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Amnesia Rockfest 2014 : Retour sur l’évènement lors des journées du 20 et 21 juin

Crowd-1

Le défi était de taille avec la marée d’urine laissée lors de la dernière édition. La programmation était tellement fantastique que l’amateur en perdait son latin. La bouche dégoulinante, tous pouvaient déjà fantasmer car la liste des groupes était majestueuse. Chacun y trouvait le bonheur sur papier mais au niveau logistique, est-ce que le tout allait fonctionner pour le Rockfest qui en était à sa neuvième édition en fin de semaine?

Était-ce une tactique machiavélique pour tenter de te faire oublier que tu te retrouveras encore les deux pieds dans l’urine? Je ne crois pas car on sent que les doigts ont été frappés, la leçon bien apprise et que les correctifs s’imposaient car la machine est devenue d’une telle immensité qu’il fallait redresser le tout, question de bien pouvoir accueillir les festivaliers une fois de plus.

À guichets fermés, on comprend que si certains ont décidé de ne pas revenir, d’autres ont tout simplement décidé de prendre leur place laissée vacante. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres » comme on doit se dire mais est-ce que le nouveau venu a pris son pied? Oh que oui! Bonne humeur et convivialité se laissaient ressentir allégrement entre le « crunchement » des verres de bière en plastique qui jonchaient le sol. Le visage écarlate des festivaliers ne mentait pas : c’était du pur plaisir musical.

D’autres affichaient une mine moins réjouissante par contre. Des erreurs face à l’organisation des places de camping et la logistique face au stationnement ont retardé la présence de plusieurs personnes sur le site, étant donné qu’ils devaient tomber en mode Plan B. D’autres ont maugréé face aux accès en voiture sur l’autoroute 50. L’évènement avait placé des indications pour prendre la Sortie 210 sauf qu’il y a d’autres accès pour se rendre à Montebello. Tout ceci a laissé une file de voitures longues de plusieurs kilomètres. Des amis qui devaient être présents dès midi sont donc arrivés sur place vers 14h00… et même plus!

Première journée, vendredi 20 juin

Après l’obtention de mon bracelet, il ne me restait que l’installation sur le terrain de camping. Je pouvais utiliser les services de la tente-roulotte de mon ami Dave, question de maximiser le confort. Après quelques bières, les comptes-rendus usuels entre amis et les « Hein, qu’est-ce que tu fais ici! Je ne pensais pas que tu serais au Rockfest! » il était temps de finir la canette et de se diriger vers le festival en tant que tel. Premier groupe de la journée pour moi, Gaslight Anthem.

Un coup d’envoi de qualité. J’ai découvert ce groupe sur le très tard l’année dernière alors que la formation jouait à Osheaga. J’ai été séduit par leur sonorité qui me rappelle Against Me! étant donné que les deux groupes offrent un rock juste bien punké et qui demeure bien cendré au niveau de la voix avec des touches très rocailleuses. Vendredi, je me suis senti enveloppé par leur musique et plus spécialement par des chansons comme 45 ou Great Expectations qui avait un côté un peu plus cliquant que le reste des pièces offertes.

4. August Burns Red-1

L’arrêt suivant était pour August Burns Red. N’étant pas un fanatique à la base, je me suis donc mis en mode découverte pour accueillir cette formation américaine. Curieux face au groupe, j’ai toujours apprécié le fait qu’August Burns Red possédait un certain sens de la dérision, ayant sorti quelques chansons de noël par le passé. Honnête est donc un qualificatif qui collerait bien à ce que j’ai pu voir et entendre face au groupe. Avec aplomb, August Burns Red a fait sauter son public de façon énergique malgré un soleil brûlant. De mémoire, il me semble que l’excitation était à son summum lors de la chanson Composure (il me semble que c’était le titre selon mes notes prises!) mais de toute façon, à bien y penser, l’excitation était plutôt palpable tout au long de leur prestation!

