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Cult of Luna : Retour sur le spectacle avec Kylesa, InAeona et Christ (2 septembre 2015)

3. Cult of Luna-6

Prévu à la base au mois de mai, c’est finalement en septembre que ce concert de Cult of Luna a eu lieu. Bien souvent, un groupe divulgue les détails d’une tournée pour ensuite annoncer qu’il y a des problèmes avec des visas de travail et que le tout sera reporté. En général, ce phénomène peut se traduire par l’insuffisance face à la prévente des billets. Pour s’en sortir la tête haute, un promoteur peut y aller avec cette raison lorsque le groupe vient de l’extérieur. À moins que la véritable raison de l’absence d’un orchestre soit que l’un des membres possède un casier judiciaire aussi épais que le dernier livre de la série Millénium…

Pour ce qui est de la formation suédoise Cult of Luna, les pépins étaient vraiment en relation avec les visas de travail. Avec un nouveau rendez-vous prévu en septembre, les gens avaient gardé leur billet d’origine et certains chanceux ont trouvé place à la dernière seconde, question de bien remplir le Café Campus, qui affichait presque complet.

Quelques personnes m’avaient vanté la formation Christ, qui jouait en ouverture. Ce que le groupe offre se voulait excessivement pertinent pour cette soirée où les quelques faisceaux de lumière venaient offrir un certain réconfort aux mélodies glauques. Christ propose une musique ambiante et fortement opaque qui possède une ouverture béante face aux ténèbres. Avec un engouement certain, les quelques rythmiques proposées se sont retrouvées dans le tunnel auditif des spectateurs, plutôt attentifs, dans la foule.

J’ai reçu l’album d’InAeona. J’ai pris le temps de bien écouter leur première galette mais sans succès. Je n’ai pas accroché sur leur post-rock lourd, progressif et ambiant. Pourtant, lors de leur concert de mercredi, je me suis retrouvé charmé par leurs pièces. J’avais l’impression d’entendre Jane’s Addiction, époque Nothing’s Shocking en mutation avec Junius. Est-ce que mon accroc soudain est en relation avec le fait que la basse se voulait très forte dans le mix et que la voix et la guitare se retrouvaient reléguées au second plan? Peut-être. Le trio demeure puissant sur scène et les nombreuses pédales d’effets offrent des couches sonores particulières. Préférant se vautrer dans la pénombre, les musiciens d’InAeona sont concentrés sur leur performance. Juste avant de commencer, nous avons pu voir et entendre la chanteuse et guitariste du groupe, Bridge Laviazar, demander au technicien des lumières de baisser au maximum l’éclairage composé uniquement de lampes bleutées. Leur prestation, très courte, m’a tout de même donné le goût de redonner une chance à l’album!

2. Kylesa-1

Si Cult of Luna n’avait pas passé les douanes canadiennes, Kylesa aurait pu se retrouver en tête d’affiche sans créer de commotion. Le groupe était vivement attendu par le public montréalais et comme il se doit, l’accueil a été extrêmement convivial. Deux percussionnistes (dont Carl McGinley) bien coordonnés accompagnent encore et toujours Phillip Cope et Laura Pleasants sur scène, en plus d’un bassiste adroit. Sur le premier souffle offert par la chanson Hollow Severer, nous avons pu sentir que le groupe était là pour nous laisser bourdonner une bonne dose de rock sludgé aux teintes psychédéliques. Même si le jeu aux percussions demeure plutôt similaire à l’exception de quelques subtilités lors de certains passages, d’entendre autant de puissance te chatouille les poils des jambes. Avec un accompagnement habille à la basse, des chansons comme Unknown Awareness, Don’t Look Back et Tired Climb se voulaient encore plus oppressantes que lors d’une écoute sur disque.

Le doublé face aux percussions s’est poursuivi avec Cult of Luna qui présente aussi deux batteurs. En ouverture, The Sweep nous a mis la table pour quelque chose d’hypnotique, pratiquement ensorcelant. Il a fallu attendre la seconde chanson, Light Chaser, pour ressentir la puissance de frappe du groupe. Lors de la partie médiane, on se rend compte que le travail aux percussions n’est pas similaire, les batteurs battent les peaux mais ne semblent pas jouer les mêmes partitions, ce qui rend le processus encore plus intéressant!

La majorité des chansons proposées par Cult of Luna étaient tirées de l’album Vertikal. Plus ambiant comme produit, je me demandais comment allait sonner le matériel plus ancien et plus post-hardcore/métal. Lorsque Cult of Luna a joué avec vigueur Ghost Trail et Dark City, Dead Man, la réponse se voulait évidente : c’était lourd, émotif et très éprouvant.

Pour leur première visite à Montréal, nous pouvons confirmer que nous avons été choyés. Ce qui veut dire qu’un retour est envisageable dans un avenir rapproché et non dans 15 ans!

Photos: Mihaela Petrescu

http://cultofluna.com/

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