Kreator et Obituary : Retour sur l'arrêt montréalais du Decibel Tour (12 avril 2017)
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Kreator et Obituary : Retour sur l’arrêt montréalais du Decibel Tour (12 avril 2017)

Il semblerait qu’il n’y ait rien à faire. Absolument. Quoique certains m’aient raconté qu’il faut entourer de ruban le petit orteil avec l’autre d’à côté. Se heurter le pied sur le coin de la table, ça fait tout le temps mal. Je ne me suis pas manqué cette fois-ci. Mon orteil est devenu bleu, vert et aussi noir que mes t-shirts métalliques!

Ceci ne m’a pas empêché de travailler, de fonctionner et de vaquer à mes occupations quotidiennes. J’ai même été au concert du Decibel Tour qui proposait Horrendous, Midnight, Obituary et Kreator. Guichet fermé, se sera compacté… copieusement!

Après être descendu au niveau du plancher au Club Soda, je me suis installé devant la scène pour voir le death métal patriarcal offert par Horrendous. Ce groupe ouvre sur cette tournée du Decibel Tour. Vénéré par les scribes de ce magazine, cette formation américaine propose un death métal qui n’a rien de guttural. C’est plutôt croustillant en oreille, jamais déchirant.

Avec une trentaine de minutes sur scène, Horrendous avait amplement le temps d’interpréter des pièces tirées de leurs trois albums. En étant sur scène très tôt, le groupe doit être habitué de jouer devant des foules plutôt mince depuis le début de la tournée mais pour l’arrêt montréalais, il y avait déjà un large assemblage de métalloïdes prêt à découvrir cette formation fortement encensé ou tout simplement confirmer le fait que ce qui se retrouve sur les albums reçoit un transfert convenable sur scène. Avec l’enthousiasme palpable et visible sur les tronches des membres de Horrendous, il était facile de comprendre que chacun prenait son pied… jusqu’à ce que je me fasse piétiner le mien!

L’énervement prenait une ampleur certaine devant le groupe et crac, ma blessure encore fraîche m’a rappelé que mon emplacement pour la soirée demandait une révision. J’ai donc opté pour l’étage, assis bien peinard.

Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai opté pour l’option de l’étage au Club Soda. D’être écrasé à cet endroit t’offre une accalmie certaine et une sécurité pour le pied. Mais d’avoir une barre en plein milieu du champ de vision, c’est plutôt désolant.

Midnight est arrivé sur scène en portant une guitare bien haute. Tenue par le manche, cette dernière n’eut que quelques instants de gloire. Athenar, bassiste et chanteur du groupe, s’est permis de la faire éclater devant la batterie. En agissant de la sorte, Midnight nous confirmait que leur prestation serait destructrice, sale et colossale!

Le speed/black métal de Midnight se retrouve dans les mêmes écoulements huileux que ceux de Venom et Motörhead. Portant des cagoules de tortionnaires, les membres du trio déchargent  sur leur instrument avec une charge imposante. Punk dans leur approche, cette formation n’use point d’originalité mais propose plutôt de l’efficacité!

Et tant qu’à démantibuler une guitare en ouverture, Midnight a profité des derniers coups de semonce pour anéantir une basse et ainsi, quitter la scène sous les applaudissements.

Obituary a une position enviable sur cette tournée. Possédant un chrono de 45 minutes, le groupe floridien se doit de bien meubler son temps, pour nous offrir que la crème face à leur catalogue. Jouissant d’une sonorisation massive, Obituary a su nous dévisser le cou avec une sélection digne d’une compilation des grands succès du groupe! En place lors de l’introduction venant de l’album Slowly We Rot, les musiciens semblaient satisfaits de l’accueil offert par ce Club Soda en mode guichet fermé. L’entrée sur scène de John Tardy s’est faite sur l’approbation de la foule alors qu’il venait faire travailler sa gorge grumeleuse sur Internal Bleeding.

