Opeth : Retour sur le concert avec The Sword (4 octobre 2016)
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Opeth : Retour sur le concert avec The Sword (4 octobre 2016)

À Montréal, nous avons eu droit à une semaine qui se voulait sous le signe du prog/métal avec les visites de Symphony X, Leprous et Opeth. Même s’ils donnent amplement vers d’autres genres métalloïdes, il demeure que nous pouvons facilement identifier la saveur progressive qui découle de la musique de chacune des formations qui nous a visités en ce début du mois d’octobre.

Avec Opeth, il y a cette facette death métallique qui se colle amplement au groupe sauf qu’avec les dernières parutions des Suédois, cette étiquette semble de moins en moins pouvoir s’apposer sur leurs albums. Même en concert, nous devions nous rendre à l’évidence que le chanteur Mikael Akerfeldt n’était plus très enclin à grogner.

Avec la parution de Sorceress, certains croyaient que le groupe allait retomber dans le genre death métallique. Étant donné que la couverture de l’album se voulait plus juteuse, il était facile de s’imaginer qu’Opeth allait se remettre dans un bain où règne des émanations répugnantes.

Non, Sorceress est un album qui se veut progressif mais qui se veut moins imposant face à cette sphère musicale que les deux albums précédents. Je croyais qu’Opeth allait donc nous livrer une prestation qui allait surtout couvrir les trois derniers albums. Je me suis rendu sur place en me disant que j’allais participer à une célébration musicale où la progression des rythmes allait être un grand tournant face à mon degré de satisfaction.

Je me suis même mis à douter, quelques instants auparavant, en me disant que j’aurais dû aller voir Gorguts à la place…

Avant de m’inquiéter de la liste de chansons d’Opeth, je devais m’acclimater face à The Sword. Si le groupe jouit d’une réputation enviable en ce qui concerne leurs spectacles, il reste que certains items de leur catalogue demeurent un brin étrange. Je me demandais bien ce que le groupe allait nous présenter, question d’avoir une idée claire face à leur choix en ce qui concerne une tournée avec Opeth.

The Sword a capitalisé sur leur matériel plus rock ‘70s car la formation a joué pas moins de 6 chansons, sur un total de 9, qui proviennent de High Country. Cet album se veut beaucoup plus rock qu’Age of Winters, Apocryphon ou Gods of the Earth.

En voyant le groupe sur scène, avec le son et le visuel, tu avais l’impression de regarder le groupe local qui ouvrait pour Boston en 1976. The Sword nous a offert du rock, du pur et du dur, qui entremêlait même le clavier stellaire et la cloche à vache. Un rock appréciable qui te catapulte plaisir, bière et moustache au rang de la réussite grâce à des chansons comme Buzzards, Clock of Feathers, Tres Brujas et Mist & Shadow.

Confiant, The Sword est tellement en contrôle face à ce qu’il offre qu’il peut même s’offrir le luxe de ne pas jouer ses deux plus gros succès, Freya et How Heavy This Axe!

Opeth entre maintenant dans cette catégorie de groupes que j’ai eu l’occasion de voir très, très souvent! Ma première rencontre avec le groupe s’est déroulée le 8 avril 2001 alors qu’Opeth jouait aux Foufs, en ouverture d’Amorphis. Par la suite, le groupe a pris son envolée et c’est surtout au Medley que les concerts mémorables se sont accumulés au fil des ans et des albums.

Mardi soir, j’avais l’impression de revivre les moments vécus lors des concerts présentés à l’époque, au Medley. Étant donné qu’Opeth s’est permis de piger amplement dans son répertoire ancien, je me sentais comblé. D’entendre Akerfeldt grogner sur Demon of the Fall, The Drapery Falls ou Ghost of Perdition m’a semblé être excessivement bénéfique en cette période où je croyais qu’Opeth voulait vraiment éliminer toute source de death métal face à ses prestations.

Par le fait même, Opeth s’est tout de même permis d’y aller en mode plus progressif avec The Wilde Flowers, Cusp of Eternity ou The Devil’s Orchard quoique ceux qui préfèrent Opeth en mode plus acoustique (ce qui frôle le talent d’Harmonium) pouvaient trouver un réconfort assuré avec des chansons comme In My Time of Need et Will O the Wisp.

Autrement dit, il y en avait pour toutes les personnalités du groupe.

Fidèle à son habitude, Mikael Akerfeldt s’est laissé aller les babines entre les chansons. Il raconte quelques anecdotes personnelles en relation avec leur journée de congé passée à Montréal, la journée précédente. Lui et l’ingénieur de son du groupe ont passé la journée à magasiner les disques. Il nous raconte avoir acheté des albums d’Et Cetera, un groupe de prog montréalais mais personne dans la salle ne semblait savoir ce qu’était ce groupe. Il attrape au passage une bière offerte par ce serveur d’une grandeur incommensurable et il parle de hockey avec la foule!

Lors du rappel, le groupe prend les demandes spéciales qui viennent de la foule. Les musiciens essaient tant bien que mal de jouer quelques mesures de certaines des demandes comme Goblin, Hessian Peel ou Bleak pour ensuite se vautrer dans le confort qu’offre la chanson Deliverance.

Une performance livrée sans faille par un groupe qui se veut, encore une fois, au sommet de sa forme. Malgré un nouvel album tout frais, le groupe n’a proposé que trois chanson de ce dernier, préférant satisfaire la horde de fans avec un bel éventail sonique.

Apprécié par le public québécois, Opeth peut se vanter face à son statut de groupe chouchou et lorsque le leader d’Opeth nous dit qu’il est bien heureux d’être de retour ici à Montréal, on ressent grandement la sincérité qui découle de ses paroles.

Réussite, sur toute la ligne!

http://www.opeth.com/

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      Toutes les photos : Mihaela Petrescu