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Sepultura : Exportation métallifère brésilienne d’importance (Entretien avec Andreas Kisser, guitariste)

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Peu importe ta position face à ce que représente Sepultura aujourd’hui, on ne peut nier l’impact qu’a eu le groupe dans les années 90 avec des albums comme Beneath the Remains, Arise, Chaos AD et Roots. Ce qui est arrivé aux musiciens, ce qui a causé l’implosion du groupe est déjà bien détaillé dans de nombreuses publications en plus d’un livre venant de la part de Max Cavalera. Pour ma deuxième entrevue avec Andreas Kisser, je n’avais pas l’intention de lui parler des raisons face à la rupture avec Max Cavalera ainsi qu’avec Igor. Non, je voulais discuter musique avec Andreas Kisser car le mettre dans une position d’inconfort n’aurait jamais donné cette discussion plutôt intense entre lui et moi, quelques heures avant leur dernier concert montréalais en mai dernier. Entrevue avec Andreas Kisser, guitariste de Sepultura.  

Cette tournée se veut une célébration face au trentième anniversaire du groupe. C’est aussi une façon de promouvoir le nouvel album de Sepultura, The Mediator Between Head and Hands must be the Heart. Ce titre est excessivement long. Quand on le lit, on s’imagine que c’est un truc positif mais l’album, musicalement, est plutôt sombre. Peux-tu nous parler de la signification du titre?

C’est une phrase qui était très inspirante pour nous. Dès que nous avons commencé à travailler sur Dante XXI, nous avons tout de suite apprécié le fait de faire des concepts avec nos albums. Nous avons répété l’expérience avec le livre Orange Mécanique qui se veut la bougie d’allumage derrière l’album A-Lex. Moi et Derrick, nous sommes de bons lecteurs. Nous lisons beaucoup. Tout ce qui nous passe sous la main, nous le lisons. Que ce soit une biographie, un roman, des livres sur la philosophie, des livres sur la guerre, nous lisons tout. Le titre de l’album est tiré de Metropolis, le film. Fritz Lang a fait ce film dans les années 1920. C’est sa femme qui a écrit le livre, qui se veut le scénario du film. C’est la première phrase qui se retrouve dans le livre et dans le film. Nous n’avons pas refait une trame sonore pour le film mais c’est plutôt la signification de cette phrase qui nous a inspirés. Cette ligne dégage tellement de puissance. De notre perspective, même aujourd’hui après presque 100 ans, cette phrase nous parlait. Si tu as une information qui part de ta tête, pour se rendre au bout de tes mains, il est impossible que le tout n’ait pas passé par ton cœur. L’image est forte, le cœur représente beaucoup et signifie énormément de choses. C’est une centrale émotive, un élément qui gère tes habiletés. C’est le cœur qui te fait douter, qui te fait prendre des décisions. Pourquoi ceci mais pourquoi pas cela? Les interactions humaines sont gérées de cette façon car nous ne sommes pas des robots. C’est ce que Metropolis nous montre, une société de gens qui sont robotisés. Ils sont tous habillés de la même façon, les gens marchent avec la même cadence et vont travailler sans interagir avec les autres. Il n’y a pas de plaisir, tout est sombre et morose. Aujourd’hui, on remarque que ce genre de comportement revient. De plus en plus de gens pensent de la même façon, agissent de la même façon. Ils suivent une ligne qui se veut politiquement correcte, c’est ce qui se veut dangereux. Lorsque tu perds cette possibilité d’être un humain qui se veut unique, c’est effrayant. Des gens qui n’ont pas d’opinion personnelle, il y en a. Le problème, c’est que ça profite à quelqu’un d’autre. C’est pourquoi cette phrase a autant de puissance pour nous. Nous croyons fortement au fait que les gens doivent avoir des idées et des opinions. Le titre se veut positif mais dans un sens, c’est ce qu’il faut comprendre : Il ne faut pas se laisser entrainer dans cette dimension obscure où l’humain n’a plus droit de parole et de penser. Qu’il ne sera qu’un code, qu’un élément numéroté comme le serait un robot.

L’album précédent, Kairos, n’était pas un album très axé sur le positivisme. C’était un album métal plutôt sombre lui aussi. Mais il se veut plus « lumineux » que The Mediator Between Head and Hands must be the Heart. Sur votre nouvel album, on retrouve des chansons comme The Bliss of Ignorants et Grief, ce ne sont pas des hymnes à la joie.  Quel était votre état d’esprit lorsque vous avez entamé le processus d’écriture pour cet album?          

