Gens pieux et aux fortes croyances religieuses, n’allez pas mettre le nez tout près du théâtre Corona lors de la soirée du vendredi 10 octobre. À moins que tu t’armes d’un crucifix en poterie, d’un flacon d’eau bénite et de ton chapelet. Oui, ce même chapelet que tu as mis sur ta corde à linge cet été pour qu’il ne pleuve pas au mariage de ton frère.
Mais pourquoi tout ce cirque en face d’une salle de spectacle? Quoi faire avec tous tes articles de piété? Dites-vous que la salle de concert sera remplie d’une série de groupes excessivement crapuleux dont certains aiment bien louanger le Malin.
Avec une affiche plutôt dodue face à une soirée forte en profanation, un groupement de 5 groupes prendra d’assaut Montréal, dont Carach Angren des Pays-Bas en ouverture. Avec leurs tronches de gars fraichement déterrés, ils vont foutre la pétoche aux gens qui crient facilement lors d’un visionnement d’un film d’épouvante à connotation démoniaque. Leur métal noirci à teneur symphonique ne fait pas la révérence face au diable mais traite plutôt d’histoires qui mettent en scènes des personnages fantomatiques. Parfait pour l’amateur d’horreur et de suspense.
Second à fouler les planches, les Américains d’Abysmal Dawn. Cette formation ne prêche pas à l’église luciférienne de son quartier mais plutôt à l’autel d’Asimov et d’Orwell. Féru de science-fiction, le leader du groupe Charles Elliott aime bien traiter de sujets qui mettent en cause la manipulation, l’obsolescence, le contrôle par de grandes organisations, la robotisation et la perte d’autonomie humaine face à un futur plutôt incertain. Leur death métal se marie à merveille avec ce type de sujets et la fusion qui en résulte est plutôt énergique.
Ils ne sont que deux mais le souffle de Belzébuth émane de la musique créée par Inquisition. Avec des incantations directement envoyées vers le ciel, ils sont plutôt certains de ne pas manquer leur appel. Malgré de récentes accusations d’affiliation face au nazisme, le tout est mort dans l’œuf étant donné le manque de crédibilité du témoin de l’époque. La véritable crédibilité du groupe est lorsque le duo s’exerce, autant sur album que sur scène.
Septicflesh est de la Grèce. Avec leur death métal symphonique, le groupe touche surtout à l’occultisme ainsi qu’aux sujets qui demeurent mythiques. Musicalement, le tout est grandiose. Sur album, tu sembles vraiment être en présence d’une trame sonore d’un film épique, jouée par un groupe métal excessivement habile. Sur scène, cette intensité magistrale n’est point perdue. Avec une présence sur scène convaincante, les vétérans risquent d’en prendre large lors de cette soirée.
Deicide est l’incarnation même du Mal pour bien des gens. La tête directrice du groupe, Glenn Benton, s’est marqué une croix inversée au front avec un fer brûlant, question de montrer son allégeance. Pour certains parents de l’époque, ce groupe était leur pire cauchemar. Quelle angoisse de voir qu’un groupe porte ce nom aussi blasphématoire… Les hauts et les bas se poursuivent pour le groupe mais leur dernier album, In the Minds of Evil peut se vanter d’être bien ficelé.
Toute cette bande de farfadets démoniaques, ou un peu moins, seront donc au Théâtre Corona le vendredi 10 octobre 2014. Et comme de raison, c’est ICI que tu cliques pour t’informer au niveau des billets… pour l’Enfer!
Très bon texte. J’ai bien ri (d’un rire démoniaque, évidemment).