Metallica: Analyse de l'album « Hardwired… to Self-Destruct »
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Metallica: Analyse de l’album « Hardwired… to Self-Destruct »

metallica-compressedMetallica
Hardwired… to Self-Destruct
Blackened/Warner

J’ai cédé à la tentation. On m’a offert le téléchargement illégal la semaine dernière, je ne l’ai pas accepté. Je voulais vraiment avoir l’album entre les mains, déposer le premier vinyle ( de deux car c’est un double) sur mon tourne-disque, m’asseoir avec les paroles et les lire.

Une véritable expérience, comme à l’époque où j’achetais tous mes disques en me fiant au label ou à la pochette. Je sais, si je me fiais encore aux couvertures, je n’aurais jamais acheté cet album.

Ce rituel peut encore se faire, surtout pour des groupes à la facture un peu plus classique comme les membres du Big 4 que sont Metallica, Slayer, Anthrax et Megadeth.

J’avais entendu les trois premiers extraits de l’album que sont Hardwired, Moth Into Flame et Atlas, Rise! J’ai même triché un peu en entendant Spit out the Bone et j’ai regardé le clip (sans le son!) de ManUnkind. J’avais donc entendu 4 chansons sur un grand total des 12 qui se retrouvent sur ce nouvel album de Metallica.

Avec Hardwired…to Self-Destruct vendredi soir, j’étais préparé mentalement. J’étais seul à la maison, de la bière bien fraîche m’attendait. J’avais les meilleures intentions. Mon esprit était ouvert face à toutes les éventualités.

Je débute mon rituel. Tout va bien…

J’ai arrêté mon écoute après Am I Savage? qui se veut la 5e chanson sur le vinyle car l’ordre des chansons n’est pas le même si vous possédez l’édition vinyle plutôt qu’en CD. J’avais entendu les trois extraits connus en plus de Now That We’re Dead, une chanson satisfaisante.Je dois avouer que les trois premiers extraits « connus » sont vraiment les plus intéressantes du lot. Ce sont les chansons les plus musclées métalliquement parlant, les plus rapides et celles qui se rapprochent le plus du Metallica qui me plaît. Après Am I Savage? j’ai fermé ma chaîne-stéréo pour regarder le film The Conjuring 2

L’écoute de cette chanson a créé encore plus de crainte, de peur et de malaise que le visionnement de ce film. Cette pièce représente ce qui me déplaît grandement chez Metallica, ce qui se résume à une direction mollassonne dans l’écriture, des transitions douteuses et une interprétation langoureuse venant de la voix de James Hetfield.

Une pause s’impose…

En ce dimanche après-midi, après une bonne dizaine d’écoutes additionnelles, je me sens plus apte à écrire mes idées face à cet album. Il est plutôt facile de comprendre que l’album peut s’adresser à toutes les couches et sous-couches d’amateurs du groupe.

De mon côté, étant un amateur de la période plus antique du groupe, je me satisfais des chansons énumérées plus haut et je crois que quelques chansons font office de remplissage beaucoup plus que d’éléments qui pourraient confirmer la solidité de cette production. Des titres comme Am I Savage?, Dream No More, Halo on Fire, ManUnkind et Murder One auraient pu être mise de côté pour nous offrir qu’un album simple mais fichtrement efficace!

Si Hetfield et Ulrich n’étaient pas à la production de l’album en tant que tel, un véritable producteur avec une bonne poigne et une certaine indépendance face aux deux maîtres à penser aurait pu donner un avis éclairé face à la dimension apathique des cinq titres énumérés plus haut.

Et que se passe-t-il avec les autres chansons? Elles demeurent excessivement viables et bien construites pour plaire aux fanatiques de la période du Black Album. Si on prend Now That We’re Dead, le jeu en introduction se veut très convaincant. Il débouche vers une chanson qui demeure ouverte et aérée.

Confusion propose la même croûte croustillante dans son riff en ouverture qu’une chanson comme The Shortest Straw. Cette chanson nous garde dans un univers bien cadencé qui garde le groupe dans une zone efficace, sans aucune voltige musicale.

Here Comes Revenge s’agence bien avec le matériel du groupe car elle incorpore une dynamique excessivement viable aux guitares en plus de proposer une mélodie vocale qui met la voix de James Hetfield en avant plan.

Mes attentes face à un retour à la période thrash métal du groupe ne peuvent être comblées entièrement sur ce disque. Heureusement, il y a les chansons Hardwired, Atlas, Rise! et Moth Into Flame qui s’occupent de cette dimension mais c’est surtout Spit out the Bone qui se veut excessivement efficace.

Tour de force de l’album, et placée en tant que chanson finale, cette pièce demeure la seule qui pourrait être un rejet de l’époque …And Justice For All. C’est un morceau rapide où l’on entend un Hetfield criard comme à l’époque. Il est grandement servi grâce à une complicité musicale qui nous laisse même un Lars Ulrich précis sur les grosses caisses!

Phénomène plutôt étrange sur l’album : l’absence face aux prouesses de Robert Trujillo. Cet habile bassiste est capable de tordre les cordes, de créer des détours fantastiques sur son instrument mais il semble plutôt relégué à un rôle uniquement secondaire tout au long de l’album.

Hardwired… to Self-Destruct n’est pas le retour aux sources complet proposé par les trois premiers extraits mais il reste que l’effort est louable en soi. Avec un « véritable » producteur aux commandes, nous aurions eu droit à un album simple,  beaucoup plus court et plus précis au niveau de la direction.

En souhaitant que Metallica puisse utiliser les services d’un Jens Bogren ou d’un Andy Sneap dans un futur plutôt rapproché. Le plus important resterait de lui laisser le contrôle total sur la production, sans intervention d’Ulrich et de Hetfield.

Tout ça, sans avoir à attendre encore 8 longues années avant le prochain album!

https://metallica.com/

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