Critiques en vrac: Rotten Sound, Gadget, Magrudergrind et Destroyer 666
Rotten Sound
Abuse to Suffer
Season of Mist
La rigueur de Rotten Sound est un élément qu’il ne faut pas négliger car depuis une vingtaine d’années, le groupe produit un grindcore qui se veut encore acidulé. Les Finlandais s’étendent sur cet album, leur 7e en carrière et premier pour Season of Mist, grâce à une finesse rocailleuse qui allie des guitares aux accents suédois avec des impulsions aux percussions qui défient l’entendement.
Malgré l’âge, la vigueur est encore au rendez-vous pour Rotten Sound. Rapides et courtes, les pièces qui se retrouvent sur Abuse to Suffer ne sont aucunement polies car c’est de l’état brut qui t’échaude les oreilles.
16 parcelles abrasives, servies en moins de 30 minutes, se retrouvent sur cette production. L’effet dévastateur se fait ressentir immédiatement après l’intro de Lazy Asses car Rotten Sound nous assène une bonne dose de violence musicale. La rougeur perdure sur Intellect, Trashmonger, Crooked, Slave to the Rats, The Clerk, Retaliation et Brainwashed qui proposent une forte pétarade quoique des chansons comme Fear of Shadows, Time for the Fix ouYellow Pain se démarquent par leur attitude plus lourde, presque sludge lors de certains moments.
Habitué du genre grindcore? En manque de Nasum? À moins que vous ne soyez que tout simplement déstabilisés face aux scandales politiques qui ne cessent de couler au Québec depuis quelques semaines? Il reste qu’une bonne rasade d’Abuse to Suffer ne règlera pas la corruption qui règne ici mais son état enragé vous fera digérer le tout plus facilement!
À écouter lorsque vous êtes, très fâchés!
Rotten Sound sera en concert à Montréal le 1er juin à la Sala Rosa.
Pour un extrait, c’est ICI!
Gadget
The Great Destroyer
Relapse
La Suède n’offre pas que du death métal aux amateurs de métal. Il y a quelques groupes grindcore qui nous viennent de ce pays et l’un des représentants du mouvement est Gadget. Cet album arrive comme un gros point d’interrogation dans l’univers musical étant donné que nous étions plusieurs à croire que le groupe n’était plus actif.
Il s’est passé une bonne décennie entre cet album et le précédent mais il faut se rendre à l’évidence que Gadget n’a pas perdu la hargne qui l’habitait dans le temps. La haute pression te monte lorsque tu mets l’album car dès qu’Enemies Of Reason débute, la frénésie te souffle au visage. From Graduation To Devastation propose une cadence plus balourde en ouverture, In The Name Of Suffering gazouille comme une pièce stoner doom et I Don’t Need You-Dead And Gone reste une pièce plutôt introspective, lugubre et glauque pour le groupe qui dépasse les 5 minutes au compteur avec celle-ci.
En ce qui concerne la balance des autres chansons, nous sommes en mode anéantissement sonore avec Violent Hours (For A Veiled Awakening) qui propose un duo avec Barney Greenway de Napalm Death, Pillars Of Filth, Collapse et quelques autres qui vous donneront une folle envie de briser… des objets luxueux!
Pour un extrait, c’est ICI!
http://gadgetband.bandcamp.com/
Magrudergrind
II
Relapse
L’espace temporel qui sépare les deux dernières créations de Magrudergrind est énorme. Sept années d’attente et une série de changements au sein du personnel font que le délai se voulait plus long que prévu face à la sortie de cet album qui se nomme tout simplement II.
Avec l’héritage du grindcore à la Napalm Death bien en poche, ce trio de powerviolence assène d’énormes coups de mitraille sur cette production qui propose 15 actes barbares bien ciselés avec un chrono de 24 minutes.
La recette se veut efficace avec le groupe qui suit une ligne bien droite sans prendre de détour. Sur II, c’est toujours empressé musicalement quoique la pièce Unit 731 vienne mettre un baume sur cette plaie vive, seulement pendant sa première minute.
Violent et impitoyable!
Magrudergrind sera en concert le 25 mai à La Vitrola de Montréal lors du Suoni Per Il Popolo.
Pour un extrait, c’est ICI!
https://magrudergrind.bandcamp.com/
Destroyer 666
Wildfire
Season of Mist
Le temps arrange bien les choses encore une fois. Si l’absence de Destroyer 666 s’est avérée longue, il reste qu’en effectuant un retour avec cet album aussi carabiné, l’attente en valait la peine. Le black/thrash métal du groupe est encore malsain malgré les années en exil et les nombreux changements au sein de la formation.
KK Warslut demeure à la tête du groupe, son attaque vicieuse aux guitares est encore ponctuée par cette touche crasseuse de la vieille école en plus d’avoir cette parcelle plus recherchée dans son jeu. Son chant alterne entre sa gorge plus éraillée en parallèle avec des montées plus vertigineuses, comme le fait Schmier de Destruction.
Wildfire combine la déchausse musicale plus qu’assombrie avec des chansons comme Live and Burn, Hymn to Dionysus ou White Line Fever en plus d’avoir le côté plus virtuose du groupe sur l’instrumentale Artiglio Del Diavolo etTamam Shud qui se veut plus approfondie au niveau de son « spectre » musical.
Album plutôt intéressant en ce début d’année. Un disque juste assez propre pour que l’on puisse le considérer tout de même comme du gros métal bien sale!