Le fait de bien vendre son groupe, son image et sa marque de commerce peut parfois mettre en péril l’intégrité d’un artiste. Certaines formations prêtent leur nom à pratiquement n’importe quoi, question de rentabiliser le tout.
Il est évident que le nom de KISS te vient en tête. La troupe de Simmons et Stanley a mis son nom sur à peu près tout ce que tu peux imaginer, de la poupée aux condoms en passant par la boite à lunch et le cercueil.
Nous avons maintenant Metallica qui semble vouloir capitaliser sur son nom. Le groupe gère ses affaires à merveille. Maintenant, ils sont propriétaires de leur catalogue. Lars Ulrich et James Hetfield, en beau secret de polichinelle, gèrent l’image et les finances du groupe.
Les musiciens du groupe ne s’associent qu’avec des marques ou compagnies qu’ils considèrent comme étant excessivement fiables. Certains ont jubilé et crié au scandale lorsque le groupe s’est associé à Rockband ou lorsque le groupe a prêté son nom à une compagnie de chaussures ou pour la création d’une machine à boule aux couleurs de Metallica.
Depuis l’affaire Napster, où Ulrich demandait à ce service de cesser de distribuer gratuitement des fichiers musicaux, le groupe est souvent pointé du doigt pour son appétit vorace face aux dollars. Question d’alimenter ce sentiment de rage face à la dimension pécuniaire de la formation, Metallica y est allé de deux nouveaux projets qui ont envenimé quelques amateurs de métal.
La semaine dernière, le groupe a annoncé qu’il s’associait à la compagnie Armada pour une nouvelle série de skis qui porteront les couleurs de Metallica. Armada propose des skis haut de gamme. Il est de mise que l’amateur du groupe qui aime skier risque de s’élancer sur les pentes avec des skis qui représentent Master of Puppets.
Mais ce qui a vraiment captivé l’univers métallique est le fait que Metallica a joué dans un colloque de la compagnie Salesforce.com . Le groupe a présenté un concert privé aux employés de la compagnie. Kirk Hammett se veut un ami de l’un des têtes dirigeantes de la compagnie, ce qui doit fortement aider à faire avancer un dossier de la sorte.
Bien souvent, lorsque l’on se rend à un colloque ou un party de noël de la job, on peut avoir un numéro de divertissement mais lorsque tu peux t’offrir Metallica, tu ne joues plus dans la même ligue que l’entreprise qui offre Pierre Bouchard chante Louvain. La grogne face à la présence de Metallica au party de Salesforce.com se faisait dans l’optique où le groupe avait dû recevoir une belle somme monétaire pour se produire à cette fête.
Metallica gère sa carrière comme il le désire. Les musiciens mènent ce véhicule là où ils le souhaitent. En s’associant avec des compagnies pour étendre leur champ face à la vente de produits dérivés, le groupe joue gros. Tandis que quelques-uns vont crier « vendus » d’autres vont se ruer pour se procurer tous les items en relation avec le logo de Metallica.
Jusqu’où doit aller l’intensité de la mise en marché d’un groupe? Est-ce qu’un groupe doit se résigner de participer à des concerts privés, question d’intégrité?
J’imagine que ça demeure personnel à chaque groupe et d’en assumer les conséquences, intéressantes ou non!
En souhaitant que la compagnie pour qui tu travailles puisse vous payer, au moins, un hommage à Metallica au party de noël…