5. A day to Remember-1

Le groupe A Day to Remember est connu de bien des métalleux pour des raisons aucunement, métalliques disons. L’année dernière, le groupe s’est retrouvé pratiquement en tête d’affiche lors du Heavy Mtl 2013 semant le doute le plus profond dans l’esprit des amateurs de métal. Avec un peu de recherche, quelques-uns ont découvert un groupe chérissable tandis que d’autres ont détesté avec tout leur cœur. Lors de la journée du vendredi au Rockfest, j’ai donc décidé de donner une chance au groupe. Un peu à l’image des Flaming Lips, le groupe a utilisé (modestement tout de même) des canons à confettis pour accentuer l’ambiance festive. Musicalement, ce n’est pas ma tasse de thé mais l’enthousiasme des musiciens face à leur présence sur scène m’a fait apprécier mon moment avec A Day to Remember, plus spécialement lors de la chanson The Plot to Bomb the Panhandle ainsi que pendant Right Back at it Again.

6. cannibal Corpse-1

Après les petits amuse-gueules, il fallait maintenant du calibre beaucoup plus brutal. Comme de véritables déprédateurs, Cannibal Corpse ont mis pied sur scène pour anéantir. Tout! Le groupe avait promis une prestation qui n’allait comprendre que des petits bijoux oléagineux et nous avons été servis à grande louche dans le fond de la gorge. Bien fixés à leur position habituelle, les membres du groupe ont un travail à faire : Maximiser le jeu musical tout en se brassant la pouille. C’est la recette depuis 25 ans, tu la laisses comme cela car ça colle! Que ce soit avec Make Them Suffer, Stripped Raped and Strangled ou Hammer Smashed Face, le trajet n’est jamais de tout repos et c’est ce qui est encore une fois survenu à Montebello.

Avec l’arrêt des hostilités de la part de Cannibal Corpse, je me devais de faire le plein de victuailles car la soirée s’annonçait bien remplie. Avec un poulet général Tao chez Thai Zone, je me devais d’aller dans la zone réservée aux médias pour aller régler les derniers détails d’une entrevue. Retards, déplacements, discussion et changement dans les plans. On ajuste les coins avec du Duck Tape, mettons. Dans ce genre de logistique qu’est un festival, il faut comprendre que des groupes arriveront en retard. La route était plutôt achalandée, des conducteurs se perdent et d’autres incidents peuvent survenir. Quand tu as une entrevue en attente, il faut que tu cherches à tuer le temps tout en demeurant pas trop éloigné au cas où ton dossier pourrait évoluer!

Tant qu’à être sur place, j’en ai profité pour demander à la responsable des relations avec les médias de me trouver une entrevue à faire. C’est simple, elle va voir la série d’artistes disponibles et elle t’offre ceux qui sont prêts à le faire! C’est pourquoi je me suis retrouvé assis à une table avec Chuck et Pierre de Simple Plan (présents pour le retour de Reset, leur ancien groupe) pour ainsi parler du prochain album de leur groupe. Les entrevues improvisées donnent bien souvent des résultats étonnants!

Devant les scènes, la foule continuait de s’amasser. Une nuée de gens prenait place sur le site et du haut de la terrasse, c’était plutôt magistral à voir. J’ai dû manquer quelques prestations, dont celle de Strife qui, selon mon ami Martin Sasseville, était d’une violence inouïe. Avec leur hardcore puissant aux fortes guitares métallisées, le groupe a eu le bonheur de conquérir la foule. Et ça fessait dans la foule. Le chanteur a passé la presque totalité de sa prestation avec les gens hyper motivés par les cadences punitives de Strife. Avec un saignement continuel au visage, il n’a pas bronché et à continuer ce pourquoi il était là, s’essuyant que très rarement le visage.

