Dark Tranquillity : Retour sur le concert avec Swallow the Sun, Enforcer et Starkill (9 novembre 2016)
Atoma, le nouvel album de Dark Tranquillity risque de se retrouver très haut dans ce qui sera mon Top de 2016. Cet album est sublime, fidèle à la sonorité death mélodique du groupe et possède tous les éléments que j’aime de Dark Tranquillity. En concert, ce groupe suédois laisse planer des airs ténébreux tout en laissant paraître un grand sentiment amical. Leurs concerts sont toujours fantastiques et laissent une touche de magie dans l’air.
Mercredi dernier, cette bande de Suédois était à Montréal et le lendemain, c’était au tour de Québec. C’est bien simple, si le concert de Québec avait eu lieu le samedi, je m’y rendais sans me poser trop de question!
Sur les trois groupes en ouverture, je n’ai pu que voir et entendre Swallow the Sun. Cette troupe de Finlandais propose un death/doom plutôt mélancolique. Les coups de semonce se veulent huileux, l’angoisse se laisse entendre des guitares et l’assombrissement surgit du clavier. L’année dernière, ce groupe a sorti rien de moins qu’un album triple. Trois albums, d’un seul coup! L’expérience peut sembler pénible pour junior mais celui qui apprécie vraiment Swallow the Sun jubilait lors de la sortie de cette trilogie du nom de Songs from the North I, II & III.
Et cette même sensation de jubilation était palpable mercredi lorsque le groupe est monté sur scène. Swallow the Sun a mis l’accent sur ce nouvel album en interprétant 10 Silver Bullets, Silhouettes et Rooms & Shadows. C’est bien peu 3 chansons mais en tenant compte que chaque pièce propose une durée qui avoisine les 8 minutes, on comprend rapidement que les trois chansons prenaient la moitié du temps que le groupe a eu sur scène.
L’accueil de la foule a été plus que favorable pour ce groupe qui n’est vraiment pas là pour mettre un esprit festif lors d’un concert. Ceux qui étaient très près de la scène chantaient à tout rompre les couplets et refrains avec Mikko Kotamäki. Ce dernier possède un grain voix death métallique profond mais il reste que son chant clair n’explose pas autant.
Swallow the Sun sera de retour au Québec avec Amorphis en mars 2017. Je dois avouer que cette combinaison se veut parfaite!
Il est bien de comparer deux groupes lorsque la comparaison se veut possible. C’est pourquoi je peux me permettre un parallèle entre Dark Tranquillity et In Flames. Les deux groupes viennent du même pays, ont débuté environ à la même période et les deux groupes ont déjà eu le chanteur de l’autre groupe sur leur premier album!
Si Dark Tranquillity évolue tout en restant le même groupe, on ne peut dire la même chose venant de la part d’In Flames. La période plus moderne d’In Flames ne ressemble aucunement au son death mélodieux de leur période florissante tandis que Dark Tranquillity continue son cheminement. Si l’un tente de percer un tout autre marché en s’aliénant sa base d’amateurs qui était présente aux débuts de l’ère Nuclear Blast, l’autre préfère garder tout son monde dans le même panier tout en accumulant de nouveaux adeptes, album après album.
Mercredi, c’est un groupe en pleine possession de ses moyens qui s’est retrouvé devant nous aux Foufounes. Avec des projections qui offrent un habile mélange de dessins du guitariste Niklas Sundin (absent de cette série de concerts car il vient tout juste d’avoir un nouveau bébé!) et de paroles des chansons, le groupe nous remet dans le même type d’ambiance que lors des tournées précédentes.
Même si le projecteur semble aveuglant pour les musiciens, Dark Tranquillity ne lésine pas sur la qualité et ils ne manquent aucune note. Il est facile de remarquer que Dark Tranquillity a un nouveau bassiste, l’imposant Anders Iwers. Avec sa bouille qui combine les traits sympathiques du Père Noël avec le chic de Kenny Rogers, ce musicien se veut colossal. Il apporte plus de profondeur au son du groupe qui devait user d’une piste de basse préenregistrée lors de la tournée de l’album Construct. Maintenant, le groupe peut retrouver une sonorité encore plus rondouillarde.
Les deux anciens guitaristes de Deals Death étaient sur scène pour Dark Tranquillity. L’absence de Sundin demandait la présence d’un autre tireur de la 6 cordes mais il faut comprendre que le départ soudain de Martin Henriksson demandait aussi un remplaçant, du moins pour les prestations scéniques. Non, pas question d’utiliser une piste préenregistrée pour combler les vides aux guitares! C’est pourquoi la présence d’Erik Jacobson et de Sebastian Myren se voulait essentielle. Les deux as de la guitare se sont grandement occupés des lignes mélodieuses et pour être franc, nous n’y avons vu que du feu!
Dark Tranquillity a choisi soigneusement des chansons qui représentaient surtout la période plus actuelle du groupe. Avec des titres comme The Lesser Faith, The Treason Wall, The Science of Noise, Terminus (Where Death is Most Alive), Monochromatic Stains, The Wonders at Your Feet et ThereIn, on comprend pourquoi la foule scandait des « DT » entre chaque chanson et pourquoi elle entamait des mélodies vocales épiques lors de certains moments précis, comme lors des concerts d’Iron Maiden!
Comme de raison, Mikael Stanne se voulait touché par l’accueil montréalais. C’est avec honnêteté qu’il nous parle et de le voir avec ses yeux aussi brillants nous confirme que l’accueil n’est probablement pas aussi chaleureux partout en Amérique. Avec fierté, il nous annonce les chansons comme Atoma, Forward Momentum, Our Proof of Life ou The Pitiless qui proviennent toutes du nouvel album de la formation.
En terminant leur concert avec Misery’s Crown, plusieurs choses me sont venues en tête car cette chanson possède un envoûtement métallique indéniable. Je m’imaginais vraiment le groupe sur la petite scène du Heavy Montréal en fin de soirée, en train de séduire le public qui ne connaît pas encore Dark Tranquillity tout en confirmant son statut de groupe intouchable dans le cœur des amateurs qui suivent le groupe depuis plus de 20 ans.
Après cette longue liste de chansons, cette passion palpable sur scène et cette fusion métallique avec la foule, je me suis rendu compte pourquoi je n’ai pas encore écouté le nouvel album d’In Flames, pourquoi je n’ai pas l’intention de le faire mais surtout pourquoi je n’ai aucunement l’envie de me rendre à leur concert dans quelques jours…
Mihaela Petrescu a bravé la foule pour vous offrir cette panoplie d’images!