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Soulfly : Retour sur le concert avec Soilwork (Le 15 octobre 2015)

2. Soulfly-2

Un concert dans le bas de la ville, le soir où les Canadiens de Montréal commencent leur saison à domicile. Dois-je reconfirmer qu’il y avait foule un peu partout sur chaque artère malgré la pluie battante? Les rues, routes, chemins et entraves étaient nombreux. Un jeudi soir qui se voulait plutôt chargé, en relation avec la jungle urbaine.

Mais une soirée moins chargée que prévu au Corona de Montréal pour cette visite de Soulfly, puisque la formation Decapitated n’a pu traverser les lignes canadiennes. Un groupe de moins sur une possibilité de quatre.

Pour ce qui est de l’achalandage routier, c’était monstre lors de l’aller ainsi que lors du retour. Pris à quelques endroits, je me suis faufilé mais malgré mes courbettes et autres entourloupettes, je n’ai pu arriver à temps pour participer à la prestation de Shattered Sun, cette formation qui ouvrait la soirée lors de la visite de la tournée « We Sold our Souls to Metal » qui se veut parrainée par Soulfly.

Je suis donc arrivé au Corona trempé comme une patate de sofa lors d’une marche estivale car la pluie n’épargne pas le métalloïde lors des grandes célébrations. Je me suis dit que j’aurais dû écouter les rythmes tribaux de Soulfly avant de partir, au lieu de la nouveauté de Clutch. Avec Soulfly, on sent une certaine base musicale tribale qui rappelle les danses du soleil qui arrêtent la pluie.

Mais non…

En ayant accès au plancher, je me rends compte que l’on s’apprête à présenter la prestation de Soilwork, étant donné qu’un technicien zigonne avec un clavier et que les percussions qui se retrouvent sur scène nous propose le kit habituel de Dirk Verbeuren, batteur de Soilwork.

« Decapitation ont-tu joué? »

Un homme mi- vingtaine me pose cette question. L’élitiste en moi souhaitait répondre que ce groupe brésilien n’existe plus depuis presque 30 ans mais ma grande politesse a pris le dessus. Je lui ai donc répondu que Decapitated n’avait pas passé les douanes. L’erreur est humaine après tout et nul n’est à l’abri d’un accrochage linguistique… et métallique!

1. Soilwork-8

Aux alentours de 20h05, les Suédois de Soilwork ont mis pied sur scène. Je dis « Suédois » mais maintenant, ce groupe ne porte plus vraiment cet étendard. Avec des membres provenant de la France, de la Belgique et de la Suède, on peut ressentir le caractère international du groupe. De plus, le chanteur de Soilwork, Bjorn « Speed » Strid est pratiquement canadien. Effectivement, l’imposant chanteur passe le plus clair de son temps à Toronto car sa copine y habite!

Désolé mesdames, il est en couple…

Il est tout de même incroyable de voir à quel point ce groupe est passé par tous les niveaux face à la popularité, ici en Amérique. En 2002, le groupe ouvrait pour Hypocrisy aux Foufounes pour revenir en 2005 en tête d’affiche lors d’une tournée où Hypocrisy, Dark Tranquillity et Mnemic ouvraient pour eux. Par la suite, les nombreux changements (plus de 15 musiciens sont passés dans Soilwork!) au sein du groupe ont eu un effet de yoyo face au son de cette formation qui a jonglé entre des albums très intéressants et d’autres plutôt, acceptables.

Depuis un certain temps, on sent que Soilwork a retrouvé un noyau qui se veut solide. Ce qui s’est retrouvé devant nos yeux et dans nos oreilles jeudi soir se voulait très convaincant. Quoique le choix de chansons était à retravailler selon certains mais Soilwork a joué comme s’il fermait cette soirée.

Dès l’intro qui marque l’entrée sur scène de Soilwork, on remarque la présence du nouveau bassiste Markus Wibom. Certains n’y verront que du feu, étant donné sa très grande ressemblance avec son prédécesseur, Ola Flink, quoique d’autres vont analyser son jeu tandis que les autres ne peuvent détourner le regard face au jeu très habile de Dirk Verbeuren aux percussions.

La pièce titre du dernier album, The Ride Majestic, met le ton à la prestation de Soilwork qui présentera de bons coups métalloïdes mais en présentera de moins puissants, lors de la presqu’heure sur scène. Lorsque Soilwork propose Tongue, on remarque que le groupe use d’un enregistrement de voix pour accompagner la voix de Strid lors des refrains. Même phénomène pendant Nerve mais on pardonne aisément car ceci devient un peu la norme, on dirait, avec certains groupes…

Avec Bastard Chain, Soilwork ramène les fanatiques de la première heure au bercail. Le solo de Sylvain Coudret lors de cette pièce se veut majestueux. Il a des airs de guitar hero, avec un filet de lumière lui laissant toute l’attention.

