Power Trip : Retour sur le concert avec Iron Reagan, Wild Side et Cell (8 mars 2017)
Il y a des évènements qui ne cessent de nous hanter, de nous titiller dans un sens. Bien souvent, lorsque nous nous retrouvons face à un spectacle qui se veut la première date canadienne, nous nous demandons si le groupe en question passera ce que l’on appelle, les lignes. En ce qui concerne la venue d’Iron Reagan et de Power Trip hier, la question a vite trouvé sa réponse.
C’était négatif pour ce qui est de Ryan Parrish, batteur de la formation Iron Reagan, originaire de la Virginie. Cet ancien pugiliste pour Darkest Hour a pourtant visité le Québec à de nombreuses reprises mais hier, il n’a pas pu traverser la frontière.
Rapidement, les réseaux sociaux se sont retrouvés avec des demandes. Le groupe voulait absolument jouer hier soir et les membres d’Iron Reagan proposaient à des batteurs du coin d’apprendre quelques chansons. Il était aux alentours de 17h00 lorsque le tout s’est retrouvé en ligne et par le fait même, quelques candidats se sont retrouvés en liste pour pouvoir s’exécuter avec le groupe. Aucune façon de pouvoir pratiquer, aucune façon de pouvoir s’acclimater au groupe. De l’improvisation qui demandait tout de même un minimum de préparation.
Ceux qui s’attendaient à un achalandage plutôt mince ont été surpris de voir une longue file à l’intérieur des Foufs. Dès 19h30, la longue queue touchait même à la table de billards. Au niveau de la salle de spectacle, c’était la visite habituelle aux kiosques de souvenirs à l’effigie des groupes et aussi, une façon subtile de s’informer face à la présence d’Iron Reagan sur scène.
La demoiselle au comptoir d’Iron Reagan confirme que le groupe devrait utiliser au moins trois batteurs ce soir et que, tels des soldats avec une blessure mineure, la combat continuerait car rien ne peut arrêter ce groupe!
Vers 20h00, c’est avec beaucoup de « delay » dans la voix que la formation Cell s’est présentée sur la scène pour y livrer un punk montréalais, avec des pulsions plus hardcore. La voix féminine apportait une touche intéressante à leur interprétation qui me rappelait la frappe de Babes in Toyland, à l’époque. Loin d’être hyperactifs sur scène, la troupe s’est contentée de capitaliser tout en musique plutôt qu’en agitation corporelle.
Dans un tout autre registre, Wild Side qui nous vient directement de la scène hardcore… du Montana! Pourtant, c’est avec le style typique de la ville de New York que le groupe nous a épatés. Très ravigotant, Wild Side se veut old school dans son approche et l’interprétation. Avec un chanteur qui propose des intonations qui rejoignent celles de Roger Miret (en plus, le groupe a joué une chanson d’Agnostic Front) mais en version plus chaleureuse, nous avons tout de suite remarqué son aisance face à ses mouvements de karaté à la Chuck Norris. Son look militaire et sa carrure nous laissait une certaine image de Greg Puciato de Dillinger Escape Plan. Avec deux membres du groupe qui arboraient des t-shirts des Doughboys, c’était leur manière de saluer la scène montréalaise.
Après une légère pause qui s’est déroulée sur les rythmes grunge des années ’90, Iron Reagan s’est amené sur scène. Pour les trois premières chansons, le groupe a utilisé les services d’un batteur à la chevelure blonde. Il a tapé les peaux convenablement, ne ratant aucunement la rythmique ou les cymbales. Plutôt intéressant comme résultat étant donné la fraîcheur qui débordait de cet alignement improvisé. Dans la foule, c’était chaotique et digne des grandes embardées. Quoiqu’il en soit, le tout est demeuré plutôt respectueux malgré que certains se soient ramassés avec des bottines au visage, des coups de coude derrière la tête ou des poings au torse.
Comme deuxième batteur, Iron Reagan s’est retrouvé avec un percussionniste qui a été ajouté à la toute dernière seconde. Il s’est manifesté une trentaine de minutes avant le concert pour démontrer son intérêt face au projet. Il n’a effectué qu’une seule chanson mais elle était dans la poche, et profondément! Pour terminer leur prestation écourtée, le groupe s’est retrouvé avec Chris Ulsh de Power Trip.
Avec cette trinité de percussionnistes, le groupe a tout de même proposé Your Kid’s an Asshole, Fuck the Neighbors, Shame Spiral, Cycle of Violence en plus d’y aller avec Don’t Tread on Me de Cro-Mags.
C’est avec une attitude assumée que Power Trip s’est emparé de la scène. Et par emparer, il fallait le voir! Un ravage, un carnage et une folie démentielle s’est retrouvée autant sur scène que devant la scène. Le groupe assure comme un escadron assoiffé de vengeance, les positions sont féroces et tu as l’impression de voir Obituary ou Entombed sur scène, comme à la fin des années ’80.
Power Trip s’est promené sur le nouvel album Nightmare Logic tout en pigeant ailleurs dans sa discographie. Chaque pièce se voulait convaincante, les têtes de dévissaient des corps des musiciens et le body surfing se voulait ouvert à tous ceux qui souhaitaient si aventurer!
Adroits et précis malgré un tortillement de la tête, les musiciens du groupe osent frapper avec adresse. Il ne reste plus qu’au chanteur Riley Gale d’alterner entre le brassage capillaire ou le port de la casquette! Fait intéressant, une gentille demoiselle lui a même laissé un léger bisou sur la joue, avant de plonger dans la foule…
Show de l’année? Il est encore trop tôt pour le confirmer mais Power Trip et Iron Reagan viennent de placer la barre excessivement haute!