10.Megadeth-1

Je suis arrivé à brûle-pourpoint pour Megadeth. L’avantage d’être en mode festival est que certains groupes, même en pleine promotion pour un nouvel album, vont faire une série de chansons qui plaisent au public. Étant donné que le dernier album de Megadeth était plutôt ordinaire, c’était un grand soulagement de sentir que la formation américaine n’allait y aller qu’avec des chansons comme In My Darkest Hour, Peace Sells, Wake Up Dead, Symphony of Destruction et l’incontournable À Tout le Monde, entonnée par la foule lors de certains moments précis. Seuls cailloux au niveau du choix demeurent, de mon point de vue, la présence de Trust et de Kingmaker, deux chansons plutôt moyennes dans une série de gros canons. Autre fait un tantinet étrange, la coupure de son lors d’évènement musicaux de ce genre. Avec une dizaine de minutes de retard sur l’horaire, tous croyaient que Megadeth avait terminé son tour de chant. Meshaggah était déjà sur l’autre scène lorsque Dave Mustaine est revenu pour y aller avec Holy Wars.  Il était clair que sa gourde temporelle était vide mais l’habile rouquin et ses copains y sont allés pour cet hymne métallique, pour se faire couper plus tard pour un technicien qui a tiré sur la plogue. Je me devais donc de continuer ma marche vers les Suédois de Meshuggah! Que s’est-il passé par la suite avec le sulfureux rouquin?

11. Meshuggah-3

La polyrythmie sortait des enceintes acoustiques, bien synchronisée avec les stroboscopes. Si tu souffres d’épilepsie, une prestation de Meshuggah n’est pas recommandable, question de te garder pimpant. Avec 45 minutes et des chansons qui avoisinent 7 minutes environ, tous savaient que le groupe n’allait faire qu’environ 6 ou 7 pièces. Suivant l’esprit du festival et n’ayant aucun nouvel album à promouvoir, il se trouve que le groupe a proposé quelques morceaux bien saisies comme Straws Pulled at Random et Bleed. L’amateur de djent n’avait qu’à consommer à même la source étant donné que les créateurs de cette sonorité si oppressante et lourde avaient comme mission de te marquer au fer, tes chastes tympans!

En suivant mon horaire, je me suis dit que j’avais encore une petite heure à anéantir de façon libre avant la présence de Mastodon. Étant donné que les sorties se faisaient de façon beaucoup plus ordonnée que la dernière fois en 2013, je n’avais qu’à me faufiler rapidement pour pouvoir retourner à mon campement. Ce dernier était situé sur la rue St-Étienne, ce qui se résume à une marche d’environ 3 minutes en mode accéléré. Sur place, quelques amis sirotaient leur boisson favorite et j’estime même que certains n’avaient aucunement bougé depuis la matinée! C’est donc avec avidité et fraicheur qu’une canette fut ingurgitée. Tout en retournant au festival, je me suis rendu compte que le retard avait pris de nouveaux airs. J’ai même eu le temps de voir I Won’t Lie Down et Disconnected de Face to Face.

13. Mastodon-2

C’est avec précision et sans flafla entre les pièces que Mastodon a profité de son temps de scène pour nous fustiger pas moins d’une dizaine de chansons, dont les deux nouveautés que sont High Road et Chimes at Midnight. Avec un imposant catalogue, le groupe a pu encore une fois piger de façon méthodique dans sa liste de chansons question de bien rivaliser avec toute la justesse musicale et la brutalité mélodique qui étaient présentes tout au long de la journée. Adroits, les musiciens de Mastodon sont des experts en progression musicale et peuvent te monter une chanson vers des horizons de technicité, question de te faire ressentir quelques spasmes comme avec Capilarian Crest, Megalodon, Blasteroid, Black Tongue et Divinations.