Grief, tu vas voir, c’est un peu drôle quand on y pense. J’avais l’intention d’écrire une ballade à la base! Nous avons des chansons plus lentes, plus sombres justement. Certaines possèdent des portions plus ambiantes, plus ténébreuses. Le tout est venu ainsi. En l’écrivant, l’intention était d’aller au plus profond de moi-même, de trouver le type de sentiment qui se veut le pire qu’un être humain peut avoir. Le titre qu’est Grief (Traduction : Chagrin) veut tout simplement dire que c’est ce que tu ressens lorsque tu perds quelqu’un, quelque chose qui était très important pour toi, quand tu perds ton travail ou quand tu sens que ta vie n’a plus aucun sens. Ton travail, ta famille, ton entourage, tes amis, ton équipe préférée de football ou de baseball (il pointe ma casquette) et même ta propre personne, tout n’a plus de sens. C’est ce je voulais transposer sur la pièce Grief.

C’est drôle car tu viens de parler de football, que l’on nomme soccer ici. Il me semble que le Brésil a perdu de façon plutôt sanglante face à l’Allemagne, non?

Non, non! Ce n’est jamais arrivé ça! Je ne m’en souviens pas! Hahhahha!

Pour en revenir à Grief, c’est que je voulais écrire quelque chose de sombre mais qui se veut apaisant. Si tu perds le sens face à bien des choses, tu ne peux plus te retrouver dans un endroit qui se veut apaisant. Tu risques d’être confus, c’est pourquoi il est important de bien chercher des solutions. The Bliss of Ignorants est au sujet de ce que nous parlions plus tôt, face aux gens qui fonctionnent de façon robotique. Il y a bien des gens qui sont souriants et joyeux, ils n’ont tout simplement pas conscience de ce qui se passe vraiment avec tout le chaos qui règne. Par exemple, la population meurt de faim mais en même temps, les supermarchés et les restaurants jettent de la nourriture aux poubelles à chaque jour. Dans notre domaine, c’est-à-dire le divertissement et même dans le sport, les films et la télé, nous sommes coupables dans un sens. Nous offrons une diversion sur ce genre de phénomène sauf qu’il faut comprendre qu’il y a l’inverse aussi car la musique peut-être une source d’information. Il y a des gens qui vont ouvrir leur esprit car ils écoutent de la musique tout en lisant les paroles. Lorsque tu découvres Bob Dylan ou John Lennon, tu apprends de nombreuses choses et même aujourd’hui, ils sont encore pertinents. Mais nous, dans Sepultura, nous offrons un peu des deux : de la bonne et de la mauvaise information! Hahha!

1. Entrevue-1

Sur ce nouveau disque, vous avez décidé de travailler avec Ross Robinson qui avait produit Roots. Vous avez aussi décidé d’enregistrer l’album aux États-Unis, plutôt qu’au Brésil. Était-ce une façon de faire quelque chose de nouveau ou de renouer avec une certaine époque?

