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Mastodon : Retour sur le concert avec Gojira et Kvelertak (Le 29 octobre 2014 au Metropolis de Montréal)

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Ce n’était pas à guichet fermé hier soir au Metropolis mais lorsque Mastodon sera de retour à Montréal, il faudra pratiquement s’attendre à un changement de salle pour le groupe américain qui ne cesse d’élargir son public, album après album, tournée après tournée. Si le public grandit, c’est surtout qu’il se diversifie. Les amateurs de métal progressif se frottent aux fanatiques de métal moderne lors des concerts du groupe, autant que le death métallique qui accompagne l’amateur de stoner rock. Mastodon touche bien des sous-groupes et quand, en plus, tu lui ajoutes Gojira et Kvelertak au programme, il y a affluence aux portes.

Je ne sais pas ce qui se passait hier soir en ville, outre le fait que Mastodon occupait une portion majeure de la Ste-Catherine, mais j’ai cherché longtemps pour me trouver une place de stationnement. J’ai pris plus de temps à chercher un endroit pour stationner ma voiture rouge que de temps sur la route à quitter ma chaumière, sur la couronne nord. En entrant dans la salle, Kvelertak a déjà quitté la scène et les techniciens s’organisent face à l’installation de l’équipement du groupe suivant, Gojira. Mon cercle d’amis m’a confirmé que Kvelertak a su s’assurer une nouvelle série de preneurs parmi les gens dans la foule. Erland, le chanteur du groupe, chantait en bédaine et il semblerait qu’à chaque visite, cette dernière double son volume. Il a porté son casque ailé qui nous présente un hibou et le son rock pas très propre agrémenté de black métal, de punk et de rock enivrant a eu un effet qui se veut efficace. Sur ce sujet, je dois me fier sur mes chummys, qui ne mentent que très rarement…

Je te parlais cette semaine du grand plaisir d’entendre parler le français sur scène, entre les chansons, lors des arrêts de groupes internationaux. La Montréalaise Alissa d’Arch Enemy nous susurrait de doux mots dans la langue de Molière lundi soir et hier, c’était au tour de la formation française Gojira de bavarder en français, pour notre grand plaisir.

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Ce groupe est passé maître dans l’utilisation du métal original. Avec du matériel à fortes progressions, le groupe offre un métal moderne qui se démarque. Gojira est un groupe plutôt unique et de les avoir encore devant nous, moins d’un an après leur dernière visite avec Slayer, nous reconfirme que nous ne pouvons rester las devant leurs prouesses techniques et musicales. Accrocheuses, les chansons du groupe t’interpellent.  Intelligentes musicalement autant qu’au niveau des textes, Gojira te joue dans le cerveau. Avec sa quantité de lumières fortes en clignotement, le groupe a combiné adresse et rigueur avec des chansons comme Ocean Planet, The Axe et The Heaviest Matter of the Universe.  La sonorisation pour le groupe était particulièrement intéressante pour un groupe qui se retrouve juste avant la tête d’affiche et l’énorme quantité de caisses de son sur scène agrémentait le décor en plus de souffler une quantité énorme de modulations, directement dans les oreilles du public avide de métal. Si je ne m’abuse, c’était au moins la troisième présence du groupe pour cet album mais Joe Duplantier a confirmé qu’après cette tournée, le groupe allait retourner en studio pour pondre un nouvel album. Gojira sera donc de retour en 2015 en tête d’affiche, selon ses dires.

Avec autant de présence sur bien des scènes, on remarque aussi que le groupe est beaucoup plus agile sur scène et les déplacements demeurent beaucoup plus fluides. Si Jean-Michel le bassiste demeure un ressort humain, il était bien intéressant de voir le guitariste Christian Andreu oser se promener, au lieu de rester en place à analyser chacun des  coups de pick qu’il donnait sur des chansons comme Toxic Garbage Island, L’Enfant Sauvage et Vacuity.

Mastodon, avec son album Once More ‘Round the Sun, fera figure de bon joueur sur bien des listes de fin d’année, autant chez les scribes musicaux que chez les amateurs de musique, toutes catégories confondues. Le groupe plaît et lorsqu’il lance un album, il désire que le public puisse s’en nourrir goulûment. Généralement, Mastodon présente de nombreuses chansons de leur dernière création lorsqu’il joue en mode tête d’affiche et hier, nous avons eu droit à une bonne quantité de ritournelles provenant du dernier album, en plus d’une collection plutôt efficace de pièces qui se retrouvent sur de nombreux enregistrements du groupe.

