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Kataklysm : Retour sur le concert avec Belphegor, Necronomicon et Urban Aliens (Le 13 novembre)

2. Kataklysm-3

En quittant le travail vendredi après-midi, je me suis mis à écouter la radio. C’est à CHOM que la nouvelle face aux attentats de Paris m’est parvenue. Étant donné que la suite se voulait musicale, j’ai changé de station, direction Paul Houde. Émission spéciale sur ce sujet. Les informations arrivent au compte-goutte. Je suis attentif face à la route. Je me rends compte que la violence décrite est phénoménale. Mais que se passe-t-il?

Chez moi, je me branche sur le net pour avoir accès aux informations en relation avec le Bataclan. J’apprends que le groupe sur scène est Eagles of Death Metal, les morts sont nombreux face à cet attentat.

Je quitte dans moins de deux heures, pour aller me vautrer dans une salle de spectacle. Avec la panoplie d’informations qui circulent, je me rends compte que mon envie de m’y rendre s’abaisse.

Le dernier concert du promoteur BCI a lieu et je me déplace vers le Corona avec la tête remplie d’idées étranges, des « Et si jamais? » ou autres « Est-ce un acte isolé? ». Étant donné qu’une salle de spectacle venait d’être assaillie par des terroristes, je peux vous confirmer que je n’étais pas le seul à me poser cette question!

L’esprit était à la fête à l’intérieur du Corona. Cette dernière soirée pour BCI était pour souligner plus de 20 ans de loyaux services métalliques de la part de Stephan Mellul, la tête dirigeante de BCI. Les gens étaient présents pour les groupes mais aussi pour le saluer, le remercier et même, le cajoler!

Mais aussi pour souligner un point, celui qui prouve que malgré le climat de terreur qui s’est emparé de la planète, il ne fallait pas se laisser abattre. Oui, tout le monde avait son mot à dire sur le sujet, les têtes semblaient plus nerveuses étant donné que nous étions dans un environnement assez similaire que celui de Paris mais le sentiment de camaraderie qui flottait dans l’air prouvait que nous avions pris la bonne décision en assistant à ce concert.

Après avoir jasé avec de nombreuses connaissances, je peux justement prendre connaissance de la présence d’Urban Aliens qui est sur scène. Bien des gens ont un préjugé défavorable envers le groupe étant donné la nature de leurs paroles, de l’image saligaude qui est proposée et des propos plutôt scabreux de la formation. En mettant cette dimension humoristique de côté, on se retrouve avec un fichu bon groupe! Urban Aliens a proposé un amalgame de death métal, d’humour et de porno métal qui se prenait à merveille avec une Keith’s Red!

Les habits de scène de Necronomicon m’ont toujours épaté. Avec un style qui rappelle les Cénobites de Hellraiser, le groupe est capable d’allier style, death métal précis et une dextérité évidente face au brassage de tête à l’unisson. Aux percussions, il est encore hypnotisant de voir Rick rouler sur les grosses caisses. Les pétarades se veulent rapides, justes et tonitruantes. Le tout exécuté par des mollets d’athlète par un batteur qui porte… une cotte de mailles!

De retour d’un périple aux États-Unis avec Vital Remains, nous avons pu constater que la machine était excessivement bien graissée au niveau des engrenages métalliques. Des pièces comme Pharaoh of Gods, Through the Door of Time, Rise of the Elder Ones (Où nous avons pu voir un Rob en mode possédé!) et The Time is Now ont su prendre le public par la gorge pour prouver que Necronomicon est une véritable force brute de métal. Même si généralement les membres du groupe tentent de rester dans l’aura plutôt ténébreux qu’impose leur musique, on a bien vu que l’esprit festif prenait une grande importance sur la soirée. Rob a travaillé avec Stephan Mellul depuis les tous débuts de l’aventure BCI et de le voir plus décontracté était bien amusant.

40 longues minutes entre Necronomicon et Belphegor, c’était… long. On s’affairait sur scène à installer les pieds de micro qui laissaient entrevoir des crânes de chèvre et autres bricolages en os. Le groupe disposait de la scène complète, étant donné que leur tournée avec Kataklysm était en mode égalitaire en ce qui concerne la tête d’affiche.

