Critiques en vrac: Les nouveautés de Gorguts, Phobocosm, Talamyus et Death Lullaby
Gorguts
Pleiades’ Dust
Season of Mist
Un death métal qui procure un large sentiment de claustrophobie. Les assauts à la guitare sont massifs, la basse chuinte amplement et les percussions retentissent tout au long de cet album qui comprend… qu’une seule chanson!
Ce projet musical du nom de Pleiades’ Dust se résume à une seule et unique pièce d’une durée de 33 minutes. Depuis que le groupe est revenu avec cette mouture moderne sur Colored Sands, nous avons encore droit à un métal songé et intelligent qui sort des sentiers battus pour pouvoir ainsi, tracer son propre chemin.
Même si cet enregistrement ne propose qu’une seule et unique pièce, cette dernière n’est aucunement linéaire. Pleiades’ Dust comprend quelques mouvements qui soumettent des changements dans la structure. Que ce soit une partie plus rondouillarde à la basse, un passage plus lumineux aux guitares, des portions qui sonnent comme des échos interstellaires (vers 19 :40) ou une série d’impulsions aux percussions, nous sommes en mesure de ressentir une véritable bascule sonore lors de ce voyage métallique, et cosmique. Mais lorsque le groupe s’impose métalliquement, c’est massif et discordant comme il se doit.
Gorguts n’a jamais offert de matériel qui se voulait facile et une fois de plus, Luc Lemay et son groupe proposent un album qui propulse le death métal vers cet amas d’étoiles métalliques, question de pouvoir en récolter les éclats de poussière ici sur Terre!
Inclassable!
Pour un extrait, c’est juste ICI! Disponible le 13 mai!
Phobocosm
Bringer Of Drought
Dark Descent
Quelle belle suite dans les idées en y allant avec la nouveauté de Phobocosm sous celle de Gorguts. Autre preuve irréfutable qu’au Québec, nous pouvons créer le métal le plus opaque qui soit, doté d’une intelligence musicale à te faire saigner du nez tout en te laissant déboussolé dans un coin assombri.
Phobocosm prend une place qui me semblait libre depuis un bon bout de temps dans l’univers du death métal; celle d’une musique qui te fout la pétoche! Tu ne te sens pas bien lorsque tu écoutes ce deuxième album du groupe, l’anxiété te gagne, la sueur te perle sur le front et tu t’allumes une cigarette… même si tu n’as jamais fumé de ta sainté de vie!
4 chansons pour 35 minutes d’angoisse métalloïde, je suis preneur! J’espère que vous ne m’en voudrez pas de me vautrer dans la bière lors de vos concerts, question de fuir ce sentiment de détresse mentale propulsé par votre musique?
Essentiel pour 2016, et pas seulement en ce qui concerne le métal québécois!
En concert le 20 mai avec Auroch et Mitochondrion à La Vitrola. ICI pour des informations!
Pour un extrait, c’est juste ICI! Disponible le 13 mai!
https://www.facebook.com/Phobocosm
Talamyus
Honor is Our Code, Death is the Reward
Deathbound Records
Les traces laissées par les Vikings à Anse-aux-Meadows nous permettent de remodeler l’histoire face aux premiers explorateurs en terres canadiennes. Si les guerriers scandinaves ont été les premiers à mettre le pied ici, ils ont laissé un héritage certain.
Le groupe montréalais Talamyus baigne amplement dans le genre vikingesque et avec ce quatrième album, les Montréalais démontrent une amélioration certaine face à bien des niveaux. Si leurs compostions semblent mieux ciselées que par le passé, on sent aussi que le jeu aux guitares est encore plus adroit et que les percussions sont martelées de façon précise.
En mode agressivité, Talamyus demeure punitif. La voix de BenoitSt-Jean est particulièrement aigre lors de nombreux moments mais il se permet tout de même la complainte lorsque l’ambiance le demande.
Encore très mélodieux dans son approche sur le death métal et bien ancré dans le thrash, Talamyus étonne grandement sur Bring the Weak to Their Knees, Jörmungand et surtout Blood Eagle.
Comme un drakkar retrouvé au fond du St-Laurent qu’on aurait remonté à la surface!
Pour un extrait, c’est juste ICI!
https://www.facebook.com/pages/Talamyus/10502293905
Death Lullaby
Wormz
Famined Records
Avec une formule plus djent et deathcore, il y a cette nouveauté de Death Lullaby. Le groupe est maintenant signé avec le label américain Famined Records et l’album a été produit par Chris Donaldson à The Grid. Avec cette série de facteurs, on comprend que la formation montréalaise vise les plus hauts sommets de la chaine alimentaire du métal nord-américain.
Death Lullaby n’a rien à envier aux autres groupes de la même trempe qu’eux. C’est adroit, rempli de changements de structures et vraiment habile. Les guitares arrachent, la basse te pope le tympan et les percussions t’éclatent les dents.
Anachrony est un morceau éraillant, Dethrone The Grower t’aiderait à passer le motoculteur avec sa cadence destructrice et We Won’t Live Forever génère une bonne dose de contorsion musicale en plus d’avoir le refrain le plus épique de l’album.
Doublé par une voix menaçante et vinaigrée qui propose des variations sans ne jamais tomber dans la moutarde au miel, Death Lullaby ne veut pas plier l’échine et se la jouer mélancolique, un phénomène qui arrive trop souvent dans le genre.