Hier, Heavy Montréal avait des allures d’Osheaga! Pas parce que les filles avaient des fleurs dans les cheveux ou que les gars portaient la moustache de façon ironique, c’est plutôt parce que le Parc Jean-Drapeau affichait complet! Mais tellement complet, il était même difficile de passer entre les métalleux dès 14h00 pour tenter d’aller se chercher un breuvage au malt ou pour se faufiler vers les « Johnny on the Spot » malodorants. Du métal sous toutes ses formes. Du plus malléable au moins manipulable, pratiquement tous les genres avaient des représentants hier lors de cette première journée où le soleil n’était point timide!
Point de rencontre avec les copains, c’est l’habituelle sortie du métro vers la gauche qui nous sert de tour de garde. Malgré les revendeurs qui ne cessent de nous importuner, cet endroit demeure un véritable paradis pour se retrouver entre amis. Il est toujours amusant de voir les visages étonnés, surpris ou même saturés de la part des gens qui s’en vont à La Ronde ou aux compétitions aquatiques lorsqu’ils regardent la panoplie de fanatiques métalliques qui déambulent devant eux.
Après quelques canettes, il est temps d’entrer sur le site. Malgré mon bracelet de type média qui me donne droit à une entrée rapide, la route a été longue et ardue étant donné que des problèmes de réseaux empêchaient le « scan » des bracelets. Après une bonne vingtaine de minutes d’attente, un des responsables de la sécurité a décidé de nous faire entrer tout de même, malgré l’absence de l’enregistrement des bracelets.
J’ai donc, ainsi que mes collègues, manqué la première prestation de la journée, celle de Monster Truck. Je pourrai me reprendre dans quelques semaines étant donné que le groupe ouvrira sur le concert d’Alice in Chains.
Nous avons déambulé de gauche à droite, question de retrouver tout notre monde. La tâche était facile en ce début de journée quoique le site se remplissait de plus en plus. Nous avons choisi un emplacement de choix pour la prestation de BABYMETAL. Ce phénomène si controversé qu’est cette troupe nipponne a pu profiter d’un parterre bien rempli pour s’élancer. Avec une introduction qui empruntait à One de Metallica, le groupe de musiciens battait la chamade agréablement jusqu’à ce que le trio de jeunes filles se présente sur scène. L’accueil a été excessivement chaleureux pour le groupe, la foule a même offert au groupe le premier « wall of death » de la journée! De mon côté, je ne connaissais que deux chansons du groupe et après les avoir entendues, j’ai trouvé le tout un peu redondant. Oui, ce groupe est un phénomène en tant que tel mais j’avais plutôt l’impression d’entendre la chanson thème de Démétan tout en écoutant du Slipknot en trame de fond.
Le véritable coup d’envoi a été donné par Overkill. La formation new yorkaise, qui vient tout juste de sortir un nouvel album du nom de White Devil Armoury, devait prendre le contrôle de cette journée qui avait débuté de façon sucrée pour la remettre sur une voie plus corsée. Le combo de Deny the Cross et Rotten the Core a remis les pendules à l’heure : La journée allait être sous le signe du thrash de la vieille école et ça commençait, là! La troupe de vétérans prend de l’âge mais ne semble pas lasse, les musiciens bougent et Bobby Blitz travaille la foule tel un maestro infernal. Il est évident qu’avec une moyenne d’âge plutôt élevée en cette journée, les réactions face au matériel du groupe ont été plus fortes lors de l’interprétation d’In Union We Stand, Elimination et surtout celle de Fuck You!
