Lamb of God : Retour sur le concert de Montréal avec Cryptopsy et Behemoth (24 juillet 2017)
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Lamb of God : Retour sur le concert de Montréal avec Cryptopsy et Behemoth (24 juillet 2017)

J’ai toujours eu cette relation plutôt étrange avec Lamb of God. C’est la même chose avec GrimSkunk, le même type de phénomène se produit lorsque j’écoute le groupe en mode CD, par exemple. Lorsque je prends le temps de mettre un disque des deux groupes, je ne peux pas en faire une écoute complète. J’avance certaines pièces, j’en remets d’autres.

Sauf qu’en concert, je suis preneur et en grande quantité. J’ai vu Lamb of God a de nombreuses reprises, même lorsque le groupe s’est retrouvé en ouverture de la tournée avec Cannibal Corpse et de Dimmu Borgir. C’est à ce moment que j’ai compris le plein potentiel de ce groupe. Surtout sur scène!

J’avais une entrevue à faire hier avec John Campbell, le bassiste de Lamb of God. Question de me remettre dans l’esprit du groupe, j’ai revisité le catalogue du groupe en fin de semaine. Même constat : je faisais avancer quelques pièces et remettais souvent les mêmes. L’exercice se voulait complexe, pour être franc… Je ne pouvais pas écouter un album complet, d’un seul trait!

Hier soir, lorsque Lamb of God a quitté la scène, j’ai trouvé que ma soirée avait passé trop rapidement. J’aurais pris au moins une quinzaine de minutes de plus. Trente au maximum car c’est humainement impossible de mener une barque aussi longtemps avec toute l’intensité que le groupe dégageait hier.

Étrange comme relation, n’est-ce pas? Ça me fait penser à mon aversion au yogourt aux fraises mais au délice que me procure la confiture aux fraises! Même sentiment avec les framboises car je suis un maniaque du yogourt aux framboises mais la confiture fabriquée avec ce petit fruit m’horripile!

Guichet fermé hier soir, ce qui confirme l’attachement qui lie le public montréalais, ou même québécois, avec la formation de la Virginie. Oui, cette soirée est une immense preuve d’affection étant donné que l’offre métalloïde se veut vaste en cet été 2017, car il aurait été facile de dire aux copains que vous deviez passer votre tour pour mettre un peu plus l’accent sur la venue de Metallica ou Guns N’ Roses.

À moins que tout le monde ait prévu le coup depuis un bon bout?

Cryptopsy a été ajouté il y a quelques semaines à peine. Une addition intéressante qui venait ajouter de la valeur au niveau de la carte présentée hier soir. En y allant avec une interprétation complète de leur album None So Vile, personne ne pouvait proclamer que Cryptopsy n’a pas assez joué de vieux stock. Si la salle était déjà pleine lors de la prestation du groupe, nous avons pu remarquer aisément que pour certains, c’était leur baptême face au death métal brutal et technique de Crytopsy.

Slit your Guts se voulait délectable et le tandem de ventilateurs capillaires offert par Olivier Pinard et Matt McGachy se voulait hypnotisant. Flo Mounier est toujours d’une précision chirurgicale et Chris Donaldson manie le manche de la 6 cordes avec vitesse et adresse!    

Probablement que Pierre-Karl Péladeau aurait été un brin insatisfait des interventions de McGachy entre les chansons mais pour ce qui est de son roulement guttural, le tout se voulait à point!

Lors du dernier passage de Behemoth au Corona de Montréal, nous avons eu droit à la totale. Ce concert se voulait une célébration face au dernier album The Satanist et les Polonais avaient poussé le bouchon au maximum des capacités scéniques que peut offrir une tournée de cette envergure. Hier, nous ne pouvions nous attendre à autant au niveau visuel. Il faut prendre en considération que Behemoth est le premier groupe à monter sur scène  sur cette tournée avec Slayer et Lamb of God et même si le groupe se permet des dates plus personnalisées en dehors de leur tournée principale, nous ne pouvions nous attendre à la même  présentation scénique que la dernière fois.

Toutefois, le groupe a pu jouir d’un attirail plutôt impressionnant pour une place en ouverture et c’est avec l’amalgame scénique de base que le groupe retrouvait son public montréalais. Pas d’écran pour détourner notre attention, que le groupe et leurs imposants pieds de micro en plus des aigles en fer forgé.

Aux percussions, nous retrouvions John « The Charn » Rice de Scorpion Child/Job for a Cowboy, étant donné qu’Inferno devait rester en Pologne pour la naissance de son enfant. Rice est pratiquement le nouveau Tony Laureano du métal maintenant, étant donné que quelques formations européennes usent des services de Rice lors d’empêchement de la part de leur batteur original. Pourquoi annuler une tournée ici lorsque tu peux obtenir les services de ce puisant pugiliste?

De Blow Your Trumpets Gabriel jusqu’à Chant for Eschaton 2000, tout a roulé à merveille pour Behemoth.

Lors du changement entre Behemoth et Lamb of God, nous avons pu voir l’immense kit de percussions de Chris Adler, juché en haut d’une plate-forme sur roulettes. Il a trouvé son chemin vers l’arrière de la scène, en plein centre.

De longs rectangles se retrouvaient aux abords des percussions et lorsque le groupe est arrivé sur scène pour débuter leur prestation, nous avons pu voir que cette série rectangulaire se voulait plutôt une série d’écrans qui allaient diffuser une quantité d’images en relation avec les chanson du groupe. En portion médiane de Laid to Rest, nous avons pu remarquer que d’immenses canons à fumée blanche projetaient des jets vers le plafond, aussi intensément que le gars qui vapotait sur le parterre!

De mettre la table avec leur chanson la plus connue nous a démontré à quel point le groupe se veut solide. En enfilant Now We Got Something to Die For et Ruin, nous avons compris que le groupe n’allait pas lâcher le public en feu. Ça bougeait vigoureusement, du devant de la scène jusqu’à la console.

J’ai même vu des body surfers partir du bout du bar située à droite, une situation que je n’avais vu qu’une seule fois dans ma vie au Metropolis : lors de la visite de Slayer. Direction, la scène!

Le groupe était grandement en forme. Communicatif, Randy Blythe a salué les gens, remercié le public qui encourage son groupe depuis les débuts. Il a même dédié 512 à Doyle des Misfits, présent dans la salle pour le concert, en compagnie de sa copine, Alissa d’Arch Enemy.

Participatif, le public terminait bien souvent les refrains et les couplets de Blythe. Adroits, les musiciens ont enligné les titres comme Walk With Me in Hell, Blacken the Cursed Sun, Hourglass, Set to Fail, Vigil et Redneck avec une aisance qui nous démontrait sans contredit, que ce groupe est une véritable machine aux engrenages bien huilés.

Maintenant, il me revient le devoir de me remettre la discographie de Lamb of God dans les oreilles, question de redonner une chance au matériel musical sans avoir l’intensité visuelle du concert!

www.lamb-of-god.com

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      Toutes les photos : Mihaela Petrescu