Prong : Retour sur le concert avec Mass Murder Messiah, Vantablack Warship et Graveyard Strippers (9 mai 2016)
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Prong : Retour sur le concert avec Mass Murder Messiah, Vantablack Warship et Graveyard Strippers (9 mai 2016)

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La dernière présence de Prong à Montréal m’avait laissé un goût plutôt amer en bouche. En ouverture de Danzig, le bassiste et le batteur du groupe ne semblaient pas très enthousiastes face à l’accueil que leur réservait la foule montréalaise. Après quelques doigts d’honneur et autres commentaires désobligeants, Prong avait tout de même complété sa prestation mais avec un léger sentiment d’amertume.

Cet incident n’a pas ralenti mes ardeurs face à mon envie de participer à ce spectacle de lundi soir dernier alors que Prong s’attaquait aux Foufounes Électriques. Après tout, Tommy Victor, leader du groupe et seul membre original du groupe, n’avait rien à voir face à l’attitude des deux musiciens lors de la visite précédente et il faut se l’avouer, lorsque l’on va voir Prong, c’est surtout pour démontrer notre support à Tommy Victor.

Il était facile de voir qu’il n’y avait pas foule dans les Foufs. En mettant la tête au travers de la porte principale, je pouvais compter les amateurs sur mes deux mains en plus de mes deux pieds. Il était très tôt et pour une fois, j’étais en avance pour un concert mais j’étais probablement l’un des seuls à avoir pu se libérer aussi… tôt.

Graveyard Strippers était en train de s’installer sous le regard des personnes présentes pour l’occasion. Avec un électro-métal bien senti, Graveyard Strippers a su proposer un amalgame musical rafraichissant. Combinant des segments électroniques avec un souffle plus rauque aux guitares, on a vite remarqué que le groupe proposait une musique influencée par le Marilyn Manson des débuts, l’ardeur de Skrew, les impulsions de Drown ou de Monster Voodoo Machine et la poigne bien acéré d’un Rob Zombie pour ce qui est des passages plus participatifs.Avec des références musicales très axées sur les années ’90, je reste dans la thématique de la soirée étant donné que Prong est un groupe qui a su tirer la grande majorité de son succès lors de cette période.

Vantablack Warship s’est occupé de la suite avec son métal aux influences diverses. L’assaut a été excessivement convaincant, le groupe s’est appuyé sur l’expérience de scène qui coule dans l’ADN des membres de ce super-groupe  montréalais qui est composé de membres de Ghoulunatics, Brutal Chéri et anciennement, d’Arseniq 33.

Affamé comme s’il terminait la soirée, Vantablack Warship a su surprendre ceux qui restaient un peu plus à l’écart derrière. Plus la prestation avançait, plus la foule faisait de même. Vigoureux, les musiciens ont su occuper la place et se laisser virevolter à un point tel que le chanteur Yannick Pilon s’est enroulé le cordon du micro à quelques reprises autour du cou. Très abrasive comme sonorité, nous avons pu retenir que les compositions du groupe prennent encore plus de punch sur scène, surtout avec The Pit qui malgré son entrain certain n’a pas su compter sur une participation active de la foule, les amateurs se voulant plutôt admiratifs que destructifs!

Mass Murder Messiah peut se bomber le torse, et grandement. Lorsque ton groupe propose l’un des meilleurs chanteurs métal du Canada, ce n’est pas rien. Une voix puissante, une poigne certaine sur la foule et un entrain addictif s’expulsent d’Alex Leblanc. Cet ancien pugiliste de Neuraxis prend un malin plaisir avec Mass Murder Messiah. Plus groove que super-technique, Mass Murder Messiah permet à Leblanc de mettre encore plus l’accent sur ses mimiques, sa dégaine et sa performance face à la foule.

Avec des grooves hypnotiques, suivis par d’autres grooves corrosifs, Mass Murder Messiah plaçait la barre très haute pour la suite des festivités. Même si Prong était le groupe final, nous aurions tous pu repartir après Mass Murder Messiah en se disant que la soirée avait été plutôt savoureuse.