Après une marche plutôt agréable où le soleil brûlait nos casquettes, nous nous sommes installés devant la Scène de l’Apocalypse pour la prestation de Municipal Waste. Tête dominante de cette nouvelle génération de néo-thrashers, le groupe a continué les célébrations métalliques tandis que Pennywise s’occupait des amateurs de punk rock de l’autre côté. Rapide, vif et brutal, le groupe ne lésine pas avec son thrash métal qui ne fait aucun compromis. Avec sa touche de la vieille école mais le tout servi de façon moderne, Municipal Waste a offert une prestation solide qui a su plaire aux amateurs de métal. La foule se voulait déchainée, il y a eu de nombreux « circle pits » même sans que le groupe n’en demande. Des amateurs étaient même perchés dans les arbres, question d’offrir une certaine folie additionnelle à ce festival du démembrement. Le chanteur du groupe, Tony Foresta, se veut un maitre de cérémonie hors pair et ses monologues entre les chansons représentent pratiquement un spectacle en tant que tel! Il écorche BABYMETAL au passage et garde la bonne humeur bien vivante tout au long de la prestation du groupe qui comporte des titres comme You’re Cut Off, Beer Pressure et Headbanger Face Rip.
Après avoir fait un tour de « Golf Cart » jusqu’à la section alimentaire du festival, nous avons reçu le mot qui nous confirmait que l’entrevue avec Anthrax était annulée. Repoussée de 10 minutes à quelques reprises, le tout était en relation avec le fait que le groupe ne semblait pas très heureux de ne pas avoir reçu son équipement.
De retour à la section des médias, nous avons pu attraper au vol la moitié du concert donné par Whores. Leur punk rock aux amphétamines peut se bomber le torse avec conviction car le groupe demeure près des racines du genre tout en incorporant l’opacité du métal. Le trio semblait même surpris d’avoir attiré autant de festivaliers devant eux, sur la Scène de la Forêt.
Pour son anniversaire, Denis « Snake » Bélanger de Voïvod se payait l’une des scènes principales du Heavy Montréal. Un cinquantième anniversaire mémorable pour lui mais aussi une prestation très importante pour leur nouveau bassiste, Dominique « Rocky » Laroche. Avec le groupe depuis à peine un mois, sa prestation avait l’air de celle d’un vétéran de la scène métal. Solide et fidèle à sa réputation, Voïvod a pigé ici et là dans son catalogue pour offrir aux amateurs des titres comme Ripping Headaches, Voïvod, The Unknown Knows, Tribal Convictions et Target Earth. En finale, leur reprise d’Astronomy Domine qui demeure une valeur sûre pour le groupe depuis des années et comme toujours, cette pièce se veut un salut distingué envers leur guitariste original, Denis « Piggy » D’Amour.
Il était intéressant de se promener et de rencontrer des gens d’un peu partout. Il y avait des visiteurs d’ailleurs au Canada, des métalleux du Mexique et quelques Européens. J’ai profité de la zone VIP pour pouvoir avoir une certaine vue sur la foule plutôt immense qui s’étendait sur tout le site. Les deux étages de cette structure proposent une excellente alternative pour les gens qui ont une certaine difficulté avec les foules. Vaste et courtois, cette section offre un service au bar rapide et des toilettes plutôt coquettes en comparaison avec les toilettes chimiques.
Anthrax est le groupe suivant sur scène, question de continuer la thématique thrash métal de la journée. Le groupe s’est élancé avec Among the Living en ouverture, question d’assommer le public dès le départ. Joey Belladonna au chant offre encore une haute voltige vocale et il se permet même des balades sur la passerelle que Metallica occupera plus tard en soirée. Il agrippe au passage la caméra officielle du festival pour filmer la foule de son point de vue et met la main sur un téléphone d’un amateur pour faire un « selfie » plutôt officiel. Scott Ian est partout et demande à la foule plus de vigueur pendant Indians tandis que Frank Bello se dandine de droite à gauche de la scène, sans manquer une note. Axée sur les grands succès du groupe, la prestation a été couronnée de succès grâce à la réaction enthousiasmée du public sur des titres comme Got the Time, Madhouse, Caught in a Mosh, I Am the Law et Antisocial. Quand le groupe a joué In the End, deux bannières à l’effigie de Dimebag Darrell et de Ronnie James Dio ont été déployées, question de rendre hommage aux grands disparus de la scène métal.
En me dirigeant vers la Scène de l’Apocalypse, j’ai pu entendre la dernière chanson offerte par Beyond Creation. Leur death métal excessivement technique enveloppait la Scène de la Forêt. La foule bougeait légèrement mais ce sont surtout les amateurs de grande technicité qui semblaient prendre leur pied en regardant les mains agiles des musiciens.
