Skelethal: Les profondeurs death métalliques, en version française (Entrevue avec Gui Haunting et Jon Whiplash)
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Skelethal: Les profondeurs death métalliques, en version française (Entrevue avec Gui Haunting et Jon Whiplash)

Lorsque j’entends de la distorsion passée au travers une pédale HM-2, je jubile. Le style death métallique typiquement suédois est facilement identifiable grâce à ce phénomène. Cette sonorité de scie mécanique rouillée m’a toujours attiré et même encore aujourd’hui, j’en raffole. Mes oreilles ont toujours eu cette attirance face aux fondateurs du genre comme Entombed, Grave et Dismember et aujourd’hui, d’autres groupes suédois le font encore très bien, comme Entrails ou Cut Up. Mais qu’en est-il lorsque le tout provient de la France? Le duo Skelethal s’est approprié cette sonorité et lui donne une certaine vigueur. Entretien avec Gui Haunting et Jon Whiplash de Skelethal.     

Dans un premier temps, je comprends que le groupe existe depuis peu. Vous fonctionnez en mode duo. Pouvez-vous nous expliquer comment est né Skelethal?

Gui : Le groupe est né en 2011. Jon et moi faisions partie d’Infinite Translation , un groupe de thrash metal old school. Jon était à la basse et moi à la guitare. Nous avons découvert que nous avions un goût commun pour le death metal, notamment pour le death metal suédois, et on a décidé de jammer après les répètes d’Infinite Translation. Jon avait envie de s’essayer à la batterie et moi au chant, on s’est accordé très bas et on a commencé à jouer de temps en temps sans se prendre la tête. On s’est vite rendu compte que ça roulait et on a commencé à écrire nos propres morceaux dans le but de faire une démo. Avec la séparation de notre ancien groupe et les bons retours à propos de notre démo, on a décidé de poursuivre notre route avec Skelethal de manière plus sérieuse et avec l’optique de faire des concerts. On s’est vite mis d’accord sur le fait de rester à deux afin de ne pas compromettre notre musique et d’employer des musiciens de session pour le live. Un autre point important, depuis le début on fait tout nous-mêmes. Après avoir enregistré la démo, on s’est dit qu’on avait aussi bien fait de s’enregistrer en home studio. Jon s’est mis au dessin et a pris la décision de s’occuper de nos artworks. Jusqu’ici, on a toujours procédé comme ça, on a bien progressé et sans avoir la prétention de faire aussi bien qu’un vrai ingé son, on est largement satisfait de notre résultat, surtout avec ce premier album.

Ce premier album est massif, c’est grassouillet à souhait! C’est facile de coller l’étiquette death suédoise sur cet album mais contrairement à certains groupes qui s’y adonnent aussi, je crois que Skelethal est capable de créer de meilleures transitions dans ses chansons. Le tout semble plus vivant et moins, artificiel. Comment se passe le processus d’écriture entre vous deux?

Gui : Sur la majorité de nos titres, j’écris une ébauche de morceau ou un morceau entier, puis nous retravaillons les structures et les parties de batterie ensemble, en répétition. Nous avons aussi quelques morceaux écrits par Jon, qui sait jouer de la guitare. On travaille beaucoup sur nos riffs et sur les changements de tempo ou de rythme afin d’obtenir un résultat intéressant mais aussi spontané pour que cela reste efficace en live. Nos influences sont les albums pionniers du genre, en gros les albums sortis fin des années 80 et début des années 90. Nous adorons aussi toute la scène thrash metal des années 80. Par contre, dès le début, on a clairement voulu s’identifier au style joué par les groupes suédois tels que Entombed, