Il y a l’expression qui dit « Je déteste le lundi ». Cette petite phrase demeure une devise qui peut coller aux gens qui préfèrent les plaisirs de la fin de semaine et qui détestent cette première journée de travail. Une autre catégorie déteste le lundi en sachant que la levée du corps le lendemain sera pour aller au boulot, encore une fois. Donc, pas question de se coucher tard en ce lundi étant donné que le mardi risque d’être médiocre. Je crois que les gens qui optent pour ce type de mentalité sont à l’origine des espaces vides hier soir au concert de Judas Priest. Malgré la popularité indémodable du groupe, des critiques plutôt intéressantes sur leur dernier album et une quantité de succès à offrir, la foule était plutôt mince hier. La faute est attribuée à cette journée du lundi?
Où étiez-vous, amateurs de métal? Pourtant, la saison de hockey n’est pas commencée? Menu était l’achalandage mais musclée était la carte de la soirée. En ouverture de Priest, nous avons eu droit au métal « spandex » de la formation américaine Steel Panther. Avec un surligneur à l’encre de Poison, le groupe met en relief tous les clichés du hair métal des années 80 et l’amplifie à la puissance 10. Même si le groupe est reconnu pour son humour désopilant, ses textes scabreux et sa justesse musicale, il reste que le divertissement offert par Steel Panther est plutôt magistral car on passe du bon temps avec eux. Les chansons sont accrocheuses et grivoises, les blagues sont acidulées et le sexisme est à son summum.
Avec des allusions aux filles plus en chair, plus âgées ou à la poitrine débordante, le groupe fait sourire mais il faut comprendre que le tout demeure une parodie excessive de cette période du glam métal. Avec des titres comme Asian Hooker, Like Tiger Woods et Eyes of a Panther, il est tout de même très agréable d’élargir son rictus pour les textes saligauds autant qu’il faut être impressionné par le maniement parfait des instruments de la part des musiciens. Les chorégraphies burlesques du groupe nous remémorent les clips des formations comme Poison, Cinderella et Slaughter qui inondaient les ondes de Musique Plus à une autre époque.
Les interventions entre les musiciens en plus de l’interaction avec le public sont de véritables délices. D’entendre le guitariste Satchel et le chanteur Michael Starr dans de longues élucubrations uniquement basées sur le sexe, la drogue et le rock n’ roll nous remémorent que certains groupes le faisaient de façon sérieuse à l’époque. Comme il se doit, une bonne douzaine de filles se sont retrouvées sur scène pendant 17 Girls in a Row, question de suivre la cadence. Lorsque l’une des demoiselles a affiché généreusement son buste dénudé, le Centre Bell s’est mis à brasser à tout rompre, comme lors d’un but de Subban…
L’immense toile qui se dresse pour laisser l’équipe de techniciens mettre la main à la pâte s’est déployée après la prestation de Steel Panther, laissant la chance au public d’aller se divertir. Il n’y avait pas de longues lignes pour avoir accès aux nombreux kiosques. Aucune attente autant pour la bière, le maïs soufflé, le comptoir de t-shirts que pour les urinoirs…
Question de saluer les compatriotes britanniques de Black Sabbath, c’est « War Pigs » que l’on entend en guise d’introduction… à l’introduction! Sur scène, le groupe est tout de cuir vêtu mais avec un peu moins de studs que jadis. Judas Priest s’élance alors sur Dragonaut. Chanson qui ouvre le nouvel album, il était de mise que le groupe nous badigeonne la soirée de quelques extraits provenant de ce nouvel album quoique la tartine a été tout de même légère, le groupe s’est contenté de n’en faire que 3 autres, ce qui se résume à Halls of Valhalla avec des projections en relation avec les Vikings, March of the Damned avec des images de zombies en mode marche en plus de la pièce titre du nouvel album, Redeemer of Souls.
Étant donné que le groupe fête ses 40 ans cette année, il fallait s’attendre à de vieux morceaux comme Victim of Changes et Beyond the Realms of Death. Il faut souligner aussi le fait que l’album Defenders of the Faith fête, lui aussi, son anniversaire car cet album a 30 ans cette année. Quelques pièces ont été jouées hier soir, dont Loves Bites sur une série d’images de Nosferatu, en plus de Jawbreaker qui a été servie avec quelques pépins au niveau du « timing » des musiciens.
Tant qu’à souligner les années 80, d’autres bijoux de cette époque ont été remis sur table grâce à Turbo Lover par exemple. Cette chanson, tirée de l’album Turbo, demeure toujours une surprise excessivement agréable à entendre étant donné qu’elle provient d’un des albums les plus controversés de Priest. De voir la foule chanter le refrain nous rappelle que, tout comme le bon vin, ça s’améliore avec le temps!
