Sepultura: Analyse de l'album « Machine Messiah »
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Sepultura: Analyse de l’album « Machine Messiah »

sepultura-machine-messiah_4000pxSepultura
Machine Messiah
Nuclear Blast

Il m’a fallu plusieurs albums avant de m’y faire. Le Sepultura moderne est encore un sujet excessivement brûlant dans le cercle métallique mondial. Certains détestent, certains aiment tandis que d’autres ne jurent que par les disques que l’on peut mettre dans la catégorie « albums classiques » de Sepultura.

Max Cavalera demeure pour plusieurs l’âme du groupe mais il reste que son départ remonte à 20 ans maintenant. Il est avec Soulfly, un groupe qui nous permet d’entendre sa véritable personnalité. Il copule de temps à autre avec Cavalera Conspiracy mais c’est surtout avec Soufly qu’il s’exécute.

D’un autre côté, Derrick Green en est à son huitième album avec Sepultura

Andreas Kisser tient la barque depuis tout ce temps. Le guitariste a vraiment apposé son identité au groupe. Il a offert du changement à la formation, d’énormes changements, même.

Pour être franc, ce n’est que depuis Kairos que je me suis remis à m’intéresser à Sepultura à nouveau. Je trouve encore que le groupe n’est vraiment plus ce qu’il était à l’époque Cavalera et je m’y suis habitué… enfin!

J’ai assimilé et je commence à apprécier le style offert par Green à la voix. Si vous prenez Machine Messiah, la première pièce de l’album, vous comprenez rapidement que cette chanson n’aurait jamais pu voir le jour avec Cavalera aux voix. Premièrement, le style est trop feutré. C’est une chanson qui tapisse largement dans le bourgogne. Green a une voix de velours sur la grande majorité de la chanson, ce que Cavalera ne pourrait jamais faire étant donné qu’il est un grogneur avant tout.

Le premier extrait I Am the Enemy est un titre vitaminé pour Sepultura. Avec sa taloche thrash métal, nous sommes en terrain connu, il n’y a aucun doute là-dessus. En proposant des portions d’instruments à cordes, Phantom Self pourrait avoir des airs pompeux. Ce n’est pas le cas étant donné que c’est la subtilité qui domine face aux arrangements de ces derniers et lorsqu’ils tentent de prendre un peu plus de place, nous sentons qu’il y a une contre-attaque venant de la part d’Andreas Kisser à la guitare qui vient s’imposer pour reprendre sa portion du territoire. Ce phénomène se poursuit sur la chanson Resistant Parasites qui comporte le même type d’aménagements musicaux.

La pièce instrumentale Iceberg Dances, placée comme il se doit au milieu de l’album, permet de fendre en deux parties l’album Machine Messiah. Avec ses briques progressives et bien ciselées musicalement, cette pièce se veut complexe et pourrait facilement passer pour une collaboration entre Sepultura et Santana étant donné l’orgue pimpant, les rythmiques latines, les percussions tribales et la couche métallique apposée juste au-dessus.

Lorsque j’ai entendu Vandals Nest pour la première fois, je me suis demandé si j’étais bien en train d’écouter une pièce de Sepultura. Musicalement, c’était à la sauce habituelle mais c’est au niveau de la voix de Green que le tout est surprenant. Tout au long de la ritournelle, il nous sert la gorge d’usage mais c’est au niveau des refrains que le tout prend une toute autre dimension car j’avais l’impression d’entendre Troy Sanders, le bassiste et chanteur de Mastodon.

Plus concis, moins éparpillé comme album, Machine Messiah est un album métal pour Sepultura car même si le groupe pousse vers d’autres horizons, on sent tout de même la ligne directrice qui reste très droite et nette.

Max Cavalera racontait la semaine dernière qu’il n’avait pas entendu une seule bonne chanson venant de son ancien groupe depuis son départ. Il devrait jeter une oreille sur Machine Messiah car c’est un disque plutôt convaincant!

Disponible le 13 janvier 2017

http://sepultura.com.br/

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