Amon Amarth : Retour sur le concert avec Entombed AD et Exmortus (29 avril 2016)
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Amon Amarth : Retour sur le concert avec Entombed AD et Exmortus (29 avril 2016)

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Une autre visite pour Amon Amarth au Québec, un autre succès. Le concert de Québec était à guichet fermé et celui de Montréal, presque. Le Metropolis est maintenant la demeure officielle du groupe lors des passages des Vikings suédois. Pour cette rencontre du vendredi soir, il y avait aussi Exmortus et une autre formation suédoise, Entombed AD.

Et lorsque l’on parle d’un concert du vendredi soir, on se doit de souligner l’enivrement qui vient avec. Alors que je me prends un rafraichissement au bar du fond, la charmante Marianne est au service. Elle me dit : « J’aime vraiment les métalleux, vous êtes tellement fins! » Une fois de plus, l’image de la brute sanguinaire n’est qu’à la surface car à l’intérieur, c’est aussi moelleux qu’un Calinours!

Exmortus a eu l’occasion de jouer devant une foule excessivement réceptive. Leur thrash métal aux forts accents techniques a été capable d’atteindre sa cible. Les exploits des guitaristes ont surtout impressionné les amateurs de cet instrument. Lorsque Conan Gonzalez et David Rivera se croisent les bras ensemble pour effectuer des entourloupettes sur le manche de l’autre, en plus de s’exécuter avec les dents ou derrière la tête, il est évident que tu lèves les horns, question de démontrer ton enthousiasme. Question d’impressionner encore plus, leur version de la Moonlight Sonata (Act 3) de Beethoven a su emplir nos oreilles. Les yeux avaient de la difficulté à suivre les mains des guitaristes étant donné la vitesse à laquelle le tout était effectué.

« Those beers are for us? » de demander Conan Gonzalez au serveur du Metropolis. À 7 pieds et un pouce, cet employé de la salle de spectacle ne passe pas inaperçu. Il s’est dirigé vers le groupe pour leur tendre le cabaret rempli de verres de bière.

Entombed AD, c’est Entombed dans un sens. N’ayant plus le droit de se produire sous l’appellation Entombed, Lars-Goran Petrov et sa horde de copains doivent ajouter le AD, question de pouvoir continuer à nous anéantir les oreilles. Je dois avouer que j’avais une légère excitation face à la présence d’Entombed AD sur cette tournée car malgré les années, je n’avais jamais vu Entombed en concert.

De mon côté, je suis un amateur du groupe depuis au moins deux décennies. Entombed est l’un des pionniers dans le style death métal suédois et le côté sec de leur exécution n’a pas semblé plaire à certains de mes compatriotes. En y allant avec de nombreuses interprétations des classiques du groupe comme Stranger Aeons, Revel in Flesh, Living Dead, To Ride Shoot Straight and Speak the Truth et Left Hand Path, les amateurs des premières heures ont pu jubiler. Même Johan Söderberg, guitariste d’Amon Amarth, est venu sur scène pour accompagner le groupe sur deux chansons.

C’est à ce moment précis que je me suis rendu à l’évidence que dans cette version moderne d’Entombed, la présence d’un deuxième guitariste se veut importante. Le son rasoir des guitares est la signature du groupe depuis des lustres et de la perdre pendant les solos m’agaçait légèrement. Les nouvelles chansons prennent une dimension plus large sur scène étant donné qu’elles s’imbriquent à merveille avec le catalogue plus ancien d’Entombed.

19 chansons. C’est ce qu’Amon Amarth a offert aux fanatiques. C’est colossal comme commande, énorme même. C’est avec un nouveau batteur, en plus d’une nouvelle scène qui propose un immense casque viking en guise de plaque pour soutenir la batterie, que le groupe a entamé sa déprédation.

Une série de marches permet aux musiciens de pouvoir monter derrière la batterie. Les jeux de lumières sont en accord avec les couleurs de la pochette du nouvel album et il y a même deux combattants qui viennent faire des démonstrations avec des armes. Si la plupart des groupes commencent leur concert avec le premier extrait tiré de leur nouvelle parution, Amon Amarth renverse la vapeur en y allant avec Pursuit of  Vikings, une pièce que le groupe réserve habituellement vers la fin des concerts, étant donné sa grande aisance à faire chanter la foule.

« Bonsoir Montréal! Bienvenue à notre fête Viking! Ça va? »

Souriant, Johan Hegg y est allé avec de nombreux mots en français tout au long de la soirée. Cet immense colosse sait comment mener une foule. Avec sa trinkhorn sur le côté de la cuisse, il se brasse à barbe à l’unisson avec les trois autres manipulateurs des instruments à cordes. Le quatuor de moulins à vent s’active sur First Kill, As Loke Falls, The way of Vikings, At Dawn’s First Light et Deceiver of the Gods. Lors de cette chanson, le fanatique d’Iron Maiden s’est retrouvé dans le même moule que ce que les Britanniques peuvent offrir étant donné que la foule s’est élancée d’emblée dans un chant qui ressemble à celui offert à la Vierge de Fer lors de l’interprétation de Fear of the Dark.  

Une première aussi en ce qui concerne Amon Amarth; le groupe a proposé des voix accompagnatrices lors de l’interprétation de One Against All. D’avoir ce type de chant a permis à cette chanson d’avoir encore plus d’impact. Les guerriers vikings sont venus brasser des étendards lors de Thousand Years of Oppression  mais leur présence en tant qu’archers sur One Thousand Burning Arrows manquait d’intensité. Les deux guerriers ne faisaient que prendre des poses avec l’arc et la flèche, ce qui devenait redondant.

En s’adressant à la foule, Johan Hegg a remarqué que celle-ci se voulait plutôt virulente. Les corps se sont heurtés violemment mais question d’ajouter de l’huile sur le feu, Hegg a fait remarquer que le lendemain, le groupe allait jouer à Toronto et qu’il voulait voir si la foule de Montréal pouvait se montrer encore plus vigoureuse. En s’entourant les épaules d’un drapeau du Québec arborant un immense logo d’Amon Amarth au centre, la foule n’a fait qu’exécuter les commandes du groupe, s’en donnant à cœur joie sur Death in Fire, Runes to My Memory, Father of the Wolf, War of the Gods et Victorious March.

Lors du rappel, c’était la célébration qui prenait un nouveau sens étant donné que Johan Hegg célébrait son anniversaire. Un technicien lui a amené un gâteau d’anniversaire sur scène. Après avoir soufflé les chandelles, le gâteau s’est retrouvé dans le public!

La chanson à boire Raise your Horns a été jouée, suivie par Guardians of Asgaard avec LG Petrov d’Entombed AD qui est venu faire ses portions vocales. Finalement, Twilight of the Thunder God a fermé les livres pour le groupe tandis que Johan Hegg est sorti bon dernier de la scène, prenant le temps de saluer tous et chacun.

Lorsque je prends le temps de bien analyser cette performance, je me rends compte assez rapidement qu’Amon Amarth est l’équivalent d’Iron Maiden pour les amateurs de death métal plus mélodieux. L’accueil des fans, la dévotion face au groupe, l’image, le décor et la mise en scène proposée nous démontre que le groupe est passé maitre dans son créneau. Avec aplomb et des couilles géantes, Amon Amarth a totalement démoli la province en l’espace de deux soirs!

Qui aurait pu prévoir ça alors que le groupe jouait aux Foufounes Électriques en 2002 devant une cinquantaine de personnes…

Photos: Mihaela Petrescu

http://www.amonamarth.com/

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