Un peu des deux. Nous n’avions pas l’intention de recréer Roots, loin de là. Pourquoi? Parce que ça été fait. C’est un album merveilleux mais qui renferme des choses terribles. Roots représente un endroit fantastique où nous étions tous à un niveau musical supérieur mais en même temps, derrière le rideau, tu avais des mésententes face à la gérance du groupe. Pour ce qui est de la chimie musicale, Sepultura était une machine qui fonctionnait à merveille.  Avec Sepultura, il n’y a jamais eu de tension dans le local de pratique, dans le studio ou ailleurs. Nous n’avons jamais eu de problème au niveau musical ou face au choix des paroles. Jamais. Les seuls problèmes que nous avons eu, c’est au niveau de la gérance. Je vois maintenant que c’est beaucoup plus facile pour le groupe, nous avons un meilleur momentum. Nous apprécions être en compagnie l’un de l’autre, nous nous parlons beaucoup, nous partageons énormément et allons souvent au restaurant ensemble. Nous avons une vie ensemble en tant que groupe. Nous avons aussi une vie en dehors du groupe. Les deux éléments combinés font que ça marche pour Sepultura. Moi et Ross, nous nous rappelions qu’à l’époque, c’était un peu comme ça aussi pour Sepultura, sauf qu’il y avait cette tension et le drame face aux problèmes de gérance. Roots est un disque merveilleux, révolutionnaire. Autant pour Sepultura que pour Ross. Nous avons continué notre chemin, chacun de notre côté. Nous avons eu des changements au niveau des musiciens et de la gérance. Nous avons travaillé avec des producteurs différents et Ross a travaillé avec d’autres groupes car cet album lui a permis de se faire un nom. Il est devenu un producteur très recherché par la suite. Il a travaillé avec des artistes très différents, The Cure et même Vanilla Ice. Nous nous sommes recroisés à de nombreuses reprises et à un moment donné, nous avons convenu qu’il était temps de retravailler ensemble. Ce nouvel album est un disque qui présente un Sepultura très cru dans son approche musicale. Ross est un gars très spirituel dans son approche. On peut parler pendant une heure, uniquement de ce que telle chanson représente pour nous, ce qu’elle veut dire. Il nous faisait chercher au plus profond de nous pour que nous puissions trouver la réponse la plus précise possible. Il veut savoir pourquoi nous faisons ceci et pourquoi nous faisons cela. Il agit comme un thérapeute, il creuse dans notre tête et dans notre cœur. Il veut que tous les membres du groupe, en plus du producteur, puissent être sur la même longueur d’onde. Nous avons eu du bon temps avec lui. C’est un bon ami et il aime Sepultura. Et c’est réciproque. Nous avons fait l’album dans un studio fantastique, il est sur Venice Beach. Sa maison, dans laquelle nous logions, était parfaite. Nous étions très à l’aise et ça aide grandement car tu peux vraiment te concentrer sur l’album.

Dave Lombardo, anciennement de Slayer, se retrouve sur l’album. Il joue sur la chanson Obsessed. Comment en êtes-vous venus à l’avoir sur l’album? Est-ce que tu lui as proposé cette collaboration lorsque tu as fait la tournée du Big 4 alors que tu remplaçais Scott Ian d’Anthrax?

Je connais Dave depuis un bon bout de temps. Il est un très bon ami d’Igor Cavalera. Tous les deux habitent en Californie et ils se côtoient. Dave travaille sur des projets comme Philm et quand il vient au Brésil, je vais le voir. Mais rien de tout ça n’a d’importance, tu vas voir. Eh bien, c’est important car nous nous connaissons mais, tu vas voir. Un jour, il se promenait sur la plage de Venice avec son fils et sa fille. Ils faisaient une promenade avec le chien. Ils étaient près de la maison de Ross Robinson et Dave a décidé de téléphoner à Ross, du genre : « Salut Ross, nous sommes en face de chez toi. Que fais-tu? »

Ah oui?

Et Ross de dire : « Je suis en train d’enregistrer le nouvel album de Sepultura. Tu n’as qu’à venir et jammer. Ça te tente? »  À ce moment-là, nous étions en train d’enregistrer la basse, je crois. Ross nous a dit d’arrêter tout ça car Dave Lombardo s’en venait jammer avec nous. Je te confirme que nous étions très heureux. Il est entré, tout calme et relax. C’est vraiment un bon gars. J’ai bien apprécié l’attitude des membres de sa famille, je dois le souligner. En tant que musicien, je sais que le temps que tu passes avec ta famille est excessivement précieux. Nous passons un temps fou sur les routes, en répétition ou en studio avec le groupe. Donc, lorsque nous sommes en famille, c’est sacré. Que les enfants de Dave lui laissent le temps de venir jammer et enregistrer avec nous, alors qu’ils prenaient du temps avec leur père, c’est très généreux de leur part. Ils ne sont restés que quelques heures. Nous avons installé deux batteries. Les deux batteurs se faisaient face. Dave et Eloy (Casagrande, batteur de Sepultura) ont jammé, ils n’ont fait que des trucs au hasard mais le tout fonctionnait à merveille. Nous avons enregistré le tout et avons gardé une portion de l’enregistrement qui se retrouve sur la version finale de la chanson. Une belle expérience et une journée mémorable car tout ça est arrivé à l’improviste. C’est correct de passer par des gérants pour savoir si tel artiste aimerait collaborer avec Sepultura mais lorsque le tout arrive de cette façon, ça donne un certain cachet qui se veut plus intéressant! La spontanéité, c’est encore mieux!

Sur cette tournée nord-américaine, vous avez Destruction qui ouvre pour vous. C’est probablement un rêve, du moins pour toi, d’avoir ce groupe avec vous?

Définitivement!

