Baroness: Retour sur le concert avec Mutoid Man (1er mai 2016)
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Baroness: Retour sur le concert avec Mutoid Man (1er mai 2016)

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Après l’ivresse laissée par Amon Amarth vendredi passé, je me devais de ne pas manquer ce rendez-vous beaucoup plus feutré. Baroness était aussi de passage au Québec cette semaine et malgré l’éreintement face à la caravane death métallique suédoise, il m’était impossible de manquer ce concert, sachant que le tout serait probablement mémorable étant donné le grand professionnalisme du groupe américain.

En décembre dernier, Baroness a réussi à nous étonner avec un nouvel album qui se pointait le nez en fin d’année, une semaine avant de fêter noël. Si certains avaient déjà leur Top de l’année en tête, l’attente valait la peine étant donné que cet album, du nom de Purple, se voulait accompli.

Après une première portion de tournée où le groupe ne jouait que dans des petites salles aux États-Unis, il était temps pour Baroness de voir un peu plus gros et d’entamer un périple plus large, question de tester le nouveau matériel sur scène en plus de pouvoir confirmer si leur présence en ouverture de Metallica avait porté fruit.

Si je me fie à la foule d’hier au Corona de Montréal, il n’y avait que très peu de membres du public habituel de Metallica. C’était plutôt une bonne dose des fouilleurs de vinyles barbus qui s’étaient réunis dans la salle et non pas une majorité de fanatiques du Black Album.

Mutoid Man a étonné, impressionné tout en faisant sourire les gens présents au Corona. La grande agilité des musiciens comblait la bonne humeur palpable qui émanait des membres de ce trio américain. Avec Ben Koller de Converge aux percussions en plus de Stephen Brodsky de Cave In à la guitare et au chant, il était évident que l’on partait avec des valeurs sûres. Ajoutez à ce duo l’immense talent de Nick Cageao à la basse et vous vous retrouvez avec une créature de rock hyperactif mais aux accents lourds. Plus leur prestation avançait, plus j’avais l’impression d’entendre un combo rock qui alliait l’impétuosité d’At the Drive-In en copulation avec l’adresse sensuelle de Grand Funk Railroad.

Question de bien saluer les évènements de la semaine dernière, le groupe a entamé sa soirée avec leur version personnalisée de Purple Rain de Prince. Plus explosive que l’originale, on a remarqué que le groupe aimait bien y aller avec des versions acidulées de grands classiques car Mutoid Man a aussi joué Don’t Let me Be Misunderstood de Nina Simone.

Brodsky, lorsqu’il s’adresse à la foule, prend une voix qui « chante » encore, comme s’il était le maitre de cérémonie d’un cirque. Il se veut blagueur et sa tête sympathique laisse paraitre un côté énigmatique qui nous rappelle au passage un jeune David Copperfield. Les musiciens adorent s’échanger des fingers qui demeurent sympathiques, Koller joue comme un forcené tout en s’amusant à taper sur les cymbales de la batterie de Baroness, juste derrière la sienne.

Déjanté, Koller se lève de son siège à un moment donné pour se mettre en position Daniel « Karate Kid » Larusso et assène un violent coup de pied à l’une de ses cymbales, laissant les autres musiciens dans une impasse musicale étant donné qu’il doit la remplacer. Brodsky et Cageao vont changer d’instrument à un moment donné et par la suite, c’est Koller qui se dirige vers le clavier de Baroness pour feindre le rôle d’un claviériste en train de jouer de façon passionnée sur cet instrument.

Tout ça, sans ne jamais manquer une seule note et me rappelant que le groupe a tout de même joué des chansons comme Bridgeburner, Sweet Ivy et Sacriledge.  

Une musique de type conquérant a retenti des caisses sonores lorsque les lumières se sont enfin tamisées. Baroness s’est installé sur scène avec un John Baizley, souriant. Kerosene, March to the Sea et Morningstar ont été jouées l’une après l’autre. Nous savions déjà que c’était parfait, réglé au quart de tour et identique à ce que l’on peut entendre sur l’album au niveau de l’interprétation.

J’étais ébloui et moi aussi, souriant. J’avais la vive impression que j’avais bien fait de me présenter à ce concert et le tout m’a été confirmé par Shock Me, interprétée avec justesse au niveau des voix. Par la suite, des chansons comme Board up the House, Green Theme, If I Have to Wake Up (Would you Stop the Rain), Fugue et Chlorine & Wine nous ont permis de comprendre que le bassiste et claviériste du groupe, Nick Jost, doit redoubler de vigilance étant donné qu’il doit assumer le rôle ambiant tout en continuant de manipuler diverses pédales en plus des touches du clavier.

Pendant ce temps, au kiosque de Mutoid Man, Brodsky et Koller sont totalement détraqués. Ils se brassent la tête, ils hurlent à tout rompre pendant les chansons de Baroness, laissant de côté les gens intéressés face à l’achat d’un item de leur propre groupe!

L’attention portée par les éclairages sur le fond de la scène se voulait remarquable. Vu que Baroness donne des noms de couleurs à ses albums, les couleurs choisies au niveau des  lumières se mariaient avec l’album sur lequel provenait la chanson. Par exemple, les pièces tirées de Purple bénéficiaient d’un éclairage mauve tandis que celle d’un album comme Blue Record avait une touche bleue.

La présence de Try to Disappear sur la liste des chansons jouées hier soir ne m’a que confirmé que je venais d’assister à ce qui devrait être l’un de mes concerts favoris de 2016. Ajoutez à ça Take My Bones Away en rappel, je ne pouvais que sortir de là avec ce sentiment de satiété!

Juste… parfait!

http://yourbaroness.com/

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      Photos: La baronne, Mihaela Petrescu