Richie Faulkner, qui fait office de nouveau guitariste pour le groupe, amène vigueur avec son aisance sur scène en plus de son agilité lors des solos. Le blondinet s’active généreusement sur scène et propulse ses bras vers le plafond, question d’enflammer la foule. L’âge avancé des autres membres de Priest ne les empêche pas de se donner selon leur capacité. Un type comme Ian Hill à la basse possède encore le même déhanchement qu’à l’époque quoique le tout demeure moins vigoureux qu’en 1984. Glenn Tipton reste plus concentré sur son jeu et les accolades sont moins nombreuses que lorsqu’il était aux côtés de Downing. Pour ce qui est du Metal God lui-même, sa démarche lourde est pardonnée étant donné qu’il doit se concentrer sur ses lignes de chant.
Idée plutôt douteuse par contre, le choix de laisser la foule chanter complètement la pièce ou plutôt le classique, Breaking the Law. Ce type d’exercice peut se faire pendant un couplet ou un refrain, mais la chanson au complet semble avoir refroidi l’ardeur chez de nombreux fanatiques. Le même phénomène s’était produit pendant le refrain de Turbo Lover et pour une seconde fois, je me sentais légèrement irrité mais le tout fut pardonné rapidement étant donné que la finale valait vraiment les deux tours de chant de la plèbe.
Avec une finale solide comme le rock le plus pur et le plus dur, Judas Priest a enligné Hell Bent for Leather, You’ve Got Another Thing Comin’, Living After Midnight et la finale, digne d’une marche militaire, de Defenders of the Faith.
Il me semble qu’à chaque visite du groupe, je me chuchote tendrement que ce sera leur dernière. À voir la vigueur qui transpire du groupe et leur intérêt pour un autre album, je crois que l’on peut véritablement se dire : « À la prochaine! »
Pour lire ou relire mon entrevue avec le guitariste Richie Faulkner, c’est ICI.
Pour mon analyse de l’album Redeemer of Souls, c’est ICI.
Toutes les photos : Mihaela Petrescu
Très bon papier je n aurait pas pu faire mieux · Yanick Klimbo Tremblay Mon fils de 20 ans Hendrix J Gagnon n`a pas arrêter de rire avec STEEL PANTHER il me traduisait les jokes,ROB a manqué de voix il nous a fait chanter a sa place le nouveau guitariste est très doué et Tipton lui a laissé de la place. J’ aurait aimé plus de pièces du nouvel album,Denguitar 55 ans.
Black Sabbath a peut-être inventé le heavy metal mais Judas Priest l’a réinventé et peaufiné au milieu des années soixante-dix. Le style (bike, cuir, stud), la voix hallucinante de plusieurs octaves de Rob Halford, le « double lead guitar team » de Tipton et Downing sont typiques au groupe. Judas Priest devenait par le fait même, LE modèle sur lequel tous les groupes métal en devenir allaient se servir comme référence. Qui a mis ce style de musique, boudé des ondes radiophoniques, sur la carte au début des années quatre-vingt? « Breaking the Law », « Living After Midnight », Metal Gods », « Electric Eye », « You’ve Got Another Thing Coming » jouaient en boucle à la station radio montréalaise CHOM-FM.
Qui peut se targuer de posséder une discographie aussi impressionnante? « Sad Wings of Destiny », « Sin After Sin », Stained Class », « British Steel », « Screaming for Vengeance », « Defenders of the Faith », « Painkiller » (considéré par plusieurs comme l’album ultime du heavy métal) sont tous des classiques et leur dernier disque « Redeemer of Souls » s’ajoutera à la liste.
J’assiste ce soir à mon 14ème spectacle de Judas Priest, mais la dixième visite de Judas Priest à Montréal sera de courte durée.
À peine 4000 fans se sont déplacé pour accueillir les dieux du métal, ce qui est très décevant dans une enceinte de cette envergure.
La première partie est assuré par Steel Panther, qui en laissent plusieurs perplexe, on aurait pu se forcer en nous offrant un groupe du calibre d’Accept qui surprend depuis son retour en 2010. Je m’attendais à un spectacle d’une plus grande envergure pour le 40ème anniversaire du groupe et surtout à cause de la qualité du dernier album. Il n’en fut rien; une scène simpliste, un éclairage très ordinaire, un visuel absent et une certaine indifférence de la part des musiciens.
Le spectacle débute en force avec l’excellent « Dragonaut » du dernier opus, une pièce digne de Judas Priest et enchaîne avec « Metal Gods » qui leur va comme un gant, c’est solide et pesant. Rob Halford commence déjà son rituel de changement de costumes, qui tombe sur les nerfs à la longue, on n’est pas ici pour assister à un concert de Cher quand même. D’ailleurs il porte un manteau avec lequel il ressemble, malaise, à une patate au four à un certain moment. Nous sommes au Centre Bell pour écouter le meilleur groupe de heavy métal de tous les temps, Halford pourrait laisser tomber sa parade de mode.
