Critiques en Vrac: Que de la taciturnité avec Junius, Nord et Pillorian
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Critiques en Vrac: Que de la taciturnité avec Junius, Nord et Pillorian

junius_eternal_3000x3000Junius
Eternal Rituals for the Accretion of Light
Prosthetic

Longue période sans avoir une nouveauté de la part de ce groupe post-métal qu’est Junius. 6 ans… ou 3 ans si vous comptez le mini-album Days of the Fallen Sun. Une chose est certaine, l’attente valait la peine étant donné que la formation américaine livre amplement la marchandise sur cet album.

La formule demeure la même que sur l’album précédent, Reports from the Threshold of Death, quoique sur ce disque, Junius nous la pousse de façon plus heavy lors de certains passages.

Des voix plus acerbes et criardes sur Clean the Beast en passant par le déséquilibre musical offert sur A Mass for Metaphysicians, Junius tente de laisser sa marque (bien imprégnée et très profondément) avec une solidité musicale. Par contre,  Masquerade in Veils est une pièce beaucoup plus épurée avec sa guitare acoustique et sa voix caverneuse. Une balade qui rappelle au passage le climat vocal imposé par Sisters of Mercy.

Pendant les autres minutes qui meublent Eternal Rituals for the Accretion of Light, c’est encore cet habile mélange de passages éthérés, d’ambiances glauques, de guitares poignantes et de claviers astraux.

Avec sa pondération parfaite, ce disque coule son métal en fusion dans un moule aux contours sombres avec une pointe vers le new wave… ce qui nous permettrait de s’imaginer ce qu’aurait donné un groupe formé par des membres de Tears for Fears, Deftones tout en ayant un émule de Peter Steele de Type O Negative qui s’essaierait à la voix!

Pour voir et entendre Clean the Beast, vous devez [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=QvZddkash0E »]cliquer ICI![/youtube]

http://www.juniusmusic.com/

pulsenord

Nord
Sombre Jour/Les Saisons Froides
Eastside

Réédition en format double pour ce qui est de Nord, un projet en parallèle de Dave Skogen Jobin, tête pensante chez Triskèle. Paru à l’origine en format numérique, cette compilation se veut donc un recueil de l’essentiel face au matériel de ce projet totalement saguenéen.

C’est le label polonais Eastside qui s’occupe de cette édition, ce qui se veut étrange étant donné que tu effectues l’achat d’un import venant d’un groupe qui se retrouve au bout de l’autoroute 175!

Beaucoup plus axé sur le black métal ambiant évoquant le froid du Royaume de Jean Tremblay, Nord préfère mettre le cap sur une élaboration musicale qui met en branle des changements musicaux qui se veulent frigorifiques.

Claviers, percussions électroniques et guitares à peine sorties de leur hibernation se fondent pour créer des nuances plutôt tranchantes.

Lueur Nocturne évoque l’apaisement avec sa guitare acoustique en ouverture mais se projette vers une ascension sensible pour retomber vers les mêmes contrées refroidies. Grandiose est la pièce du nom de Croisade avec son scintillement mais l’aridité musicale de Dessèchement et de Révérence Funèbre permet d’apprécier l’approche de Skogen face à la sonorité de Nord.

En ce doux printemps mouillé, cette compilation de Nord s’appréciera avec une certaine parcimonie étant donné que l’étincellement solaire brille par… son absence!

Pour entendre Dessèchement, vous devez [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=t-0tDWfk4kc »]cliquer ICI![/youtube]

https://nord-boreal.bandcamp.com/

pulsepillorian_obsidian_arc_cover

Pillorian
Obsidian Arc
Eisenwald Tonschmiede

Retiré du monde métallique depuis une année, Agalloch a laissé un héritage enviable dans le domaine musical plus lugubre. Un peu comme l’a fait ISIS, Agalloch s’est retiré alors que le groupe était au sommet de sa forme et au pinacle de la création.

Un geste étrange pour certain, un suicide musical pour d’autres, on se doutait bien que la succession allait suivre. Avec Pillorian, John Haughm (ancien leader d’Agalloch) se retrouve en mode trio avec Trevor Matthews, le batteur d’Uada en plus du bassiste Stephen Parker qui a déjà été membre de Pathology, un groupe death métallique qui n’a rien à voir avec ce que peut offrir Pillorian.

Compte tenu de la force de frappe lugubre qui provient de l’esprit malveillant de Haughm, il faut comprendre que nous restons dans le même type de métal que proposait son ancienne formation quoique Pillorian se veuille plus rustre, salaud et éraillé.

Obsidian Arc est un album qui déborde de grisaille. C’est un black métal bercé par l’appel de la forêt!

Amateur d’Agalloch et du Opeth antique, laissez l’aliénation vous emporter car cet album demeure triomphal avec son approche sinistre.

http://www.pillorian.com/

[youtube]_bZ8wZwkfnU[/youtube]