Retour au campement encore une fois question d’accumuler quelques forces liquides, juste avant la prestation de Suicidal Tendencies. Prévue pour 1h00 du matin, le retard a fait que le tout était maintenant aux alentours d’environ 1h25. Il y a deux ans, le groupe avait complètement dominé le Heavy Mtl grâce à sa prestation envoutante, ses chansons facilement reconnaissables et leur présence charismatique. Ce fut un copié-collé lors du Rockfest de Montebello. En entamant leur prestation avec You Can’t Bring me Down, les gens devant eux ont levé de deux pieds dans les airs.  Le concert s’est poursuivi avec Institutionalized, War Inside My Head, Subliminal, I Saw your Mommy et How Will I Laugh Tomorrow. Le groupe n’est plus ce qu’il était étant donné les nombreux changements au sein du groupe mais il demeure que ceux qui accompagnent Mike Muir sont des artistes chevronnés qui maitrisent bien leur art. Personnage central du groupe, Muir ne cesse de courir d’un bout à l’autre de la scène, aussi menue soit-elle, pour aller chercher chaque amateur qui essaierait de courber l’échine face à la musique de son groupe.  Ce qui est maintenant devenu un standard pour le groupe est survenu à la toute fin alors que les musiciens ont lancé une version plutôt fringante de Pledge Your Allegiance, en laissant la foule monter sur la scène. C’est à ce moment que moi et quelques amis, dont j’avais perdu la trace depuis quelques chansons, nous sommes tous retrouvés.

Il était environ 2h20 quand le dernier salut a été fait de la part du groupe. La sécurité semblait débordée et les agents nous ont fait comprendre qu’il était temps de retourner au campement pour une nuit de repos réparateur!

Crowd-5

Deuxième journée, samedi le 21 juin   

Comme je l’avais inscrit dans mon guide, ce sont quelques barres tendres, un mélange du randonneur et une Shock Top qui se sont retrouvés dans mon gosier. Avec une levée du corps vers les 10h30, je me sentais plus que fringant face à cette journée musicale. Quelques amis de terrains voisins sont venus visiter pour ensuite nous inviter à leur tour à une visite de leur campement, question de partager quelques breuvages.

Ensoleillée, cette journée allait ressembler à celle d’hier côté météo et c’est pourquoi la crème solaire était de mise! Certains avaient oublié ce facteur et les insolations semblaient courantes. L’intoxication était visible chez bien des festivaliers, les services santé du festival ont reçu de nombreuses visites et bien souvent, les mêmes personnes revenaient. J’ai vu un gars tomber comme un arbre dans la forêt, il ne s’est même pas protéger avec les mains. Timber… Les services ambulanciers sont intervenus très rapidement mais le gars était amoché.

Une autre personne a donné toute une prestation pendant le concert d’Anonymus. Tel un animal en furie, il se roulait dans les cailloux, se vautrait dans la poussière et faisait des culbutes pour retomber… dans l’inconfort des cailloux. Comme il se doit, de nombreux badauds ont filmé le tout donc ne soyez pas surpris de voir cette série d’images dans votre fil de nouvelles d’ici quelques jours…

Crowd-3

À ma grande surprise, j’ai débuté ma journée avec les colorés Me First and the Gimme Gimmes, un groupe de covers qui a dans ses rangs, Fat Mike de NOFX. Groupe hilarant qui aime bien le côté festif de la musique, j’ai bien aimé les interprétations proposées par le groupe comme I Will Survive de Gloria Gaynor, Rocket Man d’Elton John et I Believe I Can Fly de R.Kelly.

Après ce périple dans la feutrine et le velours, Throwdown allait s’occuper d’éveiller les troupes avec son hardcore métallisé. Sans être une formation qui se veut originale, ce que le groupe offre est musclé, ce qui a fait un changement plutôt bénéfique face aux coquineries de Me First and the Gimme Gimmes.

En voulant changer de registre pour quelque chose qui se veut plus de la vielle école, je me suis donc installé pour Wisdom in Chains qui viendra nous punir avec son hardcore brutal. C’est avec conviction que le groupe est entré sur scène. Près des valeurs du genre, je n’ai été aucunement déçu par la sonorité du groupe. Amical dans ses interventions, le chanteur du groupe Mad Joe Black semblait encore sous le choc d’avoir rencontré Henry Rollins qui était tout près de la scène.

