Slayer et Anthrax : Retour sur le concert (13 septembre 2016)
Cette portion de tournée de Slayer nous rappelle celle du début des années ’90 où le groupe partageait la scène avec Anthrax, Megadeth et un tout nouveau venu du nom d’Alice in Chains. Du nom de Clash of the Titans, cette tournée se voulait intéressante pour l’amateur de thrash, étant donné que nous retrouvions 3 des 4 groupes qui sont considérés comme étant des pionniers du genre, le Big Four.
Pour cette version presque moderne du festival, il faut faire une croix sur Megadeth et échanger Alice in Chains par une autre formation thrash légendaire, Death Angel. Un trio excessivement intéressant pour le passionné du genre, nous avons compris rapidement que les gens se sont rués sur les billets car le Metropolis se voulait plein à craquer.
Soirée à guichet fermé, les revendeurs se délectaient les babines à l’extérieur, revendant les billets à 125$ pièce. Est-ce que ce prix exorbitant a empêché le retardataire face à l’assouvissement métallique?
Oh que non!
Je n’ai malheureusement pas pu voir et entendre la performance de Death Angel car j’effectuais une entrevue avec deux membres de Slayer. Je n’ai pu entendre que les deux dernières chansons du groupe qui semblait efficace, comme d’habitude.
Chaud, sale et humide, la sueur perlait des murs du Metropolis. C’était collant et malgré la fraicheur extérieure, nous n’en ressentions aucunement l’effet à l’intérieur des murs de la salle de spectacle.
Le pied ferme, bien installé près de la console de son, j’attendais la venue d’Anthrax. J’ai cessé de compter le nombre de fois où j’ai pu voir le groupe en spectacle. Que ce soit dans son incarnation classique ou avec John Bush, j’ai toujours retiré un malin plaisir face aux concerts d’Anthrax.
Même si je savais à quoi m’attendre, j’espérais tout de même un léger vent de changement. Le groupe est en grande forme et semble en contrôle total face aux prestations. Question de bien promouvoir leur dernier disque, Anthrax a tout de même joué quatre chansons tirées du nouvel album, For all Kings. Le reste des pièces se voulaient des classiques du groupe comme Indians, Caught in a Mosh et même Fight ‘Em Till you Can’t, qui provient de l’album précédent, Worship Music. Il est impensable qu’Anthrax propose un concert sans y jouer Antisocial ou Got the Time. Comme de raison, la formation a inclus les deux chansons, au grand bonheur de la majorité des amateurs présents. Sans vouloir paraître élitiste, je dois avouer que j’aurais pris autre chose qui provient du large répertoire du groupe à la place de ses « interprétations » que le groupe nous sert à chacune de ses visites depuis 1991.
Il est évident que la foule aurait jubilé et participé en grand nombre sur des chansons comme Gung-Ho, Efilnikufesin, I Am the Law, Keep it in the Family,Time ou The Devil you Know. Sauf qu’ici, nous n’avons aucun contrôle… à moins d’avoir une soirée « Anthrax By Request » comme le fait Metallica!
Tout de même, j’ai été conquis une fois de plus et probablement qu’à leur prochaine visite, nous pourrons avoir droit à un concert plus varié et riche en ce qui concerne l’éventail face au choix des pièces. Et selon Scott Ian, le tout devrait se faire prochainement car il a annoncé que le groupe allait revenir en tant que tête d’affiche, dès l’an prochain!
Le rideau blanc qui couvrait le devant de la scène de Slayer servait d’écran pour que l’on puisse voir des projections plutôt antiques du fabuleux logo du groupe qui s’entremêlait avec des croix pendant que l’introduction Delusions of Saviour jouait en guise de musique d’ambiance. La foule était énergique, les horns vers le haut, nous savions tous que les musiciens s’installaient derrière ce rideau pratiquement translucide.
Avec un décor un peu plus épuré qu’à l’habitude, Slayer se contente uniquement d’une toile à l’effigie du dernier album en guise de support visuel et des lumières d’ambiance. C’est avec leurs chansons incisives que le tout va se passer et le groupe pige un peu partout dans son répertoire.
C’est pourquoi des titres du dernier album comme Repentless, You Against You ou Pride in Prejudice se sont retrouvés avec des classiques comme The Antichrist, Mandatory Suicide, Fight Till Death, Dead Skin Mask et South of Heaven en plus de trucs plus « récents » comme Disciple ou Hate Worldwide.
Une fois de plus, Slayer a été… Slayer et je n’ai pas besoin de vous en dire plus! Kerry King a la même bouille qu’il y a 10,15 ou 20 ans. Gary Holt semble de plus en plus à l’aise dans son rôle avec le groupe, Paul Bostaph s’impose toujours aux percussions tandis que Tom Araya semble plus en forme, vocalement parlant.
Même si Tom Araya a annoncé récemment qu’il souhaitait prendre une pause qui pourrait être définitive face à sa carrière de musicien, il faut se dire qu’à voir son sourire empreint d’une sincérité débordante, il serait facile de croire qu’il puisse se raviser car Montréal semble lui faire un effet plus que bénéfique!