Je le répète encore mais le mois d’octobre a été excessivement éprouvant au niveau couverture médiatique métallique pour moi, et quelques autres. En plus d’assister aux concerts et d’en faire un retour le lendemain, il arrive aussi que des entrevues avec les artistes s’ajoutent à ce type de rituel. Avec nos vies qui continuent car nous sommes, pour la plupart, autre chose durant le jour, il arrive que l’on perdre le décompte. Préparée depuis dimanche dernier, j’ai totalement oublié de mettre en ligne ma critique du concert de Pallbearer. Dimanche, je devais préparer mes entrevues avec Arch Enemy et Kreator, qui se déroulaient le lendemain soir.
Le lundi, je devais me rendre au concert plus tôt pour pouvoir faire mes entrevues. Ensuite, lors de la soirée du mardi, je devais écrire ma critique du concert et le mercredi, je devais assister au concert de Mastodon et le lendemain, donc le jeudi, je devais écrire ma critique du concert.
Je viens de m’asseoir, question de terminer une traduction d’entrevue lorsque je me rends compte que je n’ai pas encore mis cette critique en ligne!
Débordé, je suis… ou plutôt j’étais car ce mois infernal est maintenant chose du passé!
J’ai donc changé l’introduction de cette critique, question d’agrémenter le tout!
Le Ritz PDB est vraiment ma salle de concert préférée. Oui, le choix des bières offertes y est pour quelque chose d’important à la base mais la petitesse de l’endroit, sa convivialité, le service au bar en plus d’une certaine qualité sonore sont tous des éléments qui m’interpellent face à cette salle. Quand je parle de qualité sonore, ce n’est pas que j’estime être un expert en système de sonorisation, c’est plutôt que même lorsque tu es appuyé sur le bord de la scène, tu entends encore très bien ce qui se passe. Lorsque tu es derrière complètement, tu ne perds rien au niveau sonore.
J’ai encore pu le constater ce soir avec la visite de Pallbearer, Tombs et Vattnet Viskar. Trois groupes américains, tous très différents, mais qui se rejoignent aisément au sommet d’une pyramide musicale qui annonce l’intégrité dans chacun des genres que chaque groupe préconise.
Avec un nom suédois qui signifie « l’eau chuchote », Vattnet Viskar ne chuchote aucunement lorsqu’il s’élance sur scène. Avec un son qui combine le black métal atmosphérique avec les ténèbres du doom, cette formation a su profiter de son temps sur la scène pour nous asséner un bon coup de massue dans le front. C’était lourd et tonitruant, criard mais bien senti. Des musiciens qui vivent leur musique composent cette formation qui a sorti un premier album l’année dernière. Hargne et délicatesse se frottent agréablement lors de l’exécution des pièces de Vattnet Viskar. « Cascadien » dans son métal noirci, le groupe préconise l’émotivité musicale plutôt que l’obsession à tout détruire. Les nombreuses nuances musicales ont su trouver une certaine vitalité lors de la trentaine de minutes qui était accordée au groupe.
Tombs est un groupe très apprécié par l’élite métallique. C’est donc avec respect et vénération que le groupe a été accueilli samedi dernier alors que Mike Hill et Andrew Hernandez se présentaient sur scène avec une formation « rénovée » grâce à l’ajout de deux nouveaux musiciens. Avec trois albums sous la ceinture, Tombs peut se vanter d’avoir toujours reçu d’excellentes critiques lorsque chaque album se pointe le nez. Avec des prestations scéniques à la hauteur de la qualité des albums, ce groupe annihile tendrement la foule. Appréciée, la prestation de Tombs a su permettre aux gens qui ne connaissaient aucunement le groupe de découvrir un poids lourd mais celui qui adore le groupe a pu recevoir une autre dose de satisfaction métallique.
Cette année, Foundations of Burden, le nouvel album de Pallbearer, risque d’être en tête de bien des listes de fin d’année pour de nombreux amateurs de rock, métal ou fumeurs de cannabis. Le rock dépressif du groupe possède ce petit élément accrocheur que peu de leurs contemporains peuvent exprimer avec autant de conviction. Pallbearer le fait à merveille sur disque et de les voir effectuer le transfert sur scène me permet d’apprécier le groupe encore plus.
Même si Pallbearer n’existe que depuis 7 ans à peine, l’opacité du son et la qualité des compostions font d’eux de véritables vétérans de la scène. En commençant leur prestation avec The Ghost I Used to Be, Pallbearer nous offrait d’emblée leur chanson la plus accessible… sans vraiment en être une!
La mélancolie qui se dégage par les accords offerts entre en fusion avec le poids lourdaud des percussions, le tout bien soutenu par la basse de Joseph D Rowland (qui arborait un look digne du motard dans Village People) mais surtout, une parcelle sonore bien enveloppée par la voix sublime de Brett Campbell, qui réussit à nous chatouiller par en dedans.
Les pièces comme Devoid of Redemption et Worlds Apart sont longues et chargées, ce qui fait que les hochements de tête sont de rigueur tout au long de la prestation du groupe. Pallbearer reste adroit dans son jeu et ne tente pas d’obtenir des réactions excessives de la part de la foule. Les réactions demeurent polies, les sourires se lisent sur les visages lors des chansons comme Foundations, The Legend et Watcher in the Dark qui, sans être des hymnes de joie, attirent une certaine exaltation chez le métalloïde.
Après une légère pause en arrière-scène, le temps de quelques gorgées prises à même la canette, le groupe est donc revenu pour offrir un rappel avec Vanished et Given to the Grave en version excessivement longue. Mes hochements de tête semblaient de plus en plus lourds lors de Given to the Grave, étant donné l’heure plutôt tardive et la fatigue qui me gagnait.
Un accueil fort favorable pour ce groupe qui en était à sa première visite en tant que tête d’affiche. Sans être le concert de l’année, j’estime que ce fut un événement excessivement intéressant dans cette salle plus qu’intéressante!
Maintenant, ne reste plus qu’à savoir à quel endroit tu places leur album sur ton palmarès personnel!
Photos : Mihaela Petrescu