J’ai lu le livre de Max Cavalera et on comprend rapidement que Destruction était l’une de vos influences. Es-tu celui qui est derrière cette idée d’avoir Destruction sur votre tournée 30e anniversaire ou c’est tout simplement une décision de compagnies de gérance? 

Il y a certains facteurs qui entrent en jeu. Sepultura est toujours heureux de pouvoir partager la scène avec Destruction. Nous avons déjà fait quelques périples avec eux mais c’était en Europe. Nous avons joué avec eux aussi quelques fois au Brésil mais rien d’aussi large que cette tournée. De le faire partout en Amérique, c’est vraiment bien car c’est chez nous. Lors de notre première tournée européenne en 89, Schmier était là pour nous voir. Nous avons développé une très bonne relation depuis tout ce temps. Il y a aussi les compagnies de disque qui sont impliquées, les compagnies de gérance et de booking. Destruction a déjà une carrière établie ici, c’était donc très positif de les avoir avec nous.

1. Entrevue-3

Même si le dernier album est sorti il y a un an et demi environ, vous avez tout de même sorti autre chose de nouveau en septembre dernier. Vous avez un DVD qui est disponible où vous jouez avec le groupe Les Tambours du Bronx. C’est une formation française qui est axée sur les percussions. Cet enregistrement est passé un peu inaperçu étant donné qu’il n’est pas sorti avez votre compagnie de disque habituelle, Nuclear Blast. Que peux-tu nous dire face à cet enregistrement?

Le contact avec le groupe Les Tambours du Bronx a eu lieu en 2008 ou 2009. Nous étions en tournée en Europe où nous avons joué dans un festival de musique alternative en France. Ce festival était un rassemblement de groupes qui se disent pro-Tibet. Les organisateurs ont donc invité des formations de genres différents, question de faire avancer la cause tibétaine et ainsi, pouvoir informer les gens en plus de les divertir. Il y avait Sepultura qui représentait le métal, Tambours du Bronx pour ce qui est de la portion plus industrielle, The Exploited pour la dimension punk et d’autres artistes français qui sont dans le style folk. Un mélange particulier mais qui a fonctionné. C’était très bien, très cool même. Nous avons joué sur la même scène que Tambours du Bronx, durant la même journée. Ils jouaient juste avant nous. Nous avons pris le temps de regarder et d’écouter leur prestation. Nous étions tous impressionnés par la justesse et l’intensité du groupe. Ils sont une quinzaine environ à taper sur des tambours et c’est très fort. Nous sommes entrés en contact avec eux et nous avons décidé de faire une collaboration sur l’album Kairos. Ils ont participé à la chanson Structure Violence. Nous étions au Brésil pour l’enregistrement de l’album mais eux étaient en France, ce qui veut dire que le tout se faisait par des échanges de fichiers. Par la suite, l’opportunité de jouer au Rock in Rio s’est présentée. C’était pour jouer sur la scène du nom de Sunset, ce qui était quelque chose de nouveau pour le Rock in Rio d’avoir une deuxième scène. Cette scène avait pour but d’amener des artistes bien établis à faire des collaborations spéciales. L’organisation nous a demandé de participer et c’est là que j’ai offert cette collaboration avec Les Tambours du Bronx. C’était un risque car ce groupe n’est vraiment pas connu au Brésil. Au début, les organisateurs semblaient réticents, ils ne savaient pas vraiment si le tout allait avoir un impact. Ils nous ont fait confiance, ils se sont fiés à notre bon jugement et le concert a bien fonctionné. Nous avons monté la liste de chansons avec Dominic, le responsable de Tambours du Bronx, par Skype. On se disait quelles chansons de Sepultura avaient le potentiel de se retrouver sur le concert et même chose pour les chansons de Tambours du Bronx. Une semaine avant le concert, le groupe est arrivé au Brésil où nous avons pratiqué. Le concert était annoncé, les billets étaient vendus et nous n’avions jamais pratiqué ensemble! Je me disais : « Je ne sais pas si ça va marcher mais ça doit marcher! » La première pratique, c’était plutôt difficile. Nous avions de la difficulté à trouver les bons grooves, les bonnes structures musicales et comment laisser couler le tout pour que le résultat sonne bien. Mais dès que le tout s’est mis à cliquer, c’était fantastique! Et le concert était fabuleux. Les gens ont adoré et le propriétaire du festival, il a vraiment craqué. Il nous a offert de devenir les porte-paroles de l’édition suivante. Nous étions sur les affiches, nous devions faire les pubs à la télé, à la radio, faire des entrevues et tout ce que ça implique. Le concert a eu un certain impact car les organisateurs du Wacken Open Air nous ont demandé de refaire ce concert pour leur festival.