L’expérience aussi déborde de ce groupe montréalais car en plus de Leblanc au chant, nous retrouvons Jeff Fortin d’Anonymus en plus de Fred Bizier de Reanimator à la basse qui avait des airs de Dan Lilker de Nuclear Assault/Brutal Truth! Aux percussions, Sammoth tient la cadence habilement tandis qu’aux guitares, ça te ponce les oreilles!

Juste avant le début de la prestation de Prong, les retardataires ont fait irruption dans la salle. Nous devions être une centaine pour la venue des pionniers du métal américain. Un peu plus de monde, c’est un fait mais certains diront que ceci était dû au fait que les membres des groupes en ouverture étaient maintenant dans la salle. Quoiqu’il en soit, ceux qui y étaient pour Prong étaient impatients face à leur présence. En se fiant à la liste de chansons qui dépassait de la console de son, il était évident que nous allions passer une soirée agréable étant donné que les chansons dites classiques du groupe se retrouvaient pratiquement toutes sur la liste.

La moyenne d’âge se voulait assez élevée aussi. L’amateur typique du groupe a surtout connu Prong lors des belles années de SolidRok à Musique Plus, l’émission utilisait même un extrait de Lost & Found en guise de musique de transition durant l’émission.

Earache My Eyes de Cheech & Chong s’est mise à jouer lorsque les lumières se sont fermées. Les musiciens ont pris place sur scène, avec un immense sourire au visage. Je dois avouer avoir lancé un soupir de soulagement, je croyais que nous allions avoir droit à une attitude déplaisante de la part du batteur Arturo Cruz (qui joue aussi dans Winds of Plague) et du bassiste Jason Christopher.

Malgré le fait que le groupe ait été retenu aux douanes durant de longues heures, la fatigue et l’écœurement ne semblaient pas dominer. Avec Ultimate Authority, Prong nous offrait l’une des rares pièces du nouveau catalogue, le groupe voulant satisfaire les vieux de la vieille!

Tommy Victor prend un plaisir fou à poser devant les photographes. Le fait que les photographes soient interdits lors des concerts de Danzig semble lui donner une dose d’adrénaline supplémentaire, il devait être en manque face à ce genre d’attention avec ce qui est devenu son emploi principal avec les années. On peut dire qu’il se reprend grandement avec son groupe.

Lorsque le riff typique d’Unconditionnal a été joué, nous avons pu entendre la première vague d’acclamation de la soirée. Même si la foule ne démontrait pas un engouement face à une participation active devant la scène, il n’y a pas de doute que c’était une grande session d’écoute avant tout. Par la suite, les titres comme Beg to Differ, Lost & Found et Broken Peace ont su remettre une dose d’énergie à cette foule qui n’est pas habituée de dépasser 22h30 lors d’un lundi soir.

Quand Prong a joué Rude Awakening, chanson intemporelle, je n’ai pu m’empêcher de penser au clip de la chanson. Produit par Rob Zombie, ce clip était l’un des premiers balbutiements de Zombie derrière la caméra. À cette époque, Prong avait dans ses rangs le bassiste Paul Raven, mieux connu pour sa participation avec Killing Joke. J’ai même eu un petit pincement en l’entendant…

Après avoir demandé de cesser l’utilisation de la machine à boucane, le groupe a pu continuer avec des titres plus récents comme Cut & Dry et Sense of Ease.  L’époque « dorée » de Prong a encore une fois été soulignée avec Another Wordly Device, Snap Your Fingers Snap Your Neck en plus de Whose Fist is this Anyway?

Lors de cette dernière, le technicien du groupe s’amusait à lancer des baguettes au batteur. Dans l’obscurité sur le côté de la scène, l’exercice se voulait difficile mais Arturo a su attraper la grande majorité des baguettes lancées, ainsi que celles qui venaient du bassiste.

Le rappel a été plus court que prévu. À la base, Prong devait jouer Revenge… Best Served Cold, Power of the Damager et For Dear Life mais le groupe ne s’est contenté que de la dernière, question de bien servir cette foule de fanatiques de l’époque la plus glorieuse de Prong.

Satisfaction plus que totale qui a mis un baume immense sur cette plaie béante!

http://prongmusic.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu