Iron Maiden
The Book of Souls
Parlophone/Warner
La dernière fois que l’un de mes groupes fétiches a annoncé qu’il sortait un album en format double, c’était Judas Priest avec Nostradamus. Je ne peux pas dire que je fus très enthousiasmé par cette galette. L’enjeu était très gros et le projet se voulait exagéré, illusoire même.
En annonçant aussi un doublé en 2015, Iron Maiden a créé un état d’excitation qui se voulait palpable chez bien des amateurs. Quand je repensais à l’effort raté de Judas Priest avec Nostradamus, je m’attendais au même effet avec The Book of Souls. Autrement dit, j’avais la pétoche lorsque j’avais le disque déballé, prêt pour l’écoute la semaine dernière.
Vous savez, le fait de « voir trop grand » que peut avoir un artiste en plein délire mégalomane? C’est ce qui m’effrayait dans cet exercice musical.
Mais ce n’est pas le cas ici avec Iron Maiden. Si The Book of Souls se veut un projet ambitieux, le groupe ne manque pas sa cible. Cette double ration offerte par la Vierge de Fer comblera le féroce féru du groupe mais risque de laisser de côté l’amateur sporadique de la formation, celui qui ne carbure qu’aux chansons accrocheuses de Maiden.
Non, on ne retrouve pas de Run to the Hills, de Wasted Years (quoique l’introduction de Shadows of the Valley sonne comme celle de Wasted Years mais en mode plus lent! ) ou de Running Free sur The Book of Souls. Nous sommes plutôt en présence de longues chansons épiques, avec des portions progressives qui débouchent toujours vers un refrain mémorable.
The Book of Souls est un long exercice d’une heure et demie, ce qui peut sembler excessivement long pour celui qui consomme la musique comme un produit facilement dispensable. Il faut prendre quelques bonnes sessions d’écoute, livret entre les mains, pour pouvoir apprécier tout le contenu.
Album plus que complet, chaque chanson est un monument sur The Book of Souls. Longues et coriaces, les pièces se suivent, les rythmiques galopantes laissent place à des solos habiles et Bruce Dickinson est toujours aussi en voix, même après avoir souffert d’un cancer de la langue, qu’il a vaincu dernièrement!
Je dois avouer que la longue complainte de 18 minutes du nom d’Empire of the Clouds est plutôt langoureuse avec son piano. J’imagine que je ne suis pas assez acclimaté à la fusion piano et Iron Maiden? Probable! C’est elle qui termine l’album mais il est rare que je l’écoute au complet, préférant remettre à la place quelques chansons plus solides comme The Red and the Black qui nous fait entonner des Ohhhohhhhhoooohhhh’s, The Book of Souls avec son refrain du genre « arrache ta chemise sous la pluie, agenouillé sur le sol humide » et The Man of Sorrows pour ses harmonies changeantes mais tellement sécurisantes.
Un doublé audacieux mais qui ne se veut pas insidieux!