Le démoniaque « Devil’s Child » suit ainsi que la pièce maîtresse « Victim of Changes » remarquablement interprété par le duo de Tipton et Faulkner. Pour ceux qui pensent que le chanteur ne peut plus atteindre les notes du passé, une écoute de « Halls of Valhalla » (un futur classique) devraient vous en fournir la preuve, Halford nous offre une performance vocale de haut niveau. Cependant le chanteur en arrache physiquement depuis son retour en 2005, il a de la difficulté à mettre un pied devant l’autre, tout à l’air pénible et il ressemble par moment à un vieillard qui fait de l’arthrite. Son âge ne peut justifier cette lacune, on n’a qu’à voir Jagger, Tyler, Stewart, Rodgers, Cooper et autres qui sont plus vieux et en meilleur forme. Un programme d’entrainement dans un gym lui ferait le plus grand bien pour perdre la trentaine de livres qu’il traîne en trop. Pour revenir à son organe vocal, Halford a le catalogue le plus exigeant qui puisse exister pour un chanteur vieillissant et il s’en tire très bien malgré le poids des années. On ne peut en dire autant de ses compères; Ian Gillan (Deep Purple) ne chante plus « Child in Time » depuis le début des années quatre-vingt, Robert Plant ne veut pas reformer Led Zeppelin pour cette raison et Ozzy (Black Sabbath) a de la difficulté en spectacle trois soirs sur quatre. C’est probablement la raison pourquoi « Painkiller » a été mis de côté, précisons que l’album au complet a été oublié…
Fait inusité, le nouveau guitariste prenait plus de place que Glen Tipton sur le stage ce soir. Tipton était en retrait, un peu trop tranquille à notre goût laissant toute l’attention du coté du petit nouveau. Richie Faulkner sera le seul guitariste a effectuer un solo de la soirée. Plusieurs questions se posent ?
« Love Bites » que l’on n’avait pas entendu depuis 1986 fait un retour sur scène, « March of the Damned » ainsi que « Redeemer of Souls » du dernier album nous prouve que Priest est toujours bel et bien vivant et pertinent sur la scène du métal. « Turbo Lover » est toujours aussi apprécié de la gente féminine dans une faune composé à 80% de mâles. « Beyond the Realms of Death » est un chef-d’oeuvre musical qui remonte à 1978 et qui n’a jamais été reconnu à sa juste valeur, un très beau moment. Une pièce oubliée en spectacle depuis 30 ans, « Jawbreaker », refait surface pour le plaisir de plusieurs fans. Pour la suite, car c’est déjà presque terminé, il n’y a aucune surprise à s’attendre; « Breaking the Law » ou il laisse la foule chanter la pièce au complet me décoit, « Hell Bent for Leather » suivi en rappel de « You’ve Got Another Thing Coming » et « Living After Midnight ». C’est une finale prévisible que le groupe nous sert depuis trop longtemps.
Judas Priest a décidé d’y aller à la façon de Black Sabbath 2014 (16 chansons) avec un spectacle court et sans grande surprise au lieu de nous en mettre plein la gueule comme ACDC en 2009 (20 chansons) au stade olympique. Dommage!
Le spectacle ressemblait à un gros « party » auquel une personne aurait décidé de couper la « plug » au milieu de la fête en nous priant de retourner à la maison avant la fin de la soirée. Je suis resté sur ma faim pour plusieurs raisons, dont le « setlist », la prestance physique de Rob Halford, le manque d’intéret de Tipton et surtout la durée du spectacle. J’avais assisté à deux spectacles mémorable de l’excellente tournée « Epitath » et je peux vous dire qu’on tombe de très haut avec ce spectacle.
Judas Priest nous avait tellement surpris lors de leur dernière visite au mois de novembre 2011; « Blood Red Skies », « Starbreaker », « Rapid Fire », « Never Satisfied » et autres nous avait assommés.
Le public a eu droit à *15 chansons seulement ce soir, dont quatre du dernier cd, ce qui est assez ordinaire comme performance quand on pense qu’ils nous avaient offerts 21 pièces lors de leur dernière tournée en 2011. C’est le pire spectacle qu’il m’a été donné de voir du groupe, 85 minutes, on nous rient en pleine face. Si les gars n’ont plus le goût de partir en tournée, qu’ils restent chez eux.
En espérant que le groupe ne terminera pas sa carrière sur scène de cette façon car c’est un arrière goût pas très agréable.
Malgré ce spectacle ordinaire, les membres de Judas Priest méritent tout mon respect pour tout ce qu’ils représentent et ce qu’ils ont accompli au cours de leur carrière. Le heavy métal ne serait pas où il en est présentement sans cette bande de Birmingham.
* On ne peut considérer « Defenders of the Faith » à 1:27 pour une chanson.
Et c’est pour cela que j’écris la finale de Defenders of the Faith. Nous n’avons eu que les dernières mesures, question de saluer les « défenseurs de la foi » du métal.