Wolves in the Throne Room
Celestite
Artemisia Records
Ce nouvel album de Wolves in the Throne Room n’est pas dans le même ordre d’idées que les autres présentations musicales précédentes du groupe. En effet, Celestite est un compagnon musical très ambiant qui accompagne l’album précédent, Celestial Lineage. Ce complément auditif est exclusivement instrumental et se veut très axé sur les effets moelleux de la musique sur ton cerveau qui doit s’imbiber de la puissance fluide des rythmiques célestes.
Avec cinq pièces qui ne forment qu’un ensemble global et indissociable, ce disque n’est pas adapté à toutes les oreilles étant donné que le groupe tombe dans un tout autre registre musical auquel l’amateur n’est pas habitué. À la base, Wolves in the Throne Room est un groupe de black métal « cascadian » ou « astral » donc de se retrouver avec une musique de salon de massage est un choc plutôt étonnant si l’on effectue l’écoute, ou même l’achat, sans être au courant de l’objectif principal de ce disque.
Les sonorités produites sur les pièces de l’album sont surtout le fruit des nombreux claviers que l’on retrouve tout au long de l’album. Quelques guitares se font entendre ici et là mais elles demeurent plutôt discrètes, bien dissimulées sous de nombreuses couches de synthétiseurs qui proposent des cascades bien fraîches de sons qui effleurent délicatement tes oreilles. Les deux frères Weaver, qui composent le groupe, se sont entourés de quelques collaborateurs (dont Steve Moore de Zombi et le musicien/producteur/ingénieur sonore Randall Dunn ) pour monter cet amoncèlement sonore. C’est pour cela que nous retrouvons des nuances de flûte sur Turning Ever Towards the Sun, Bridge of Leaves et Celestite Mirror en plus d’avoir du trombone, pimenté par du cor, sur certaines pièces.
À la base, le groupe est surtout reconnu pour une musique acidulée qui propose, à certains moments, des spasmes musicaux très tendres. D’avoir un album complet qui ne présente que de fines lignes musicales apaisantes est une expérience plutôt agréable mais surprenante de la part d’un groupe qui se veut capable de combiner ce type de musique avec une force plus brute.
Comme un canot se laissant bercer sur l’onde tranquille du lac, on ne peut qu’être envouté par cet album qui se prend tellement mieux un jeudi soir vers 22h30, juste avant la visite vers la chambre à coucher pour une nuit de sommeil réparatrice, plutôt qu’un vendredi soir pour envenimer une soirée !