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Agalloch : Retour sur le concert avec Jex Thoth et Musk Ox du 2 juillet 2014 (Mtl)

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Lors des mois les plus rigoureux de l’hiver, chaque badaud nous informe de son insatisfaction face au froid sibérien et à l’accumulation de neige (rebaptisée marde blanche lors de l’occasion) le tout via Facebook. Il arrive le phénomène inverse lors de la période estivale lorsque le thermomètre gravite autour des 30 Degrés Celsius pendant quelques jours de suite. Les mêmes ringards sonnent l’alarme face à la chaleur extrême tandis que quelques mois auparavant, ils ne demandaient que la canicule la plus excessive.   

Le tout demeure extrêmement difficile à suivre pour le commun des mortels. Ce phénomène étourdissant empêche certains gens de bien fonctionner dans leurs déplacements à caractère social mais pour moi, il était impensable qu’en cette chaleur infernale, je me retrouve à manquer un concert de qualité comme ce qui était annoncé par Extensive Enterprise qui accueillait la caravane éclectique d’Agalloch, Jex Thoth et Musk Ox en ville hier soir.

J’ai répondu de façon positive à l’invitation de Luc B. pour aller déguster l’excellent élixir qu’est la Heady Topper, bière au goût exquis qui se retrouve que très rarement entre les mains des amateurs de bières, juste avant le concert. À l’origine, la dégustation devait se faire dans le parc au coin de St-Laurent et de St-Joseph mais ce dernier était fermé. Nous avons donc siroté le breuvage dans la ruelle adjacente à la Sala Rossa, question d’avoir une excellente dualité au niveau des parfums agréables offerts par cette IPA et l’odeur de putréfaction des poubelles chauffées par le soleil des derniers jours.

Avec l’ajout de quelques personnes et les discussions d’usage, nous avons rapidement compris que la rencontre avec Musk Ox était à reléguer aux oubliettes. Il était temps de terminer les breuvages pour aller se trouver une place de choix pour la prestation de Jex Thoth. Malgré la chaleur suffocante et l’heure tardive du concert (un point débattu sur la page de l’évènement) de ce soir, il semblerait bien que les mélomanes métallisés s’étaient tous donnés rendez-vous car il restait bien peu d’espace à l’intérieur pour circuler sans fracas.

Avec des musiciens à l’allure rétro, les cadences ancestrales de Jex Thoth avaient de nombreux preneurs hier soir face à ce groupe qui rocke comme si 1970 était à nos portes! Sous une pluie de gesticulations incantatoires, Jex Thoth semblait hypnotiser le public étant donné que la présence scénique de la dame rendait l’expérience encore plus fascinante. Le rock psychédélique de la formation, bien appuyé par des arrangements à l’orgue/clavier/piano de poteux, était lourd et la voix de Jex Thoth servait de fil conducteur pour cette série divinatoire, malgré le fait que la balance sonore n’était point parfaite pour le groupe. Avec quelques mimiques de Wicca, Jex Thoth virevolte sur scène laissant aller sa cape au gré de sa poussée, se baissant pour allumer chandelles et brindilles d’encens. Un hard rock d’antan, servi de façon lourde mais en gardant l’esthétique théâtrale du mouvement psychédélique du début des années 70, ce qui prouve que les bonnes choses ne se démodent aucunement.

Agalloch s’est retrouvé sur scène aux alentours de 23h15 sur la piste sonore de Serpens Caput, qui se veut leur introduction le temps de bien s’installer sur scène tout en inhalant les effluves d’encens, la marque distinctive du groupe.  Donc, 23h15… c’est ce qui mène la plupart des gens en mode « manque de sommeil » pour le lendemain matin, malheureusement. L’amateur travaille le lendemain matin généralement (à moins d’être en congé ou assisté-social) et certains regardaient leur montre de temps en temps. Lorsque le groupe s’est propulsé par la suite avec The Astral Dialogue, le mélomane a oublié le temps tardif ( et les yeux bouffis du lendemain matin face à un patron dubitatif qui fuit la raison qu’est la soudaine allergie au pollen) pour se laisser enfieller le temps de cette longue balade.

Agalloch est un groupe de musiciens très adroits, la complicité transparait aisément sur des chansons comme Limbs et Dark Matter Gods, étant donné qu’elles demeurent complexes quoique le tout est joué avec une certaine joie palpable de leur part. La balance de son était beaucoup mieux pour Agalloch que pour Jex Thoth. Il faut comprendre qu’avec Billy Anderson (producteur émérite qui a travaillé avec de nombreux groupes comme Neurosis, Mr. Bungle et High on Fire) à la console de son lors de tes concerts en tournée, tu es entre bonnes mains.

Vers 23h50, certaines personnes commençaient à quitter, question de ne pas manquer certains passages d’autobus sur certaines lignes. Pendant ce temps, Agalloch continuait de nous offrir un métal réfléchi avec Celestial Effigy et Into the Painted Grey. Vers minuit et une quinzaine de minutes, j’ai donc décidé de quitter à mon tour pour me rendre compte que le groupe terminait sa soirée lui aussi.

Au risque de paraître élitiste, il serait plutôt véridique de confirmer que cette soirée musicale était pour le fanatique de musique surfine. Agalloch n’est pas un groupe qui se retrouve régulièrement sur scène lors de tournées majeures. Le groupe enregistre pour une compagnie canadienne du nom de Profound Lore et leur musique plait généralement aux gens qui aiment leur métal grisonnant, frisquet et feutré. L’ambiance était teintée de mélomanie, le respect face au choix des groupes de la tournée était tangible et la satisfaction était visible sur tous les visages.

En descendant l’escalier de la Sala Rossa, Jex Thoth saluait les gens qui désertaient la place d’un sourire en coin en plus d’un geste habile, et très coquin, de l’auriculaire. Un salut qui semblait vouloir dire : Merci et à la prochaine!

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