Red Hot Chili Peppers : Retour sur le concert de Montréal (20 juin 2017)
Densité de population hier soir lors de la venue de Red Hot Chili Peppers. C’est à se demander si les gens qui désiraient voir le groupe à Québec ne s’étaient pas déplacés vers le Centre Bell car nous étions environ 15 000 amateurs. En annulant leur présence dans la Vieille Capitale pour un « conflit d’horaire », probablement que quelques Québécois ont utilisé deux journées de leur banque de congés « maladie », question de voir leur groupe fétiche sur scène.
Nous devons comprendre qu’il n’y a pas d’amertume dans le camp du groupe face à leur ancien batteur, Jack Irons. Membre fondateur du groupe, il a quitté le groupe en 1988 après la mort de Hillel Slovak. C’est Irons qui ouvre les concerts sur cette tournée, confirmant le climat paisible qui existe entre les musiciens.
Pas certain que Peter Criss ouvrirait pour KISS…
Mais malheureusement, étant donné que le batteur montait sur scène dès 19h30, je n’ai pu assister à sa prestation.
Par contre, j’étais assis à ma place lors de l’arrivée de Deerhoof, la formation qui se retrouvait en sandwich lors de cette soirée. Avec leur rock totalement éclaté, j’avais l’impression de regarder et d’écouter une version psychédélique des Sugarcubes, l’ancien groupe de Bjork.
Deerhoof s’en est bien tiré malgré le fait que leur musique n’est pas facilement digérable pour l’oreille de l’amateur de rock plus conventionnel. De voir la leader du groupe Satomi Matsuzaki faire des écartèlements tout en jouant de la basse se voulait agréable et ludique.
Il faut avouer que l’intervention du batteur, juste avant la dernière chanson, valait son pesant d’or. Dans un français plutôt cassé, Greg Saunier a fait un effort louable pour remercier la foule. Il a avisé le public qu’il devait parler « lentement » et il semblait excessivement fier et satisfait de l’accueil réservé à son groupe.
Avant la prestation de Red Hot Chili Peppers, je me suis mis à analyser le plafond du Centre Bell. On pouvait y voir quelques centaines de tubes blancs qui pendouillaient de la structure d’acier. Je me suis dit que chaque tube était probablement un t-shirt bien roulé mais en regardant de plus près, j’ai bien vu que c’était plutôt une série de tubes lumineux.
C’était mon deuxième concert de Red Hot Chili Peppers en moins d’un an. Si leur concert de 2016 à Osheaga se voulait beaucoup plus une soirée karaoké de grands succès, je savais que celui d’hier serait beaucoup plus axé sur leur dernière parution, The Getaway. En y allant avec 4 chansons de cet album sur une quinzaine de titres, on ne peut pas dire que le groupe ait tenté de nous étourdir avec le matériel provenant de The Getaway.
Le tour de chant de la formation a débuté avec une session improvisée qui nous venait de Flea (a-t-il passé sa journée à magasiner chez le costumier de Radio-Canada?), Chad Smith et l’abuseur de la pédale wah-wah, Josh Klinghoffer. Ils échangent des regards tout en manipulant leur instrument de prédilection. Il est fascinant de voir cette chimie musicale qui habite le trio qui prend place sur scène. Apparition sur scène d’Anthony Kiedis, le préféré des dames. Petite moustache, casquette, bermuda noir et t-shirt des Raiders, il a la même bouille que l’an passé.
Avec Around the World, le groupe donne immédiatement le ton à cette soirée qui se fera sous le signe de la joie, l’amour et le divertissement musical. Ce que je croyais être une série de t-shirts roulés vient de mourir. Ma deuxième idée est la bonne car cette série de tubes nous donne l’impression d’être sous un immense chandelier. Chaque tube est donc une lumière qui change sa couleur, au gré des chansons.
Mais, il faut oublier l’effet stabilisant du chandelier car chaque tube est attaché à une longue corde, ce qui permet au tube de monter et de descendre. Les effets créés par ce nouveau type d’éclairage est ce qu’il y a de plus impressionnant en ce qui concerne l’éclairage lors d’un spectacle. Des effets de pont, de vagues et d’illusions sont produits grâce à une expertise hors du commun et chaque chanson du groupe obtient un type d’effet qui lui est propre.
Utilisé tout au long de la soirée, en symbiose avec les écrans sur scène, ce système luminaire révolutionnaire vaut à lui seul le prix de ton billet. Aucunement répétitif, son exploitation est maximisée grandement!
Pour en revenir au spectacle, il faut comprendre que la grande majorité du public est maniaque face au groupe. C’est pourquoi des chansons comme The Zephyr Song, Sick Love, Tell me Baby, Don’t Forget Me et Go Robot n’ont pas été boudées comparativement aux gros canons comme Snow ((Hey oh)), Californication, Suck my Kiss et By the Way.
Depuis quelques années, les musiciens de Red Hot Chili Peppers ont décidé de gonfler l’offre musicale en ajoutant deux musiciens sur scène. C’est pourquoi un percussionniste et un claviériste se sont greffés au groupe. Question d’ajouter quelques subtilités ici et là, on sent que leur présence est surtout remarquée lors de l’interprétation des pièces plus récentes.
De mon côté, de ne pas offrir de chansons provenant de Mother’s Milk demeure une déception à chaque fois où je vois le groupe en spectacle. Oui, leur reprise de Fire de Jimmy Hendrix provient de cet album mais ce n’est rien comparativement à l’impact d’un Knock Me Down, Higher Ground (qui est aussi une reprise mais de Stevie Wonder) ou Magic Johnson.
Soul to Squeeze a été fortement agréable. À l’origine, cette chanson se retrouvait sur la trame sonore du film Coneheads et était passée un peu dans le beurre étant donné que le film n’avait pas obtenu un grand succès au box-office. De voir que le groupe continue de jouer cette chanson lors des spectacles prouve que les membres du groupe croient encore au potentiel de ce joyau perdu.
Avec la fermeture des lumières qui nous annonçait soit la fin du concert ou une demande face à un rappel, Montréal a agi comme elle se doit en entamant, à l’unisson, son célèbre cri de ralliement « Olé olé olé! ».
Le premier à revenir sur scène était Chad Smith qui s’est installé derrière sa batterie pour improviser une cadence qui accompagnait parfaitement les cris de la foule. À la fin de son improvisation, le groupe est revenu sur scène pour y aller avec Goodbye Angels et, comme de raison, Give it Away.
Quelques tubes lumineux restent éclairés, maximisant sur le rouge vif. Prenant la forme du logo du groupe, on peut le voir clairement car il est incliné, question de bien voir sa silhouette magnifiquement ciselé. Klinghoffer s’est permis un extrait du « Oh Canada » à la guitare. Par la suite, Flea nous a lancé un message de paix et d’amour, en n’oubliant pas de remercier profondément tout ce beau monde. Même chose avec Smith qui a lancé quelques baguettes avant de prendre le micro pour nous reconfirmer qu’il est bien de savoir célébrer pacifiquement, surtout en cette période plutôt étrange au niveau mondial.
Comme on s’en doute tous, un spectacle de Red Hot Chili Peppers est un grand divertissement musical. Certains souligneront le manque de puissance au niveau vocal nous venant de la part de Kiedis mais l’apport musical des autres musiciens est tout simplement, magistral!
Malgré le fait que Kiedis s’est retrouvé en bédaine, aucun des autres membres ne s’est ramassé avec un bas sur la zigounette…
Cette période est loin derrière le groupe!
Bravo bel article 🙂
Merci, c’est bien apprécié!