Paradise Lost
The Plague Within
Century Media
Rares sont les groupes qui peuvent affirmer avoir touché à de nombreux styles musicaux excessivement variés lors de leur carrière. Certains l’ont fait de façon plutôt maladroite mais d’autres ont réussi à se faufiler habilement dans tous les sentiers sans perdre leur notoriété. Oui, quelques amateurs ont pu lâcher en cours de route mais alors que certains quittent, d’autres ont embarqué avec ceux qui tenaient le fort bien occupé.
Paradise Lost est l’un des groupes qui a su zigzaguer tout au long de son parcours. Avec un métal plus extrême en début d’existence sur des albums comme Lost Paradise et Gothic, le groupe a su se renouveler en adoucissant sa concentration métallique avec des albums comme Draconian Times et Shades of God.
Un flirt avec la musique électronique a même eu lieu avec l’album One Second mais surtout sur Host. Par la suite, la balance face aux univers métalliques et électroniques a retrouvé un certain équilibre avec des albums comme Symbol of Life et Paradise Lost.
Depuis l’album In Requiem, paru en 2007, un nouvel élan face à un métal plus concis se laissait entendre. Les albums qui ont suivi nous ont montré que Paradise Lost tenait à ses racines métalliques car Faith Divides Us-Death Unites Us et Tragic Idol nous replongeaient dans des éléments musicaux plus sombres.
The Plague Within est la continuation anticipée et le métal est finement livré sur l’album. Le groupe s’est remis en question et a même attaqué la composition de ce nouvel album comme si Paradise Lost était un nouveau venu dans l’univers métalloïde mondial.
En écoutant ce disque, on se rend compte assez rapidement que la facture métallique du disque est bien placardée. Le fait que Gregor Mackintosh ait renoué avec le death métal plus extrême avec son projet Vallenfyre peut-il être un élément qui entre en jeu face à ce retour dans les ténèbres? Peut-être. Il ne faut pas sous-estimer la présence de Nick Holmes dans le super-groupe Bloodbath. Dans ce groupe, il n’utilise que sa voix gutturale et sur ce nouvel album de Paradise Lost, les grognements sont de retour.
Il serait facile de mettre une voix death métallique sur des mélodies quelconques mais ce n’est pas le cas ici. Holmes y va de façon contrôlée. Il utilise de nombreuses variances face à ses capacités vocales. Par exemple, sur Punishment Through Time, il roucoule plus comme un jeune James Hetfield mais sur No Hope in Sight, le grognement primal côtoie la complainte.
Les guitares sur Beneath Broken Earth sont lourdes, doom même. Holmes attaque la chanson comme à l’époque de Gothic, avec un souffle rauque. Cry Out est probablement la seule pièce de l’album qui possède un certain groove qui se veut plus remuant, le reste étant très étouffant et tendu.
Ce 14e album de Paradise Lost marque un retour aux sources, c’est un fait indéniable. C’est souvent une affirmation qui donne la frousse sauf que Paradise Lost n’a pas uniquement fait un retour dans le temps, il a plutôt innové tout en suivant une évolution qui se veut juste, sans dérouter les amateurs du groupe, toutes époques confondues!