abyssed et Occult Burial du 10 mai (Mtl)

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Il est rare que je me donne l’opportunité de regarder une partie de hockey complète avant d’aller voir un concert. Annoncé à 22h00 avec deux groupes en ouverture, j’ai décidé de prendre le tout en mode apaisé. Première expérience pour cette nouvelle salle de concert qu’est La Vitrola, une salle qui se veut la cousine de la Sala Rossa. Accueillante, cette salle ressemble justement à sa cousine mais me rappelait beaucoup plus le défunt El Salon.

Malgré le statut ultimement underground de Deathhammer, je me retrouve avec une foule plutôt confortable. Frisant la centaine, la foule se voulait bruyante et festive. Les émanations de bière flottaient allégrement dans l’endroit, se mélangeant avec toutes les spores suintantes des participants. Malgré mon arrivée tardive aux alentours de 23h10, je me rends compte que le deuxième groupe, Occult Burial, est en train de connecter son équipement sous une panoplie de décibels de la vieille école du métal étant donné que ce soir, la DJ en poste a décidé de rouler du stock qui ne dépassera pas 1989! Il faut comprendre qu’avec DJ Satannick aux tables tournantes,  c’est un gage de qualité face à ce qui se passera dans tes oreilles.

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C’est devant le « backdrop » des montréalais d’Abyssed qu’Occult Burial a lâché son venin acariâtre. Ce groupe provient de cette flamboyante province qu’est l’Ontario mais n’a rien à voir avec l’héritage musical habituel de l’endroit. Très enraciné dans les profondeurs du thrash métal antique, le groupe propose un amalgame aucunement élégant. C’est crasseux et immoral, rien ne scintille de ce thrash métal malsain. Avec un visuel de l’époque, nous avions l’impression de visualiser une jeune version de Tom Angelripper à la basse et au chant affublé d’un clone de Mike de Destruction circa 1985 à la guitare!  Aux percussions, Dan Lee ne prend pas le temps de mastiquer et varge. Occult Burial a occupé la place avec des pièces qui n’offrent pas une grande variance au point de vue musical mais qui propose une envie de se bambocher solide tout en se heurtant les épaules les uns aux autres!

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Deathhammer vient de la Norvège mais ne sonne pas comme la plupart de ses compatriotes plus reconnus de la scène métal. Ne donnant pas dans le black métal typique que nous retrouvons dans ce pays, Deathhammer se complait allégrement dans les racines du thrash et du speed métal. Samedi soir, le groupe a su démontrer que la véritable performance d’un groupe métal ne se traduit pas par une complaisance face au genre mais plutôt par une passion virulente face à un style musical barbare mais vivifiant.

3-3

J’ai rarement vu un groupe se démener autant envers un genre musical. Il est évident que les membres du groupe vivent, respirent et expirent du métal sulfurant! Avec un catalogue déjà bien rempli pour un groupe aussi jeune, il fallait surtout ressentir la passion palpable qui émanait du groupe. Avec ses yeux méphistophéliques et ses intonations à la Schmier, Sergeant Salsten demeure un élément majeur dans le groupe.  Sa voix mitraille agréablement et son jeu demeure brutal. Même chose pour Sadomancer à la guitare qui demeure concentré ainsi qu’aux deux musiciens qui accompagnaient le groupe pour la tournée.

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Concert du samedi, il était évident que le taux d’alcoolémie allait être plutôt dans le plafond. Alors que j’allais faire le plein de houblon, on m’annonce qu’au niveau des bouteilles de bière, c’est la pénurie dans quelques marques.

Crapuleux comme soirée, les convives étaient sympathiques et tous étaient réunis au nom d’un métal pur et authentique. Deathhammer a su apprécier leur soirée graciant même le public montréalais d’un rappel aucunement prévu, comme il se doit.

C’est aux alentours d’une heure et quelques poussières que la soirée a donc pris fin. Une soirée, comme elle se doit de l’être : bien arrosée et sordide!

Photos: MIHAELA PETRESCU

 http://www.blackdotpresents.com/

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