Lorsque tu désires acheter une bière en format canette de la brasserie Farnham, tu dois t’attendre à payer au moins 5 dollars en boutique. D’avoir le même produit pour 6 dollars alors que tu te trouves au Ritz PDB lors d’un concert, c’est magistral! Même chose pour ce qui est d’une bouteille de La Pitoune, de la brasserie Le Trou du Diable. Tout ce bon liquide descend tellement bien quand tu rockes!
Si tu ajoutes en plus un concert à forte teneur en décibels, des groupes qui incorporent un poids métallique d’une lourdeur indescriptible, tu obtiens alors un public vraiment choyé. Dimanche soir, au Ritz PDB, personne n’avait la mine basse. C’était un long weekend et les chichis n’avaient pas leur place à l’intérieur. Même la pétoche musicale proposée par Show of Bedlam semblait fleurie!
Parlant de Show of Bedlam, je n’ai pas vu et entendu leur prestation. Je suis arrivé lors des dernières doses de bidouillages qui mettaient un terme à leur présence. Il y a le compatriote Kristof qui t’en parle légèrement sur son blogue, ICI!
Tunguska Mammoth est un groupe qui j’avais bien hâte de voir et d’entendre en concert. Après une usure des oreilles face à leur album il y a un peu plus d’un an, je voulais voir comment le groupe se débrouillait sur les planches. La fraicheur d’une Pitoune en main jusqu’en gorge, je me suis laissé emporter par une série de « oui oui » crânien car chaque pièce proposée par le groupe te donne envie d’acquiescer.
Parfois comme du Mastodon du début des années 2000, le groupe te verse une sonorité qui se veut lourde et adroite. Quelques cris bien placés viennent offrir un certain emballage aux pièces et le spectre de High on Fire se présente une fois de temps en temps. Malgré un léger contretemps offert par les percussions, le tout a été bien repris grâce à la touche d’humour de Maxime Bellerose, chanteur et destructeur de la 6 cordes.
Les élans d’Usnea étaient dotés de cette touche lugubre que possède certains groupes de métal qui signent chez Relapse. C’est doom, crusty, avec une touche black métallique et de longues complaintes bien dégorgées pour faire passer le tout. Usnea nous a poussés dans sa caverne où aucun faisceau lumineux ne pouvait y pénétrer. Avec son cri excessivement perçant, Justin Cory (guitariste et chanteur) nous écorche vivement. Pour ce qui est des grognements du bassiste Joel Banishing, le tout se voulait perdu dans la panoplie d’ambiances.
Répétitif, certes… mais efficace!
Trio qui nous vient d’Italie, Ufomammut est un groupe de doom métal psychédélique qui est… très lourd. De ma position, à la droite de la scène, j’ai vu des amplificateurs Orange et une basse Rickenbacker. Je venais de comprendre que ce que j’avais l’habitude d’entendre sur les albums serait lourdement amplifié.
La chanson Somnium s’immisce lentement. Cette pièce ouvre le dernier album du groupe, Ecate. L’ambiance face à son ouverture rappelle même celle de The Unknown Knows de Voïvod quoique 6 fois plus longue et plus ésotérique. Derrière le groupe, une série de projections sous la forme de vidéos psychédéliquement kaléidoscopiques se mariaient à la perfection avec les intonations du groupe. Tout était calculé, même les effets sonores excessivement subtils ont trouvé une place dans le mix de la salle. Que ce soit une série de vidéos sur les volcans ou la visite d’une grotte, les images semblaient finement sélectionnées pour pouvoir se marier aux pièces de la sorte.
La basse était lourde et fuzzée. La guitare tonitruante et les percussions voraces. L’amalgame se voulait aussi magmatique que l’éruption du Vésuve! Les longues chansons du groupe nous mettaient dans un état digne d’une expérience extracorporelle.
Ufomammut s’est permis de maximiser sur le dernier album pour ensuite nous remplir l’âme musicale avec quelques titres additionnels comme Orobouros et God, pour compléter cette soirée d’environ 1 heure et 15 minutes.
De retour dans mon lit, la tête me tournait encore. Mes oreilles battaient encore la chamade et en me fermant les yeux, je ne voyais que des arbres, des volcans et une grotte.
Dire que si j’avais été à Steel Panther à la place, j’aurais eu d’autres visions beaucoup plus mammaires…
Pour les autres photos de Kristof, c’est ICI!