Du matériel plus adéquat pour Osheaga, c’est ce que certaines personnes pensaient face à la venue de Faith No More pour le festival Heavy Montréal. L’enthousiasme se voulait palpable hier lors de la seconde journée de ce marathon métallique. Le soleil se voulait lui aussi présent, il nous a réchauffé la casquette dès les premiers coups de pick de Slaves on Dope qui ouvrait la scène principale.
Lors de la fouille habituelle, je pouvais entendre les puissantes pulsations qui émanaient de la formation montréalaise. Un fait demeure intéressant face à la présence de Slaves on Dope sur scène : C’est le seul groupe à pouvoir se vanter d’avoir joué au Rockfest et au Heavy Montréal durant le même été !
De l’entrée, j’ai bifurqué vers la scène de la Forêt pour pouvoir me rendre face à Mass Murder Messiah et son deathcore groovant. Le son sur cette petite scène se voulait impeccable, la balance était parfaite et tout ce qui devait être entendu se retrouvait dans le fond de ton oreille. De plus, le confort offert par cet emplacement se voulait un essentiel aujourd’hui, étant donné que les nombreux arbres offraient de l’ombre à profusion. Alex Leblanc, le chanteur de la formation montréalaise, a profité de ce fait plutôt inusité pour demander à la foule d’exécuter un circle pit autour de l’arbre qui se voulait plus potelé. Défi réussi… en plus du défi d’avoir offert une prestation solide. Le nouvel album du groupe, le premier avec Leblanc à la voix, sera disponible en octobre. Tu peux gager un gros deux en papier que je vais t’en parler !
Étant donné que je me devais d’être à la tente média pour un entretien avec Gojira, je n’ai pu couvrir la période qui se situe entre 14h00 et 15h00 du festival. C’est donc avec Lita Ford que j’ai effectué un retour en mode concert. La dame, qui est reconnu par plusieurs comme étant un sex-symbol dans les années ‘70/’80’/’90 effectuait un retour à Montréal après une absence de type… éternelle. Lita Ford a le mérite d’avoir joué avec The Runaways, avec Joan Jett, en plus d’avoir mené une carrière solo remarquable. Une femme dans le domaine hard rock durant cette période, ce n’était pas évident. Même si aujourd’hui on parle plus de ses frasques familiales, on s’est rendu compte que l’on connaissait la grande majorité de ses chansons hier après-midi. Kiss Me Deadly n’avait pas la même poigne qu’à l’époque, on sentait que les rythmes étaient volontairement ralentis pour acclimater la dame. Cherry Bomb des Runaways a fait sourire une bonne partie de la foule étant donné que la chanson s’est retrouvée sur la trame sonore du film Guardians of the Galaxy, un succès du box-office de l’année dernière. La version offerte de Close My Eyes Forever ne se voulait pas très convaincante car la voix d’Ozzy Osbourne ne se veut pas aussi remplaçable que l’on pourrait le croire. Nostalgie, quand tu nous tiens !
Avec le retrait d’Immortal du circuit métallique, on comprend que la venue d’Abbath revêtait un certain cachet. La tête dirigeante d’Immortal a un nouveau groupe et les présentations avaient lieu hier pour ce qui est de l’Amérique. Encore très précoce comme groupe, la confirmation de la chose a été coulée dans le béton armé étant donné qu’Abbath devait suivre les paroles de ses nouvelles chansons sur d’immenses cartons jaunes. C’est avec de nombreux problèmes de son que le tout a commencé, avec un certain ajustement vers All Shall Fall. La fumée a été présente tout au long de la prestation du Norvégien qui jouait en plein soleil, créant ainsi un contraste plutôt intéressant avec une musique aussi glaciale ! Abbath a pigé dans le matériel d’Immortal, en proposant aussi One By One, de son projet I avec Warriors et de son nouvel album, qui sera lancé en 2016.
