Pallbearer: Analyse de cet album splendide qu'est Heartless
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Pallbearer: Analyse de cet album splendide qu’est Heartless

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Heartless
Profound Lore

Comme je le dis à chaque fois, l’écoute d’un album doom n’a rien de très récréatif, de ludique ou de très enjôlant. C’est plus souvent une plainte, une douleur musicale qui transperce les enceintes acoustiques.

Les formations qui maîtrisent bien le genre sont capables de canaliser le désespoir, le passer au tamis pour en sortir les éléments qui seront les plus aptes à se retrouver dans une chanson.

Pallbearer est un groupe d’envergure face à cette capacité en ce qui concerne cette détresse métalloïde. Avec des pulsations qui proviennent de la même source chagrinante que Black Sabbath, Candlemass et Saint Vitus, ce groupe de l’Arkansas produit une musique juste assez enivrante pour éveiller ta soif tout en proposant du même coup une charge plutôt amollissante pour l’âme.

Si leur premier album a reçu l’approbation, nous avons ensuite accueilli le second avec un enthousiasme hors du commun. Cette troisième production rejoint-elle les standards proposés par Pallbearer depuis leur premier album?

Encore plus riche musicalement, le groupe n’a pas eu peur d’explorer sur Dancing in Madness. Avec cette pièce d’une douzaine de minutes, Pallbearer se mouille même avec quelques touches progressives qui se veulent agréables, touchant de près un groupe comme Pink Floyd en ce qui concerne l’ambiance générale en ouverture. Ensuite, les guitares se gonflent pour ouvrir une fente infernale où même les voix se montrent plus coriaces. La tombée se fera de façon plus chaleureuse, laissant une guitare acoustique ouvrir le passage aux voix à l’unisson.

Pallbearer nous sert même des guitares plus acerbes, plus croustillantes sur I Saw the End et Thorns. L’envolée céleste offerte par Lie of Survival se veut poignante. La guitare trace le chemin, qui se veut tortueux. Cette peine engendrée par l’abandon, nous pouvons la ressentir profondément lors des transitions.

Cruel Road est la plus métal du lot. Comme un retour vers les racines du genre, cet hymne se veut ravageur, cadencé mais avec une certaine incursion vers le conflit face à une structure plus proprette. Même si la ligne semble tracée de façon adroite, on sent que le groupe tente de la dérégler lors de certains moments, question de déstabiliser l’auditeur face à cette pièce qui semblait plus traditionnelle à la base.

Heartless est un disque surprenant, balancé et exquis. Cette bête sonore est idéale lors d’une session d’écoute qui se déroulera lorsque tu seras seul, question de pouvoir en analyser toutes les subtilités. Produite par le groupe, nous pouvons facilement comprendre que les musiciens de Pallbearer savaient ce qu’ils voulaient faire et quelle direction musicale ils devaient prendre.

En poussant l’audace au niveau des arrangements, des transitions, des guitares et des choix au niveau de la voix, les musiciens ont effectué une série de changements (comme sur la chanson-titre et A Plea for Purging) qui demeurent juste assez subtils pour que nous soyons en mode satisfaction sans avoir l’impression que le groupe se soit dénaturé.

Cet album se retrouvera très haut dans ma liste de 2017!

http://pallbearerdoom.com/

[youtube]DNl_18Kr56g[/youtube]