En me rendant à Montebello, je me suis permis d’écouter les deux albums d’Obliveon que sont Cybervoid et Carnivore Mothermouth. Si une compagnie majeure prenait le temps de ressortir les deux albums cette année, les gens n’y verraient que du feu étant donné la pertinence métallique des deux disques en question. Obliveon s’est concentré avidement sur le matériel de Cybervoid et de Nemesis pour monter sa liste de chansons pour la journée. Avec une période de 45 minutes, le groupe a su tout de même meubler sa prestation avec un métal excessivement bien ciselé qui, je le répète encore une fois, vieillit merveilleusement bien!

L’évènement le plus surprenant de la fin de semaine est la prestation de Cypress Hill. Le pari semblait risqué mais il faut avouer que Cypress Hill est probablement la formation qui a su attirer le plus grand nombre de spectateurs. Un groupe de rap dans un festival métal et de punk, il faut donc conclure que le groupe a un public très large et que la tolérance face à la formation est énorme. Comme de raison, ça sentait le tabac d’orchestre tout au long de la prestation du groupe qui a laissé les amateurs surfer sur des vagues opaques de fumée avec des succès comme Insane in the Brain, When the Shit Goes Down et I Want to Get High. Comme tu dois bien t’en douter, B-Real en a allumé un aussi gros que l’index du Géant Ferré, juste pour te dire…

5. Cradle Of Filth-1

C’est sous un soleil puissant que Cradle of Filth devait nous englober de leur noirceur. L’effet était plutôt défaillant pour être franc. J’ai vu le groupe à de nombreuses reprises, je dois avouer que le soleil plutôt fougueux avec une sonorisation assez déficiente ont fait que j’ai regardé le tout avec un œil désintéressé, l’oreille amorti et un désir d’aller voir Barf à la place…

7. Primus-1

Primus agissait comme étant l’étrange créature du lot en fin de semaine. Ceux qui ne connaissaient aucunement le groupe se demandaient pourquoi la mascotte des chips Pringles se retrouvait sur scène à jouer de la basse comme un espèce de déjanté. J’ai passé les 10 premières minutes de la prestation à faire l’historique du groupe et de monter un curriculum vitae métallique pour Primus à 3 jeunes métalleux qui ont été bien impressionnés de savoir que le guitariste de Primus était dans Possessed et que Claypool avait été pressenti pour remplacer Cliff Burton dans Metallica. C’est donc sur Winona’s Big Brown Beaver que j’ai pu reprendre mon écoute. La foule semblait plutôt neutre face au groupe. Il est évident qu’une minorité connaissait le groupe mais la zone grise était visible sur le visage de bien des gens. Même si John the Fisherman et My Name is Mud sont deux pièces anthologiques du groupe, il aura fallu l’impétuosité de Jerry Was a Race car Driver pour que le public soit gagné.

Je ne crois pas que Marco Calliari se soit fait taquiner avec son affiliation pour les restaurants Paccini en plus de sa carrière musicale un peu plus « musique du monde » hier lors du Rockfest. Il était là pour démontrer que malgré son côté al dente, il a encore une passion métallique en lui et ses frères d’Anonymus lui ont refait une place sur scène. Même si la scène semblait un peu petite pour le quintette, les déplacements étaient bien fluides et aucune parcelle musicale provenant des chansons comme Sous Pression ou d’Un Pied dans la Tombe ne semble en avoir souffert.

C’est rare que je puisse dire, à mon âge, que je n’ai jamais vu un groupe en concert. C’était le cas avec Venom samedi soir pour qui la dernière visite remontait à 1985 avec Slayer et Exodus en ouverture! Ce groupe légendaire a marqué le métal de bien des façons. Avec Cronos à la basse et aux voix, il est le seul membre original du groupe. C’est son groupe et il le mène à sa façon. Encore sous la forme d’un trio, nous avons pu constater que la version moderne de Venom est solide avec un batteur du nom de Danté qui possède un style acrobatique rappelant Mikkey Dee de Motorhead. L’inquiétude venant des amateurs était à savoir si Cronos allait nous imposer des pièces de leurs dernières parutions ou plutôt une série de classiques. Fort heureusement, ce sont les classiques qui nous sont tombés dessus alors que Witching Hour, Black Metal et Welcome to Hell ont été jouées en plus de quelque chose de plus récent, et bien intéressant, du nom de Rise.  Personnellement, agréablement surpris et un retour rapide en tournée ici… pas dans 30 ans!