Quand je pense au futur du métal, j’ai toujours le nom de Gojira en tête de liste. Même si le groupe existe depuis des lunes, leur vision face au métal laisse entrevoir de belles années pour le groupe qui propose un métal original, et qui ne peut être classifié dans une catégorie précise dans tout l’univers métallique. Que vous soyez des adeptes de death métal, de progressif, de trucs plus traditionnels, vous étiez présents hier pour entendre cette troupe française. Excessivement adroit, le groupe nous a enfoncé The Axe, L’Enfant Sauvage, Flying Whales et The Heaviest Matter of the Universe bien profondément, dans le bas du ventre. La prochaine galette du groupe s’en vient, elle aussi, pour le début de l’année 2016 avec un retour en Amérique par la suite… le tout confirmé par le batteur Mario Duplantier, en entrevue !
Testament a remis pied à Montréal avec deux nouveaux musiciens, étant donné que le bassiste Steve DiGiorgio et le batteur Gene Hoglan avaient d’autres engagements avec le Death to All, en Europe. Le groupe devait rapidement se retourner et c’est Alex Bent, le batteur de Battlecross (qui jouait aussi lors de cette journée !) en plus du bassiste Tilen Hudrap, de Vicious Rumours, qui occupaient les places laissées vacantes pour ce concert. Bent, aux percussions, se voulait… aisé. Il a joué avec brio et semblait en contrôle de la situation même sur des chansons plus complexes comme Into the Pit ou The New Order. Bref, du Testament comme il se doit avec un Chuck Billy au coffre impressionnant, et un duo aux guitares qui assurait!
J’ai finalement opté pour Billy Talent. Un choix plutôt festivalier, je dois me l’avouer. Et je dois m’avouer aussi que je connaissais pratiquement toutes les pièces du groupe, même si je ne possède aucun album de Billy Talent. Avec un torse bien bombé, le groupe a su prendre d’assaut le festival. Même si le choix de ce groupe se voulait étrange et douteux, il demeure qu’une horde de fanatiques ont participé à cette grande célébration musicale avec Devil in Midnight Mass, Viking Death March, Rusted from the Rain et Prisoners of Today. Il fallait être vigilant, vérifier si un surfeur ne nous tombait pas sur la tête car ça bougeait devant la scène… et même plus loin derrière ! Le tout a vraiment pris encore plus de place lorsque Ben Kowalewicz a annoncé « un festival des grands succès » pour nous jouer, d’une traite : River Below, Devil on My Shoulder, Red Flag, Fallen Leaves et Try Honesty. Ouf…
Pour ce qui est du Devin Townsend Project, je me dois d’y aller avec objectivité. Fanatique de l’œuvre et de l’artiste, je peux quand même confirmer que sa prestation d’hier se voulait infaillible. Adapté pour un festival métallique, Townsend et ses musiciens ont pigé dans le matériel plus croustillant. Joie, sourires et bonheur ont embrassé la scène de l’Apocalypse, le tout bien soutenu par l’humour de Townsend entre les pièces. Avec Rejoice, Night, Grace et Kingdom, le Canadien a pu se dire mission absolument accomplie !
Pour le reste de la soirée, jusqu’à la prestation de Faith No More, j’ai essayé de me fendre en deux. J’ai regardé le début du concert d’Iggy Pop, couru pour voir Dying Fetus et je suis retourné pour finir le concert d’Iggy Pop. Marathon de Montréal ? J’arrive !
Torse nu, Iggy Pop a diverti son public comme à son habitude mais il semblait avoir un certain malaise à la hanche. Sur les écrans géants, certains regardaient le corps ridé de cette icône de la scène punk rock tandis que d’autres étaient en extase totale face à cette vision irréelle, laissant de côté cette facette plastique. Avec No Fun et I Wanna Be your Dog des Stooges, la table était mise. The Passenger et Lust for Life n’ont fait que combler le bonheur des amateurs.