Avec une scène qui demeure très sobre pour un groupe de ce calibre, Mastodon se contente de quelques jeux lumières plus sophistiqués, question d’impressionner les gens qui aiment être éblouis par autre chose que leur musique. Avec un fond de scène qui représente le dernier album, Once More ‘Round the Sun,  le groupe s’est laissé aller avec un doublé provenant de ce dernier avec Tread Lightly en plus de la chanson titre.

3. Mastodon-4

Compacte, la foule était déjà suintante en raison de l’ouragan qu’était Gojira et la goutte de bave était visible sur le bout des lèvres des voisins étant donné que Mastodon livrait une quantité de riffs plus dévastateurs les uns que les autres avec Blasteroid et Oblivion. L’un des moments les plus attendus de la soirée demeurait l’interprétation de The Motherload, que le batteur Brann Dailor interprète. Cette chanson est une épreuve olympique en soi, étant donné qu’elle est dans un registre plus élevé que la normale pour le batteur. Lors de quelques apparitions à la télévision, dont au show de Jimmy Kimmel et au Late Show de David Letterman, certains soulignaient le fait que Dailor devrait se contenter de battre les peaux plutôt que de chanter. Jugeant son interprétation comme étant trop maladroite et fausse, nombreux sont ceux qui ont crié à l’imperfection. Par contre, pour ce qui est de ce que nous avons entendue à Montréal, il faut conclure que le tout était excessivement satisfaisant. Sachant qu’il avait eu le temps de bien échauffer ses cordes vocales auparavant, alors que Dailor pousse la chansonnette en arrière-champ, il devait être prêt lorsqu’il s’est retrouvé en tant que chanteur principal sur cette chanson qui demeure la plus accessible du groupe.

Un autre doublé provenant du dernier album a suivi avec Chimes at Midnight et High Road. Sur Chimes at Midnight, Brent Hinds, le guitariste du groupe, s’est laissé aller les doigts sur la slide guitar, question d’offrir une réplique plus que parfaite de la version de l’album.

Un certain retour vers le vieux matériel s’est montré le museau avec Aqua Dementia et Ol’e Nessie, deux chansons qui proviennent des deux premiers albums du groupe.  Avec d’autres chansons tirées du dernier album comme Halloween et Aunt Lisa, agrémentée des chants de majorettes comme sur l’enregistrent original, la foule a pu continuer à s’entrechoquer, les corps se heurtant les uns dans les autres au-devant de la scène jusqu’à cette lige imaginaire qu’offre les bars des deux côtés de la salle. Tandis que derrière, là où nous sommes, les amateurs de musique hochaient de la tête à l’unisson.

Un seul hic de ma part face à la série de chansons présentées. Je doute encore de la pertinence d’inclure Bladecatcher. Tonitruante, cette chanson est venue cassée la cadence offerte par la précédente, Divinations, qui se veut beaucoup plus enveloppante dans sa livraison sonore.

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D’autres chansons ont su meubler l’heure et demie offerte par Mastodon, fermant la soirée avec une version plutôt musclée de Blood and Thunder, l’une des premières chansons qui m’a fait accrocher sur ce groupe il y a une bonne dizaine d’années alors que le groupe ouvrait pour Fear Factory au Medley.

Visiblement choyés, les musiciens de Mastodon sont venus lancer une série de plectres et de baguettes avant de quitter la scène pour laisser le batteur Brann Dailor offrir un dernier salut à la foule en plus de saluer, la vie et l’œuvre d’Ikey Owens. Ami du groupe, ce musicien était claviériste pour The Mars Volta à l’époque. C’est lui jouait sur la chanson Pendulous Skin de Mastodon et malheureusement, il est décédé il y a quelques semaines d’une crise cardiaque. Question de lui rendre un dernier hommage, la pièce jouait dans le système de son de la salle alors que chacun reprenait le chemin vers la chaleur de sa humble hutte.

Ayant l’habitude de nous visiter plusieurs fois lors du périple qu’est la tournée d’un nouvel album, on peut déjà se dire à la prochaine!

Mais où sera présenté ce prochain rendez-vous avec cette formation d’Atlanta?

www.mastodonrocks.com

Photos : Mihaela Petrescu