Hall & Oates : Retour sur le concert avec Mayer Hawthorne (21 juin 2016)
Au début des années 2000, j’adorais télécharger des quantités industrielles de chansons. Je me montais des listes de tubes avec des thématiques, question d ‘agrémenter musicalement certaines fêtes. Le iPod faisait son apparition et nous aimions l’emplir avec de nombreux succès d’antan. Je prenais un certain plaisir à me faire des compilations des années ’80 que je laissais jouer lors de bambochades mémorables.
Si je me suis départi des chansons de Baltimora ou de Culture Club, je me rends compte que je n’ai jamais éliminé mes compilations de Hall & Oates. J’ai toujours apprécié ce groupe qui, pour moi, représente l’apothéose de la musique pop des années ‘80.
Toutes les chansons du groupe sont des vers d’oreille. Ce duo, qui se veut le plus prolifique de l’histoire de la musique pop (dans ta pipe Wham!) a su créer, au cours des années, une quantité innombrable de succès qui demeurent intemporels.
Il y a quelques années, j’ai découvert la chanteuse Rumer. Cette Britannique reprenait Sara Smile sur son album Boys Don’t Cry. En entrevue, c’est elle qui m’avait convaincu de fouiller dans le catalogue pré-pop de Hall & Oates.
Plus folk et feutré, le matériel de l’époque m’a plu automatiquement car il se voulait un complément adorable face à cette facette sucrée des années ’80.
Dans ma « playlist » de tous les jours, j’ai encore le matériel du duo qui joue de façon quotidienne à la maison. Le groupe est maintenant adopté par mes enfants qui apprécient Private Eyes autant que You Make My Dreams.
Lorsque j’ai appris que Hall & Oates effectuaient un retour en 2016, il était impératif que je me présente à la représentation du concert de Montréal.
En entrant hier soir, j’ai pu entendre les deux dernières chansons de Mayer Hawthorne, un jeune blanc du Michigan qui a probablement grandi avec des compilations Motown sur son tourne-disque. Sa bonne bouille, son style soul et sa fougue ont su séduire les 5 000 personnes qui étaient présentes. Avec une reprise plutôt chaleureuse de Walk This Way d’Aerosmith, Hawthorne s’est mis le public dans sa petite poche avant de son beau blouson.
Après la prestation de Hawthorne, je suis resté à ma place. Sur les écrans, les techniciens de Hall & Oates avaient pour objectif de laisser jouer une série de chansons qui provient de l’époque actuelle du duo mais en mode solo. C’est ainsi que je me suis rendu à l’évidence que John Oates écrivait encore d’excellentes chansons et que Daryl Hall avait maintenant sa propre série de télé-réalité. Rien de scandaleux dans son cas, c’est plutôt qu’il reçoit des artistes en performance chez lui. Même Chromeo s’est retrouvé sur cette émission!
Vers 20h45, les musiciens qui accompagnent le groupe se sont retrouvés sur scène, suivis par Hall et Oates, comme il se doit. Deux grosses pointures, dès le commencement. Le groupe propose Maneater et Out of Touch.
Même si la moyenne d’âge du public se veut aussi élevée que le taux de cholestérol d’un Américain moyen, les gens se lèvent et dansent comme si c’était 1984!
Par la suite, le groupe propose une autre série de gros canons mais uniquement pour ceux qui ont suivi la carrière complète du groupe. C’est pourquoi des titres comme Did it in a Minute, Say it isn’t so, Sara Smile et Do What you Want, Be what you Are plaisent à une bonne partie de la foule tandis que les amateurs des gros canons se demandent encore si le duo a oublié Private Eyes.
L’équipe de musiciens est féroce sur scène. Le percussionniste est vivifiant, le bassiste vrombit mais c’est surtout le saxophoniste Charles DeChant qui impressionne. Aisé et arborant une longue tignasse, il adore venir devant la scène pour lancer un duel au guitariste Shane Theriot.
Si Hall semble prendre beaucoup de place, nous avons encore le sentiment qu’Oates demeure dans l’ombre du blondinet. Plus discret, il s’acquitte de ses tâches à la perfection tandis que Hall demeure au centre de la scène.
Il aura fallu attendre la toute dernière chanson pour s’offrir cette avalanche de gros hits des années ’80 avec I Can go For That et au rappel, Rich Girl et You Make My Dreams.
Avec l’âge, il est évident que la voix possède cette tendance à baisser d’un ton. C’est pourquoi Hall ne propose plus certaines notes très hautes pendant certaines chansons, l’exemple le plus flagrant étant les refrains de Private Eyes, chanson offerte à la toute fin avec Kiss On My List, lors du deuxième rappel.
Avec tous les concerts métalloïdes que je me tape en une année, je ne croyais jamais avoir autant de plaisir face à ce duo. Vous auriez dû me voir debout, hurlant les paroles de Kiss on my List, You Make Dreams et Sarah Smile.
Aucunement mais aucunement métallique…