Gojira: Analyse de l'album Magma
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Gojira: Analyse de l’album Magma

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Gojira
Magma
Roadrunner

17 juin 2016. Sensation étrange. Très étrange même! Après mes trois écoutes de base, je ne suis pas encore convaincu face à ce nouvel album. Je vous reviens après quelques écoutes supplémentaires. Je quitte pour le concert de Marie-Pierre Arthur et Galaxie de toute façon.

19 juin. Écoute, après écoute après une autre écoute. Écoutes exhaustives et je décortique. Pas encore d’opinion ferme. Fête des Pères en plus, je dois retrouver ma progéniture pour accepter des bricolages, en guise de cadeaux.

20 juin. De beaux cadeaux de la part de mes enfants. Maintenant, je suis apte à faire cette analyse face au nouvel album de Gojira. Si les albums précédents étaient dans le domaine du « coup de cœur immédiat », celui-ci tombe beaucoup plus dans la catégorie que l’on peut surnommer comme étant un « grower »

Il y a des albums qui tombent dans cette couche d’appréciation, des albums que l’on n’apprécie pas lors des écoutes initiales mais qui t’entrent dans la caboche après de nombreuses sessions d’écoute. Magma est définitivement dans cette catégorie.

Oui, le groupe explore encore plus que d’habitude. Gojira délaisse légèrement les territoires visités jadis pour tenter des escapades vers d’autres horizons sonores. Cosmique, The Shooting Star débute l’album de façon légère. L’impression d’une balade en apesanteur est amplifiée par la voix robotique de Joe Duplantier et la sonorité des guitares se veut répétitive. Opaque, cette chanson nous démontre que le groupe ne veut pas que de l’accélération musicale pour épater. Gojira veut plutôt transpercer… tous tes sens!

Ensuite, Silvera et The Cell nous remet le Gojira d’origine entre les deux oreilles. Les riffs frappent, les percussions ne se cachent pas derrière le jeu des guitares et Duplantier hurle à nouveau. Stranded propose un effet de bidouillage à la guitare qui nous remet les aptitudes de Tom Morello de Rage Against the Machine dans les tympans. Bien cadencée, cette pièce demeure une valeur sûre pour le groupe étant donné son refrain facilement mémorisable.

L’instrumentale Yellow Stone permet de séparer Magma en deux portions inégales car si la première se voulait bien intéressante, c’est avec la seconde que je m’y suis un peu plus perdu. C’est avec la pièce Magma que l’expérience se poursuit de manière astro-métallique. Remplie de bonnes idées, cette chanson perd un peu de son charme avec des transitions plutôt aiguës aux guitares.

Pray pourrait se retrouver sur un album de Meshuggah avec son riff mitraillé en ouverture. Lorsque la pièce continue de couler, nous avons un bel amalgame sonore plutôt apaisant qui se retrouvera coupé par une portion vraiment plus croustillante. Pray, tant qu’à moi, est la pièce la plus intéressante de l’album.

Only Pain demeure une bonne pièce sauf qu’elle semble avoir été fabriquée à partir du même plan de base que Stranded. Les deux chansons s’empruntent des idées, les structures se rapprochent et le choix des harmoniques à la guitare viennent du même moule.

Low Lands est montée de façon langoureuse, le tempo prend de l’expansion, les ouvertures se produisent lentement jusqu’à ce que le groupe ouvre amplement les vannes pour laisser le magma couler à flots. Joe Duplantier sonne comme Snake de Voïvod (époque Nothingface) étant donné qu’il expose sa voix plus feutrée sur celle-ci.

Finalement, question de remplir la brèche, Gojira termine l’album avec Liberation, un petit morceau folk très lo-fi qui semble avoir été enregistré avec des moyens très modestes. Variée, cette pièce très chaleureuse, humide et terreuse offre un contraste intéressant face à cette balade métallique spatiale.

En bref, une première moitié poignante qui se veut complétée par une seconde partie plus abrupte par moments. Comme je l’expliquais plus haut, Magma est un album plus difficile à apprivoiser que les autres productions du groupe. Sur cet album, Gojira explore, vogue et navigue sur son cachalot interstellaire.

Toi, assis sur ton épaulard galactique, arriveras-tu à les suivre?

Moi, sur mon narval cosmique, je suis juste derrière!

Gojira sera au Metropolis de Montréal le vendredi 21 octobre 2016 avec TesseracT. C’est ICI pour les billets!

 http://www.gojira-music.com/

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