Pour terminer ce premier survol face à la scène métallique québécoise, un soupçon excessivement brutal avec le groupe de Québec, Soiled by Blood. Avec un album qui se retrouve grandement apprécié par de nombreux amateurs du genre, cette formation est promue à un bruyant avenir. La facture gutturale de Soiled by Blood entre en collision avec les guitares monstrueusement acérées en plus de rouler monstrueusement sur des percussions agitées. Discussion avec Soiled by Blood.
Votre groupe est relativement nouveau sur la scène québécoise, que pouvez-vous nous dire face aux premiers balbutiements sanguinaires de Soiled by Blood ?
Le groupe existe depuis six ans et bientôt sept. Tout a commencé en 2008 avec Michaël et Alex-Antoine Chamberland. Ce sont des frères et ils étaient encore au secondaire. Peu après, il y a eu Olivier Bresse, qui est présentement guitariste dans le groupe Morgue, qui s’est joint à la basse et Antoine Pellerin à la batterie. Plus tard, aux alentours de 2010-2011, nous avons eu David-Alexandre Grand Velozo, qui est présentement dans le groupe Atroce, à la basse. Pour finir, nous avons eu Charles Côté, qui est le bassiste actuel. Il a aussi été de passage dans le groupe Behind the Revolver. Tout récemment, nous avons ajouté à la formation un deuxième guitariste, Nicolas Dignard. Il a connu Michaël, quelques années auparavant.
Vous avez un premier album du nom de Serving the Bowels of God qui vient de sortir. Est-ce une compilation de vos trois démos ou plutôt de nouvelles versions des chansons accumulées avec les années ?
Ce sont effectivement des nouvelles versions en plus des compos exclusives à l’album. Sur cet album, on retrouve des pièces réenregistrées de la deuxième démo, parue en 2011, et tout ce qu’on a composé entre cette année-là et celle de 2013. Serving the Bowels of God a été enregistré au studio du cégep de Montmagny quand Michaël étudiait dans ce domaine. C’est ce qui a donné aussi la rencontre avec Nicolas. Michaël a fait la majeure partie du travail pour les prises de son et l’editing. Soiled By Blood a collaboré avec François C. Fortin afin de finaliser l’album au niveau du mixing et du mastering. De là est né, Serving the Bowels of God!
Le titre de l’album en tant que tel est plutôt direct. Si l’on regarde la pochette, peut-on conclure que le Dieu en question est une divinité aztèque ? Est-ce plutôt dirigé envers tous les concepts religieux ?
La pochette a été faite par un artiste italien nommé Marco Hasmann, il est aussi guitariste dans le groupe Blasphemer. Il a travaillé pour divers groupes, tels que Fleshgod Apocalypse, Beyond Creation, Visceral Throne et plein d’autres. Marco est très connu dans la scène death métal brutale. La pochette en question ne représente aucune divinité mythologique précise mais il y a définitivement une corrélation avec l’un de ces dieux. On pourrait dire qu’il y a une influence du Xipe-Totec, qui signifie « notre seigneur l’écorché ». Ce dieu représentait la prospérité agricole et la pluie nocturne. Les sacrifices humains étaient effectués en son nom pour assurer les bonnes récoltes et la survie. Donc, il y a un lien avec son aspect physique à tendances aztèques et les organes placés dans le bol. Pour le titre, c’est un lien entre le contenu de l’album et la pochette, bien sûr. Elle représente bien l’atmosphère que l’on voulait faire ressentir. L’agressivité, la perversité, l’aspect perfide et brutal du contenu.
Et que peut-on dire face aux influences musicales directes du groupe ?
Le death métal bien sûr ! Nous avons tous des influences diverses, autant de la scène européenne comme Severe Torture, Vader, Bloodbath que la scène américaine comme Misery Index, Cannibal Corpse ou encore Gorgasm. C’est ce qui en est pour les influences générales dans le death métal mais nous restons toujours ouverts face aux autres styles musicaux.
Si on comprend bien, Soiled By Blood pourrait plaire aux amateurs de quelles formations métalliques ?
Nous pouvons sûrement associer notre sonorité à un mélange de Devourment, Suffocation, Morbid Angel et Abominable Putridity ! Ce serait une référence exacte. Tout amateur du genre devrait y trouver son compte car il y a ce bon rassemblement d’un son « old-school » et plus actuel.
Vous êtes le premier groupe sur le label UTU Records. Comment est arrivée cette collaboration ?
