Katatonia: Retour sur le concert de Montréal (19 avril 2017)
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Katatonia: Retour sur le concert de Montréal (19 avril 2017)

Il serait cliché de faire un parallèle avec la soirée pluvieuse de mercredi avec la venue de Katatonia. Pourtant, c’est ce que je vais faire. Le plan était parfait, la soirée revêtait ses plus beaux atouts pour accueillir ce groupe suédois reconnu pour sa musique lourde et chargée au niveau des émotions tristounettes.

Le pas accéléré, j’avançais sur St-Laurent pour pouvoir m’engouffrer dans le Club Soda. Surprenant, l’étage du haut est ouvert pour ce spectacle. Au fil des années, Katatonia est venu à quelques reprises à Montréal et à chaque fois, la salle se voulait vide à moitié… ou à moitié pleine si l’on garde la notion du positivisme.

Le fait que Katatonia se soit retrouvé en tournée avec Devin Townsend et Opeth lors des dernières années n’est pas un facteur à négliger en ce qui concerne ce souffle de popularité. De plus, le groupe a lancé de très bons albums qui ne déçoivent jamais l’amateur de métal dépressif.

La foule est dense mais pas assez pour que nos mouvements sur le plancher en souffrent. Je suis capable de me rendre assez près de la scène pour entendre Caspian qui en est aux derniers préparatifs face à ce qui deviendra, une prestation monumentale.

Ça commence fort. Pour un groupe en ouverture, les musiciens profitent d’une bonne balance de son. Leur post-rock instrumental combine l’émotivité d’Explosions in the Sky avec la hargne musicale d’ISIS.

Je suis totalement en mode découverte en ce qui concerne le groupe… qui en est à sa 5e visite en un an! Même l’éclairage est à ravir! L’intensité des lumières qui proviennent de derrière sont à l’unisson avec les coups fumants des chansons instrumentales. Des « contenants » éclairés, laissant paraître l’image d’une plume, sont disposés sur les amplificateurs des musiciens et ils sont activés en relation avec certains moments très précis.

Au niveau musical, c’était tout simplement poignant tout en étant épique. Une découverte grandiose pour ma part et pour d’autres amateurs de musique présents en cette soirée.

J’ai eu l’occasion d’être présent à chaque présence de Katatonia à Montréal, de leur premier passage en 2004 aux Foufs en passant par leur arrêt à Québec avec Opeth jusqu’à leur dernière présence en 2013. À chaque fois, j’ai le même constat face à Katatonia : j’apprécie beaucoup plus leurs albums que leurs prestations sur scène.

Oui, leur musique peut parfois être lourde et chargée au niveau des émotions. Parfois, je me disais que c’était peut-être juste au niveau des choix de chansons ou est-ce le temps passé sur scène qui demeure trop long? Katatonia ont tout de même des chansons plus bouleversantes sauf que certaines demeurent trop langoureuses selon mes standards.

Ai-je vécu un renouveau face à Katatonia? Était-ce l’épiphanie tant attendue?

Avec Last Song Before the Fade, Criminals et Serein, nous tombions avec un premier trio de pièces qui se voulait parfait. Les musiciens sont contemplatifs sur leur instrument, quoiqu’Anders Nyström semble avoir quelques problèmes avec sa guitare. Même lorsqu’il est hors de notre vue pour régler les troubles sur sa guitare, nous pouvons le voir revenir sur scène pour effectuer ses parties de voix d’accompagnement.

Avec une salle aussi remplie pour le groupe, nous pouvons ressentir la grande satisfaction des musiciens face à cet accueil qui se veut chaleureux. Dead Letters, Buildings et Old Heart Falls permettent la continuation de ce bal et cette dernière se veut la plus chargée au niveau de notre sensibilité depuis le début du spectacle. Ravi, je me retourne, question de me commander une autre bière au comptoir aménagé sur le côté de la salle.

À date, aucun coup de gueule. Je me sens choyé d’être sur place et pour une première fois, je suis en fusion totale avec Katatonia. Malgré le fait que Last Fair Deal Gone Down demeure mon album fétiche du groupe, je n’ai jamais été convaincu de l’interprétation en spectacle d’une chanson comme Teargas. Encore une fois, je n’ai pu sentir la puissance que l’on retrouve sur l’album m’envahir lors de sa présence sur scène.

Evidence est apparue pour m’enlever le goût amer de Teargas. Chanson-phare de l’album Viva Emptiness, sa parcelle joviale m’a ravigoté. Même chose avec Ghost of the Sun et sa frénésie calculée. Rempli de positivisme, j’avais le sourire facile et la continuité se voulait attrayante.

Pour être franc, j’ai vraiment apprécié ce tour de chant de Katatonia. Le choix de chansons semblait plus minutieux qu’à l’habitude malgré le fait que quelques-unes se voulaient trop poisseuses à mon goût, comme In the White et Forsaker.

En recevant My Twin, Lethean et July au rappel, ceci m’a confirmé que je venais de vivre une remise à neuf du compteur, un genre de retour face à mon appréciation en ce qui concerne le groupe.

Maintenant, je peux garantir que je me régalerai autant de Katatonia sur disque que sur scène!

http://www.katatonia.com/

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      Toutes les photos: Mihaela Petrescu