Tu me disais que vous étiez les porte-paroles de Rock in Rio au Brésil, ce qui implique une grande visibilité. Vous êtes des figures très connues là-bas et votre popularité est telle qu’il est difficile pour nous de se l’imaginer. Sepultura a même joué dans une publicité de Pepsi, c’est plutôt particulier pour un groupe métal.

C’était vraiment bien. Nous avons essayé d’ouvrir une certaine porte pour le métal au Brésil. Nous en avons fait une aussi pour Volkswagen, il y a quelques années. Sauf que dans cette publicité de voitures, nous étions en train de jouer de la bossanova, ce qui est étrange quand on y repense. Cette fois, avec Pepsi, c’était autre chose. Nous voulions vraiment que la publicité ait une connotation face au style métal. C’est le style de musique le plus populaire sur Terre car c’est un phénomène constant, non pas passager. Nous voyageons partout sur le globe et je te confirme que le métal est bel et bien vivant. C’était bien de briser les préjugés, d’abattre ce mur face à l’image négative du métal. Quand tu regardes la pub, elle n’a rien de mesquine. C’est un style musical important, probablement le plus important sur Terre.

De plus, vous êtes l’exportation la plus importante du Brésil. Après la bauxite j’imagine!

Ouais, ahhaha!

1. Entrevue-2

Parlant de nouveauté musicale, vous avez fait la musique pour une télé-série du nom de Dupla Identidade. Que peux-tu nous dire face à ce projet?

C’était une belle opportunité. Cette émission est en ondes chaque vendredi. La saison était divisée en 13 épisodes. Cette série parle d’un tueur en série. C’est un gars qui a un beau look, c’est un bel homme mais sous cette allure se cache un psychopathe. Il a une double-identité, qui se veut la traduction de Dupla Identidade. D’un côté, c’est un homme qui a bien réussi. Il est intelligent, gentil, beau et il a du succès. L’autre facette se veut plus intense, il est un tueur sanguinaire. Le réalisateur de la série m’a approché en me disant qu’il souhaitait avoir de la musique plutôt heavy pour la série. Cette offre m’a vraiment fait plaisir. C’était une belle opportunité de faire découvrir encore plus le métal car cette série est diffusée lors des heures de grande écoute sur une chaine brésilienne très importante du nom de Globo TV. C’est une série qui joue assez tard quand même étant donné le contenu plutôt violent mais en même temps, ça permet aux scénaristes d’ajouter des sacres et autres jurons. Ils ont le champ libre pour faire ce qu’ils veulent. J’ai écrit du matériel original pour cette série. Ce sont des chansons plus courtes étant donné qu’ils n’utilisent que quelques dizaines de secondes ici et là. J’ai même écrit une ballade, quelque chose de sombre et c’est moi qui chante sur ce morceau. Ce sont des chansons que je fais avec Sepultura, il n’y a pas que moi. Je suis très fier de cette collaboration et la série a reçu d’excellentes critiques, autant pour son contenu visuel que musical.

Savais-tu que lors des matchs des Canadiens de Montréal, entre les jeux, le responsable de la musique fait jouer une portion de Refuse/Resist?   

Vraiment? Wow! C’est génial, je ne savais pas ça! Mon équipe de soccer, celle de São Paulo, faisait son entrée sur Hells Bells d’AC/DC. Ils ont fait leur entrée sur cette chanson lors des trois ou quatre dernières saisons. Sauf que maintenant, mon club favori fait son entrée sur une version plus métal de leur hymne. J’ai retravaillé leur hymne! C’est tellement « hot » que mon équipe préférée puisse faire son entrée sur ma musique!

Et comme dernière question, un nouvel album pour 2016 ou 2017?

J’espère en 2016. Nous avons des riffs et des idées qui flottent un peu partout. Notre année 2015 est plutôt remplie, pour être bien franc. Mais nous commencerons très bientôt à prendre le tout un peu plus au sérieux, à développer les idées et le concept.

Et ma vraie dernière question : Est-ce que tu sortiras ton autobiographie, question d’avoir ta version de l’histoire du groupe et pour pouvoir comparer avec le livre de Max Cavalera?

Mon autobiographie… Pas tout de suite! À 46 ans,  je suis encore trop jeune! Hahhahha!

Photos : Mihaela Petrescu

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