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Abbath: Analyse de son premier album homonyme

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Abbath
Abbath
Season of Mist

Immortal a été une formation phare en ce qui concerne la vague de black métal scandinave des années 90. Leur approche froide avec cette sonorité glaciale qui découlait de leurs albums se voulait inspirante pour un grand nombre d’amateurs de métal. La musique du groupe, aussi réconfortante qu’une balade en Sibérie, s’est toujours bien mariée avec notre climat québécois. Après 8 albums, le groupe a tiré sa révérence dans un climat qui ne semblait aucunement réconfortant.

Tout ce qui entoure les droits face à l’utilisation du nom Immortal a réussi à nourrir notre soif face à la suite de l’histoire en ce qui concerne ce groupe culte norvégien. Avec une certaine hâte, on se demandait ce qui allait advenir du nom. Quels seraient les développements musicaux qui allaient survenir suite à cette rupture et qui allait se sauver avec les droits d’utilisation du terme Immortal?

En apprenant qu’Abbath faisait maintenant cavalier seul et que le reste de la troupe (ce qui se résume à Demonaz et Horgh) allait continuer sous l’appellation Immortal, nous étions en droit de douter de la pertinence de la chose. En ayant le Norvégien sous le soleil plombant cet été lors du Heavy Montréal nous a permis de combler notre satisfaction. De plus, les premiers extraits disponibles nous laissaient entendre une sonorité qui se rapprochait de ce qu’Immortal a proposé au cours des 20 dernières années.

C’est donc en ce frisquet mois de janvier qu’Abbath propose son premier album en tant qu’artiste solo. Accompagné par King Ov Hell (ancien membre de Gorgoroth) à la basse, le groupe se veut maintenant beaucoup plus un duo étant donné que le batteur Creature (pseudonyme qu’utilisait Kevin Foley de Benighted) a décidé de quitter la barque après quelques mois seulement avec la formation.

À mi-chemin entre le projet I et l’album All Shall Fall d’Immortal, cet album homonyme surprend par son aisance. Pour un black métal excessivement froid, l’exercice demeure agréable face aux nombreuses écoutes successives, on se l’accapare assez rapidement. To War! appose une large patte velue et lourde, dès que tu commences l’album. Pataude en ouverture, elle laisse place à la pétarade par la suite. La pièce Winterbane poursuit dans le domaine de l’explosion avec son riff incisif mais reste épique grâce à des transitions saccadées, typiquement Immortal. Nous retrouvons le même genre de phénomène avec des titres comme Fenrir Hunts, Endless et Ashes of the Damned, qui comporte même des claviers de type clairon mais avec une sonorité plutôt loufoque…

Il y a d’autres chansons plus conciliantes et qui laissent place à un jeu plus fluide aux percussions en plus d’un roulement plutôt gracieux de la basse. C’est pourquoi Ocean of Wounds, Count the Dead et Root of the Mountain réussissent à se démarquer étant donné qu’elles possèdent plus de souplesse.

Ce disque d’Abbath représente mon premier coup de cœur de 2016. Abbath sera en tournée lors du Decibel Tour 2016 mais Montréal ne se retrouve pas sur l’itinéraire, ce qui nous laisse un certain espoir face à sa présence lors du Rockfest 2016 ou du Heavy Montréal, cet été.

Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre pour voir et entendre comment sonnera la version 2016 d’Immortal, sans la présence d’Abbath au chant!

Disponible le 22 janvier 2016

http://www.abbath.net/