Les chansons du dernier album comme Alright in the Aftermath, Petrichor in Sulphur et Death in General ont semblé être un peu trop mollasses, progressives même pour le public qui s’attendait plus à du groove, à du métal suédois qui varlope. Pour ce qui est du matériel plus antique, c’était dans la mite!

Il était intéressant de voir le chanteur de Soilwork s’adresser au seul t-shirt blanc dans la foule. Le désignant comme étant le capitaine, il lui a donné la responsabilité d’être celui qui se voulait responsable face aux dégâts physiques causés par le mosh pit!

Une belle responsabilité!

S’il faut comparer des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges, je me dois de comparer la soirée de Soulfly face à celle de Sepultura, lors du printemps dernier. Si le Corona se voulait pratiquement plein au bouchon, on ne peut en dire autant face à Sepultura qui a plutôt joué devant un Club Soda à moitié rempli.

1 à 0 pour Soulfly?

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La troupe de Max Cavalera présentait elle aussi un nouveau bassiste. Avec le départ de Tony Campos pour Fear Factory, le groupe se retrouvait avec un manque au niveau des ondulations de basse fréquence. C’est en Mike Leon, ancien membre de Havok, que le choix s’est arrêté.

Pour débuter le concert, Soulfly a décidé d’y aller logiquement avec la chanson qui ouvre le dernier album du groupe Archangel, la virulente We Sold our Souls to Metal. Cette chanson a donné aussi le nom de cette tournée et connaissant le caractère de Max Cavalera, c’est un fait et non une fiction.

Le nouvel album a été visité de nouveau avec Archangel et Ishtar Rising. Ce qui a fait lever la foule, face à cette grande rasade de groove métal, a été le combo qui proposait Blood Fire War Hate, Carved Inside (Mike Leon nous a démontré qu’il maitrisait à merveille l’art du popping) et Refuse/Resist de Sepultura.

Cette version nous permet de comparer le jeu de Soulfly en comparaison avec celui offert par le Sepultura moderne. Il est évident que d’avoir la voix originale est un atout majeur. On remarque aussi que Zyon Cavalera, le fils de Max et batteur du groupe, joue sur une batterie beaucoup plus minimaliste qu’Eloy Casagrande. Ce qui fait que Cavalera compense énormément le manque de tambours par une plus grande utilisation de cymbales.

Avec sa démarche patibulaire, on sent que Max Cavalera n’est pas au sommet de sa forme. Son pantalon cargo semble envelopper notre homme et il remplit grandement son chandail qui laisse paraitre la croix associé au chrétien orthodoxe, religion à laquelle Cavalera adhère depuis des années.

Il se plante derrière son micro, qui propose un squelette qui porte un masque à gaz, et il gueule. Plus démonstratif que lors de la dernière visite du groupe, il faut comprendre que Max attaque sa guitare tel un homme de Cro-Magnon. Il ne joue pas en subtilité sur sa guitare à 4 cordes. Pourtant entre les chansons, son côté prédicateur permet encore à la foule de croire en son message de paix, d’amour et de métal!

Marc Rizzo assure encore comme guitariste. Sans son sac à dos habituel, on remarque immédiatement son look de courrier à vélo grâce à sa casquette de type Tour de France. Sa dextérité compense énormément pour le côté plus raboteux de Cavalera. Ses solos sont adroits, ses riffs abrasifs et il fredonne toutes les paroles.

Les gros coups, face à cette prestation de Soulfly, demeurent les titres comme Prophecy, Seek n’ Strike, Tribe (avec l’introduction au berimbau) et Frontlines. Comme de raison, le combo Arise et Dead Embryonic Cells, des belles années de Sepultura, a eu un effet dévastateur sur la foule.

En ce qui concerne le rappel, Back to the Primitive et Eye for an Eye se sont chargées de l’intégrité du groupe sauf que c’est vraiment Roots Bloody Roots de Sepultura qui a su mettre un véritable crochet à la mâchoire de tous et chacun.

Les Canadiens dans tout ça? Victoire de 3 à 0 sur les Rangers. Le tunnel Ville-Marie était fermé, les rues remplies à profusion, les cônes oranges pullulaient. Il fallait passer par d’autres… ailleurs!

Une belle heure plus tard, je me retrouvais à la maison, pour une courte nuit de sommeil mais avec une satisfaction face à cette visite de Soulfly!

Toutes, je dis bien TOUTES, les photos sont de Mihaela Petrescu!

http://www.soulfly.com/

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