At the Gates
At War with Reality
Century Media
Dans le très inattendu comme retour. Même si le groupe roulait encore avec le vieux matériel ici et là, question d’engranger quelques dollars, rares sont ceux qui auraient pu prédire la sortie d’un nouvel album d’At the Gates en 2014. Près de 20 ans se sont écoulés depuis la sortie de l’album précédent, Slaughter of the Soul.
Non, tu ne rajeunis pas…
Les membres du groupe le disaient : « Si nous devons sortir quelque chose de nouveau, il faudra que le matériel nous plaise à la base car il serait trop facile de sortir un Slaughter of the Soul 2. » Cette affirmation confirme que le groupe ne voulait pas répéter la formule qui a donné leur album qui est considéré comme un classique dans le genre du death métal mélodique.
Si tu crois que tes oreilles seront remplies d’une version remodelée de ce que le groupe offrait en 1995, tu es loin de ton profit. Je dois même t’avouer qu’il m’aura fallu une bonne dizaine d’écoutes avant de pouvoir apprécier l’album. Aux oubliettes les guitares qui sonnent comme une tronçonneuse, At the Gates se permet maintenant de polir sa sonorité et c’est le premier élément qui m’a fait un peu douter de l’album car il demeure plutôt léché au niveau de la production.
Après avoir laissé macérer l’album dans mon lecteur, je me suis aperçu que je l’appréciais de plus en plus. Un peu farouche, il ne se laisse pas gagner aussi facilement. Moins accrocheur, At War with Reality est un disque qui doit être absorbé de façon quotidienne pendant un processus de quelques semaines avant de pouvoir en comprendre ses lignes les plus majeures.
Si on met de côté l’introduction du nom d’El Altar Del Dios Desconocido, nous tombons immédiatement avec les deux chansons les plus vigoureuses de l’album, Death & the Labyrinth et la chanson titre. Avec une bonne balance métallique, elles demeurent harmonieuses et possèdent juste assez de panache pour te faire comprendre que ce doublé est présent pour t’asséner un coup à la gueule dès le départ, question de mieux laisser passer ce qui s’en vient pas la suite.
The Circular Ruins, Heroes and Tombs et The Conspiracy of the Blind sont trois chansons qui possèdent des cadences mouvementées mais la structure de ce trio fait en sorte que l’on obtient une cassure face aux deux premières qui avaient donné un ton infernal à l’album. At War with Reality est un disque varié, justement. Aucunement linéaire, on sent que les avenues sont nombreuses mais elles nous mènent toutes vers le point central, qui se veut l’objectif du groupe sur cet album.
Sur Order From Chaos, nous tombons même dans un fragment plus mélodique, plus introspectif mais qui garde son squelette métallique bien en place. Avec The Book of Sand (The Abomination), les Suédois se remettent en mode thrash métal grâce à des moments astucieux face aux riffs offerts sur cette dernière. Un autre doublé qui demeure intéressant est celui qui est composé d’Eater of Gods et d’Upon Pillars of Dust. Les deux chansons demeurent bien carabinées, lourdes et efficaces dans l’exécution.
The Night Eternal termine cet album d’une façon plutôt ténébreuse étant donné que cette chanson possède un ton plus sombre, dramatique même. La structure principale de la chanson reste dans des horizons assombris, tout en proposant des guitares qui offrent des mélodies plutôt fatalistes et criardes.
Différent, At War with Reality est un disque qui offre une certaine diversité dans ce domaine qu’est le death métal mélodique. En se réinventant sur ce disque, nous ne pouvons que saluer l’effort. Non, ça ne sonne pas comme The Haunted et il est impossible que cet album soit constitué de rejets de chansons qui n’ont pas été gardé pour The Haunted. Cet album est ce que le groupe pouvait nous offrir maintenant, après cette absence plutôt remarquée.
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At the Gates sera la tête d’affiche de la tournée Decibel Magazine 2015. Un arrêt est prévu pour le 9 avril au Metropolis, avec Converge et Vallenfyre! Cliquez ICI pour des billets!
http://atthegates.se/
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