Madball a proposé ce que je considère la surprise de la journée. Leur hardcore plutôt pesant a permis aux festivaliers de se trémousser dans le pit de façon déjantée. Freddy Cricien, qui arbore maintenant une chevelure assez abondante, a mené ce bal plutôt meurtrier. La sonorité hardcore plutôt métallique du groupe enrobait l’espace, le groupe était plutôt aisé sur scène et la foule ressentait l’énergie déployée par Madball. Lorsque Cricien est descendu dans la foule pour offrir un tour de chant au peuple, la réaction a été plutôt explosive.
La présence de Metallica au Heavy Montréal se voulait un immense coup pour l’organisation. Seule concert en Amérique du Nord pour le groupe pour la période estivale de 2014, il était évident que le tout allait prendre une certaine expansion au niveau de la foule. Avec un concert de type « by Request », c’était au public de voter pour les pièces qui allaient être jouées lors du concert. Il est certain que certains choix sont demeurés plutôt prudents mais certaines chansons ont réussi à se hisser sur la liste, à mon grand bonheur. Chaque amateur a pu en retirer quelque chose hier car le public de Metallica se divise en 3 grandes catégories : Ceux qui aiment le matériel avant l’album noir, ceux qui aiment après l’album noir et ceux qui apprécient toute la carrière du groupe. De mon côté, je me considère plus de la première catégorie et d’avoir la bande à Hetfield entamer le concert, après l’introduction Ecstasy of Gold comme le veut la coutume, avec Blackened venait de me confirmer que ma soirée allait être géniale. Il est cliché de dire que le groupe était en forme mais… oui, les membres du groupe étaient en très grande forme! De nombreuses chansons de ma période favorite se sont retrouvées sur scène. Je me suis donc régalé grâce aux choix judicieux qu’étaient Ride the Lightning, …And Justice for All, Creeping Death, Battery et surtout Orion. Cette pièce maitresse de l’album Master of Puppets demeure un tour de force incroyable. Manipulé à l’époque par le prolifique Cliff Burton, il faut avouer que les prouesses de Robert Trujillo rendent un bel hommage à cette chanson. Je suis certain qui si le groupe avait projeté des images de Burton sur les écrans gigantesques de la scène, nombreuses auraient été les larmes car oui, les métalloïdes peuvent être émotifs…
Les valeurs sûres que sont les chansons de l’album noir ont permis à certains d’aller faire le plein de houblon ou le vide de la vessie. Il était plutôt rigolo de voir la horde d’amateurs se déplacer lors d’Enter Sandman, Nothing Else Matters, The Unforgiven et Sad But True!
Les pieds étaient stables par contre pour les titres que sont One, Master of Puppets et The Four Horsemen. Cette dernière faisait partie du « choix du jour ». Sur place, les gens devaient effectuer leur vote grâce à un numéro spécifique à composer sur leur téléphone.
Le groupe a interprété The Lords of Summer lors du concert. Nouvelle chanson qui devrait se retrouver sur le prochain album du groupe qui devrait sortir en théorie en 2015, elle demeure dans les mêmes eaux que le matériel offert sur Death Magnetic. Il est tout de même intéressant de voir qu’aucune chanson de la période « post-album Noir » ne s’est retrouvée sur la liste!
Avec une prestation de près de deux heures et trente minutes, Metallica n’a fait que confirmer ce que nous savions tous : Il est le plus grand groupe métal de tous les temps.
Point…
Le tout reprend aujourd’hui avec Slayer en tête d’affiche!
Toutes les photos sont de Mihaela Petrescu!
Soirée request mon cul!
À part 3 chansons (blackened, orion et the four horsemen) , les autres chansons ont été joué à chaque concert en 2014.
Metallica by Request était le concept de la soirée, et des dates en 2014. Lorsque tu achetais ton billet pour Heavy Montreal, tu avais un code qui te permettait de voter sur la page du groupe pour tes choix de chansons, comme tu peux le voir ici: http://www.metallicabyrequest.com/results.php?s=77. Si les chansons se sont répétées tout au long de l’année, c’est que les gens ont voté de la même manière, partout où le concept a été présenté.