10. Alice In Chains-2

Il faut comprendre qu’Alice in Chains est encore un groupe qui a sa place. Le groupe aurait pu décider de surfer sur la nostalgie mais non, ils proposent encore des albums très intéressants. William DuVall prend sa place sur scène sans vouloir nous faire comprendre qu’il est un nouveau Layne Staley.  Avec une grange remplie de chansons intemporelles, Alice in Chains a offert une bonne dose de rock grunge pour les plus vieux mais pour une portion plus jeune, qu’un bon hard rock. Them Bones s’est retrouvée immédiatement en tête de liste suivie par Dam that River. Le groupe aime alterner au niveau émotif et c’est pourquoi après une série de chansons plutôt musclées, des titres comme Voices et Nutshell viennent s’immiscer pour ensuite laisser place à We Die Young et Stone. Nous sommes retombés ensuite vers des contrées plus fleuries et égayantes grâce à No Excuses. Un truc plus glauque avec Would? avant de nous retrouver dans les méandres émotifs de Rooster.

Mon compte-rendu se termine donc sur les bons soins de Danzig qui avait avec lui, pour quelques chansons, son acolyte Doyle de l’époque Misfits. Il semblerait que l’équipe de tournée de Danzig ait oublié d’aviser celle du Rockfest quant au fait suivant : Danzig ne voulait aucun photographe dans la fosse aux photographes. Lors de son arrivée sur scène, il a bien vu que la consigne n’avait pas été respectée. Il s’en est donc pris à l’un d’eux, lui arrachant son appareil des mains… sauf qu’une ganse vient dans le combo! Danzig voulait sortir la carte-mémoire de l’appareil mais sans réussir.

Par la suite, le Evil Elvis nous a gratifiés tout de même d’un tour de chant plutôt agréable ou désagréable pour quelques-uns car on entendait clairement les nombreuses difficultés de la voix de Danzig. Mais c’était une prestation qui contenait de nombreux moments délicieux pour le fanatique. C’est avec la troisième chanson de la soirée, Twist of Cain, que nous avons senti la pression redescendre un brin. Bien échauffé par la suite, il a poursuivi avec Am I Demon en plus de Her Black Wings et How the Gods Kill. Le groupe qui accompagne Danzig est bien baraqué. Tommy Victor de Prong à la guitare a même réussi à mettre sa propre touche lors de nombreux moments sur les chansons originales et Johnny Kelly de Type O Negative/Kill Devil Hill bat la chamade de façon si décontractée qu’on dirait qu’il bat son omelette au fouet!

Pour la suite du programme, c’est avec l’arrivée de Doyle que nous devions composer. L’immense créature (Monsieur Alissa White-Gluz maintenant!) tape sur sa guitare comme si cette dernière l’avait invectivé furieusement. C’est sur 5 chansons des Misfits (comme Skulls, Vampira et Last Caress)que Danzig et Doyle ont réussi à enlever l’arrière-goût excessivement déplaisant laissé la veille par Jerry Only avec sa version édulcorée des Misfits.

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Quand Motley Crue a joué Kickstart my Heart vers 1h00 du matin, je savais que j’avais fait le tour de la question… et pas à peu près. Retour à la roulotte où toute activité semble inexistante. C’est le calme plat, tous semblent avoir une place dans les bras de Morphée. Certains ont testé l’hommage à No Use for a Name fort probablement. Avec ma levée de corps aux environs de 6h00 ce matin, il ne me restait plus qu’à faire ma menue valise, reprendre la route et retourner parmi les miens!

http://www.amnesiarockfest.com/

Crowd-6

PHOTOS: Mihaela Petrescu