Leprous : Retour sur le concert avec Earthside (3 octobre 2016)
Sur Facebook, il est intéressant de voir le nombre de personnes qui inscrivent des commentaires du genre : « Tu y étais, chanceux ! » après un spectacle qui était présenté la veille. Sachant que certaines personnes avaient l’opportunité de venir mais ont décidé de passer leur tour prétextant une journée au travail le lendemain, une fatigue excessive ou une douleur au bas du corps, je lève un sourcil qui implique le doute.
Je sais pertinemment que c’est surtout en relation avec le fait que la plupart ne souhaite aucunement manquer L’Auberge du Chien Noir…
Même en arrivant plus tard que prévu lundi soir, j’ai tout de même eu droit à un fichu de bon concert grâce à la présence d’Earthside, qui se retrouvait en troisième place pour cette soirée. Je me suis présenté vers 20h35 au Club Soda non pas parce que je regardais l’Auberge du Chien Noir mais c’est surtout lié au fait qu’il demeure excessivement complexe d’avoir accès au Quartier des Spectacles. Avec tous les travaux, les cônes-oranges et les fermetures de tronçons, il faut vraiment prendre le temps de bien analyser le parcours avant le départ.
Et encore là…
Sachant que j’avais manqué les deux premiers groupes, j’avais tout de même le sourire aux lèvres car j’anticipais grandement la venue de Leprous. De plus, j’allais me mettre en mode découverte avec Earthside. Je ne connaissais aucunement le groupe, ce qui voulait dire que mon attention allait être encore plus portée envers le groupe. J’ai donc libéré tous mes sens pour m’acclimater aux sonorités progressives de ce groupe américain.
Largement instrumental, Earthside se veut un quatuor qui génère une belle énergie sur scène. J’ai rarement vu un claviériste faire autant de air drumming, bouger aussi vigoureusement en plus de sauter dans la foule pour aller compléter sa participation sur sa keytar.
Musicalement, le groupe opte pour une série d’ambiances sonores qui ont une facette cinématographique. Entre les pièces, le groupe propose des interludes qui nous laissent croire que nous sommes probablement en train de suivre une histoire. Le groupe a un écran sur scène qui propose des images qui demeurent stables lorsque ce sont des chansons instrumentales mais à mon grand étonnement, le groupe laisse jouer des clips entiers qui présentent des invités de marque au niveau du chant. Long Distance Calling faisait ce genre de collaboration eux-aussi car malgré le fait que ce groupe soit instrumental, quelques pièces avaient des chanteurs comme Peter Dolving de The Haunted, Jonas Renske de Katatonia ou John Bush d’Armored Saint.
Sauf qu’avec Earthside, nous avons eu Daniel Tompkins de TesseracT, Björn Speed Strid de Soilwork et Lajon Witherspoon de Sevendust. Non, ils n’étaient pas présents à Montréal mais bel et bien sur l’écran, qui était sur scène, pendant la prestation du groupe.
Pour leur première visite à Montréal, ce groupe est reparti avec une série de nouveaux amateurs. Et pour les autres qui connaissaient déjà le groupe, ce n’était que la confirmation face à l’immense talent qui découle de cette formation progressive.
La moyenne d’âge chez Leprous est basse. Les membres du groupe sont jeunes, fin de la vingtaine ou début de la trentaine. Ils ont déjà 4 albums, tous excellents en passant. Sur scène, ils assurent au maximum. C’est adroit, excessivement parfait et le jupon ne dépasse jamais.
Mes attentes ont été plus que comblées et ce, dès la première chanson, The Flood. Il est impensable de s’imaginer qu’un groupe puisse rendre une prestation de cette qualité face à cette chanson. Le registre vocal est complexe, les arrangements demeurent minutieux mais le groupe a proposé une version qui se voulait aussi fidèle que celle sur l’album.
Et par la suite, ce n’était qu’une suite d’étonnements et de satisfaction. Einar au chant et aux claviers est fabuleux. Son registre vocal est tout simplement, inclassable. Ce type aurait pu gagner sa vie (grâce à sa voix) à faire des comédies musicales ou devenir un chanteur de pomme. Mais non!
Tu sais, même le jeu des lumières se voulait très adéquat!
Leprous était armé de quatre téléviseurs qui proposaient des images tirées des clips du groupe. Pour être bien franc, ils étaient totalement inutiles étant donné que l’accent était mis sur la performance chirurgicale du groupe qui a émerveillé la maigre foule avec des chansons comme Down, The Valley, Acquired Taste, The Price, Third Law, Rewind ou Forced Entry.
Tout comme lorsque tu te ramasses sur une petite scène, en fin de soirée lors d’un festival, pour participer à un moment magistral loin de la plèbe, ce concert de Leprous se voulait un évènement unique, un peu à l’image de la prestation de Cult of Luna lors du dernier Heavy Montréal où nous avions tous l’impression de vivre un moment unique et privilégié.
En souhaitant que le Caboose Band t’ait offert un bon moment de satisfaction…
L’auberge du chien noir m’a fait hésiter d’y aller comme plusieurs mais ce fut le bon choix . Dans mon top 3 des concerts en 2016 . Earthside , bonne musique , guitariste sympa et francophile , keytardiste dément …