La foule s’est mise à crier le nom du groupe à quelques reprises en plus des habituels (et légèrement humoristiques) Satan! lancés par des gens au gosier imbibé par l’alcool. Lorsque le batteur Bloodhammer se fixe derrière son instrument, laissant entrevoir ses baguettes qui forment une croix inversée, nous sentons que le signal sera donné. L’odeur ecclésiastique de l’encens enveloppe le Corona. Certains ont des hauts le cœur, d’autres adorent ce doux parfum qui se veut ici ce soir, synonyme de métal hurlant malgré sa connotation funéraire. Quoique…

1. Belphegor-7

Belphegor est en tant que quatuor ce soir et l’artillerie est lourde. Les coups de semonce de Bloodhammer retentissent et le reste suit avec vigueur. Sur les côtés du pied de micro du chanteur et guitariste Helmut, on se rend compte qu’il y a deux puits de lumière aux couleurs vives et changeantes avec les coups de cloches qui retentissent des enceintes acoustiques.

De nombreuses personnes décident d’accéder au balcon pour voir et entendre le groupe. La sonorité de Belphegor peut paraitre répétitive et dénuer de nuances pour l’amateur de death métal régulier. Le fanatique de black/death métal lui a su se délecter avec Gasmask Terror, Conjuring the Dead et Bondage Goat Zombie.

Une soirée qui se veut une finale veut dire qu’il y a eu un hommage. C’est avec conviction et humour que le maitre de cérémonie nous a dressé un portrait fidèle de Stephan Mellul. Anecdotes et quelques arrêts face aux accomplissements de l’homme se sont retrouvés dans le discours, ainsi que quelques témoignages. Il y a même eu une remise d’un album-souvenir, des applaudissements bien mérités et un stage dive de la part de Stephan Mellul!

Steph Mellul

De retour sur scène après son périple en tant que surfeur de la foule, Mellul s’est empressé de remercier tout son monde pour laisser la place au dernier groupe de la soirée, Kataklysm. Sans aucune barricade au-devant, ce fait nous indiquait que le reste de la soirée allait être plutôt folle.

Avec If I Was God… I’d Burn it All, la marée humaine venait d’avancer d’un pied additionnel. Compressée, la foule se voulait tout de même participative et les plongeons, réguliers. The Black Sheep a suivi, ainsi que l’activité humaine sur le plancher.

Les membres de Kataklysm affichaient de larges sourires. De retour au bercail, une fois de plus, le sentiment de réussite était palpable pour cette troupe qui ne cesse d’aligner tournées et albums, un processus qui lui va à la perfection.

Stéphane Barbe, le bassiste du groupe, semble légèrement pompette et il aime bien taquiner les autres musiciens du groupe. S’il agrippe les foufounes, il bloque aussi les cymbales d’Olivier Beaudoin, l’empêchant de les faire sonner.

2. Kataklysm-2

« Il ne faut pas les laisser nous avoir! Enweye, on regarde en avant pis on continue! »
– Maurizio Iacono, chanteur de Kataklysm

Il fallait s’attendre à ce qu’un membre de l’un des groupes de la soirée parle des évènements de Paris, survenus quelques heures auparavant. Maurizio, chanteur de Kataklysm, a pris la parole de façon juste. Il a décidé de n’en parler qu’une seule fois lors de la soirée et son message était clair, précis.

Après le combo As I Slither et At the Edge of the World, le groupe a pu reprendre son souffle. Avec les esquives face aux gens qui montaient sur scène, elle se voulait un parterre accueillant pour celui qui désirait tenter l’expérience du surf sur foule.

Kataklysm a sa propre bière. Du nom de St-Tabarnak, le groupe a annoncé vendredi qu’une entente venait d’être signée pour qu’elle puisse se retrouver ici au Québec d’ici peu. Maurizio en avait une avec lui. Elle a été offerte au plus grand fan du groupe, un gars de Québec, qui s’était déplacé pour le concert.

Question de finir le tout en mode destruction, la formation montréalaise y est allée avec Push the Venom, Ambassador of Pain, Soul Destroyer et Like Animals. Il était dépassé minuit, mon réveil de la matinée aux environs de 4h00 du matin gagnait du terrain. Je me sentais lourd, fatigué et langoureux.

J’ai donc mis les voiles, grimpé dans ma voiture et à la radio, on parlait des actes terroristes de Paris, comme de raison. Je croyais pratiquement que le tout n’était qu’un lointain souvenir mais ce n’était pas le cas.

J’arrivais d’un spectacle enivrant. Ce fait, justement, de participer à des concerts permet de s’évader et d’oublier les soucis mais de savoir que des gens y ont laissé leur vie me trouble, vraiment, au plus haut point…

Toutes les photos: Mihaela Petrescu

http://kataklysm.ca/

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