Tout a commencé à notre spectacle avec Gorod de France. Il y avait aussi les groupes américains Inanimate Existence et Kamikabe en plus d’Unbreakable Hatred, un autre groupe d’ici. C’était au bar coop l’Agitée. Mathieu Tremblay, qui travaille au bar le Bateau de Nuit sur la rue Saint-Jean, était présent dans la salle et avait entendu parler de nous. Il est donc venu jeter un coup d’œil ! Après notre performance, il nous a approchés en nous proposant une rencontre pour discuter « affaires ». Donc suite à cette soirée, nous nous sommes rencontrés et nous avons trouvé que le contrat était bien intéressant. La distribution était bonne, nos visons des choses concordaient, l’exposition et la promotion étaient très bien aussi. Nous avons donc dit oui ! Ce qui est bien dans cette histoire, c’est que Mathieu habite Québec. Alors, cela facilite beaucoup les choses en ce qui concerne la communication et la relation avec lui. Nous savons que Mathieu a mis beaucoup de temps et d’investissement pour nous et qu’il nous encourage. Nous sommes très satisfaits de travailler avec lui. Un gros merci Math !
Est-ce que le groupe tient à sortir des frontières québécoises? Poussez-vous pour obtenir une signature avec une compagnie de disque majeure dans le domaine métallique?
Comme tout groupe métal sérieux, nous voulons percer à l’extérieur, bien sûr. C’est toujours le but ultime, évidemment. Ce n’est pas facile par contre ! Pour commencer, on essaie de se faire connaître le plus possible au Canada et aux États-Unis. Pour le moment, nous ne sommes pas à la recherche d’un nouveau label. Maintenant, nous nous concentrons à jouer à l’extérieur de Québec tout en restant au Canada.
Québec est reconnu pour sa passion du power métal, de la musique progressive et des trucs plus mélodieux. Sentez-vous que la scène métallique de Québec est stable et solide pour un groupe de death métal comme le vôtre ?
La scène métal est définitivement stable à Québec. Par contre, notre style de musique est peut-être moins accessible pour « Monsieur et Madame tout-le-monde » étant donné la dose d’agressivité que l’on dégage sur l’opus et en spectacle. Nous avons toujours composé sans se soucier de ce que le monde voulait entendre mais plutôt en mettant le cap sur ce que nous voulions dégager dans les riffs plus groovy et slam. À défaut d’avoir une atmosphère moins mélodieuse, nous allons chercher l’aspect DANS TA FACE, avec une construction plus primitive et dissonante des compositions. Nous croyons sincèrement que cela apporte un cachet différent et le public québécois semble l’apprécier.
Vous avez participé au concours En Route Vers Heavy Montréal. Que pouvez-vous nous dire face à votre expérience?
Ah ! Ce spectacle était assez intense merci ! Ce line-up était quelque chose quand même ! Ancestors Revenge, Aeternam et Jupiter’s Red Eye étaient de la partie avec nous. Cette soirée-là, nous avons joué au Dagobert sur Grande-Allée. Ce qui était cool, c’était de voir autant de gens, qui ne semblaient que passer dans le bar, participer activement. Ils se sont arrêtés, ils ont écouté et sont allés voter pour les bands qui jouaient. C’était agréable de voir nos supporteurs et amis se déchainer dans une salle comble. Malgré que le concours se soit arrêté au premier tour pour nous, nous avons eu droit à la première place pour le prix du public. Vraiment, merci à tous ceux qui sont venus nous encourager. Ce spectacle a été, sans aucun doute, une belle occasion pour nous d’avoir une belle visibilité et de prendre de l’expérience en jouant avec d’excellents bands.
Et quels sont les projets du groupe pour terminer l’année 2014 ?
Pour le moment, nous avons joué tout récemment à Jonquière et Alma. Notre prochain spectacle sera le 30 août au club l’Aramis en Beauce au Multimetal Fest qui présente The Outborn en tête d’affiche en plus d’avoir Division Devastation et Hour of Defiance. Après, ce sera un petit saut à Sherbrooke pour la deuxième fois. Nous sommes aussi en mode composition. Nous sommes en train de vous préparer un deuxième opus. Il sera encore plus violent et vicieux que notre premier album. Tous ceux qui veulent de la marchandise à l’image du groupe peuvent nous contacter sur notre page Facebook et il y aura aussi un magasin en ligne où tout le monde pourra se procurer un album, t-shirt ou d’autres trucs promotionnels.
Merci beaucoup!
De rien!