Le son rasoir des guitares de Peres et Owen était à point. L’imposant Terry Butler, à la basse, faisait rouler son instrument avec une aisance hors du commun et Donald Tardy aux percussions semblait avoir un plaisir fou face à son travail qui demeure, intense! Une fois de plus, je me suis retrouvé en mode hypnose avec le jeu de Trevor Peres, à la guitare. Sa posture saccadée et ses élans de tête qui propulsent son immense chevelure de tous les côtés demeurent magnétiques pour l’œil!

En catapultant des chansons comme Chopped in Half, Sentence Day, A Lesson in Vengeance, Find the Arise, Don’t Care, Till Death, Ten Thousand Ways to Die et Slowly We Rot, les Floridiens nous confirmaient que leur death métal se voulait encore (et toujours!) préhistorique mais possédait encore cette vitalité qui impressionne encore en cette période plus moderne. Certains ont déploré le faut que le groupe n’ait pas joué The End Complete mais il faut surtout se rappeler qu’en promouvant un nouvel album, un choix s’impose parfois face au matériel plus récent au détriment de quelques classiques.

Kreator a commencé l’année avec pugnacité avec la sortie de Gods of Violence, leur tout nouvel album. Leur thrash métal est pertinent et sur scène, la déception ne se pointe jamais le nez. Le décor aux couleurs du nouvel album se voulait moins imposant que lors des dernières visites pour Phantom Antichrist où le groupe allemand semblait en avoir mis beaucoup plus que ce que le client demandait.

Avec simplicité, le fond de scène aux couleurs de Gods of Violence (l’édition en Cd et non en vinyle) se voulait amplement suffisant avec, en extra, un éclairage supplémentaire au niveau de la batterie.

Nous nous attendions à ce que le groupe propose la chanson-titre en ouverture du concert mais c’est plutôt un doublé contenant Hordes of Chaos et Phobia qui s’est retrouvé en tant que méthode pour souhaiter la bienvenue.

Un duo du nouvel album qui comprenait Satan is Real et Gods of Violence a permis de nous préparer face au premier vrai classique du groupe offert pour cet arrêt montréalais, People of the Lie. Chanson au refrain mémorable, elle a reçu un accueil aussi chaleureux qu’Extreme  Agression, offerte un peu plus tard en soirée.

Mille Petrozza  a agi en véritable maître de cérémonie métallique, une fois de plus! Que ce soit dans une salle à pleine capacité au Québec ou lors d’un concert au Wacken Open Air devant 95 000 personnes, ce leader charismatique s’adresse avec la même audace et le même enthousiasme. Une fois de plus, il a partagé son amour face à la ville, soulignant le fait que Montréal a toujours soutenu le groupe, dans les bons moments… tout comme dans les mauvais!

De mémoire, je n’avais jamais entendu Total Death en concert. Kreator a vraiment offert un cadeau d’une valeur inestimable en ressortant cette pièce plus obscure de son catalogue.

Le matériel du nouvel album s’est bien imbriqué avec les standards habituels du groupe qui a su alterner entre Enemy of God, Phantom Antichrist en plus de Violent Revolution tout en lançant au passage Fallen Brother, Hail to the Horde et World War Now.

Lorsque Mille est revenu sur scène avec son drapeau à la main droite, il était évident que le concert touchait à sa fin. Flag of Hate est généralement dans les dernières chansons offertes en soirée et le rituel qui l’accompagne se veut aussi important que l’achat d’un t-shirt au kiosque de souvenirs!

Après avoir fait crier la foule, Kreator s’est élancé sur cette pièce pour ensuite bifurquer sur Under the Guillotine et Pleasure to Kill.

En quittant le Club Soda, je ne boitais pas. Le pied m’élançait mais au moins, je n’ai pas empiré mon état en choisissant de la jouer prudente… face à mon orteil!

Les images sont de Mihaela Petrescu!

http://kreator-terrorzone.de/

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