Pour ce qui est de Dying Fetus, la mitraille et la précision se donnaient encore une fois la main pour le grand bonheur des amateurs de death métal brutal et précis. Jason Netherton, ancien membre du groupe, prenait place sur le côté de la scène. Maintenant avec Misery Index, le musicien était en ville pour participer au Grimposium, en donnant des conférences sur le métal. Il y avait foule pour Dying Fetus et j’ai pu entendre Grotesque Impalement lors de mon arrivée. Est-ce par curiosité ou bien le groupe possède un bon bassin de fanatiques ? Un mélange des deux car le groupe roule sa bosse depuis longtemps et les visites ici se veulent fréquentes, depuis des années.
Retour à Iggy Pop pour la fin de son tour de chant. Il vogue de gauche à droite sur scène, s’asperge d’eau et la voix semble un peu plus fatiguée que tout à l’heure. Neighborhood Threat et Down on the Street des Stooges ferment la soirée d’Iggy Pop. Il nous offre un dernier tour de stepettes avant de quitter, avec une sensation du devoir accompli dans un festival à fortes tendances métalloïdes!
La dernière visite de Faith No More était lorsque le groupe ouvrait pour Metallica et Guns n’ Roses, au Stade Olympique en 1992. L’histoire le dit, il y a eu émeute alors que Metallica a dû arrêter son concert lorsque James Hetfield a été brûlé par une pièce pyrotechnique et qu’Axl Rose ait décidé de quitter la scène après seulement quelques minutes de concert.
« Nous n’avons rien à voir avec ça! » nous a lancé Roddy Bottum, le claviériste entre deux chansons.
Sur une scène garnie de fleurs, le groupe américain se devait de faire taire les détracteurs qui voyaient, en la présence du groupe, un affront au métal. Est-ce que Faith No More a adapté son matériel pour n’offrir que le plus piquant de son catalogue?
Aucunement!
Faith No More y est allé avec une palette très variée avec des chansons comme Motherfucker en ouverture, From Out of Nowhere, Epic, Caffeine et Evidence. Le groupe a toujours été reconnu pour son sens de l’humour excessivement caustique. En demandant à la foule : « Êtes-vous en feu? » tous s’attendaient à une chanson plus rapide mais le groupe y est allé avec leur reprise des Commodores, la très sensuelle Easy…
L’album Angel Dust demeure un de mes albums préférés de tous les temps. D’entendre Everything’s Ruined, en concert, se voulait donc irréel mais excessivement satisfaisant. Les chansons du dernier album comme Superhero, Cone of Shame et Matador ont trouvé une place bien confortable au travers des autres chansons du catalogue du groupe.
« Aimez-vous la poutine? Beaucoup, c’est ça? C’est pourquoi on appelle ce festival Heavy Montréal!»
Patton, et son sens de l’humour bien aiguisé, adore tiré la pipe de la foule. Même celle d’un des caméramans. Il s’est amusé à manipuler sa caméra pendant la chanson Ashes to Ashes, se plantant le visage dans l’objectif et finissant le tout en sautant dans la foule!
Le couvre-feu de 22h30 a été défoncé, le groupe est revenu en y allant avec Digging the Grave (avec un Mike Patton qui manque le début de la chanson) This Guy’s in Love with You de Burt Bacarach et finalement, Just a Man. Un retour qui comportait une dose de métal et deux doses de ballades.
La fin de soirée la moins métallique de tout l’historique du festival mais celle où mon degré de satisfaction était véritablement comblé!
PS: Ça continue aujourd’hui!
PPS: Si je vous ai caché la vue avec mon fils sur mes épaules, je suis désolé!
PPPS: Retour sur le jour 1 du compatriote Kristof G, c’est ICI!!!
Photos : Mihaela Petrescu
Salut tu fais erreur ya aussi le band de MTL Beyond Creation qui etait au Rockfest et au Heavy MTL dans la meme été 😉
Tu as bien raison! Merci du « head’s up » !!!!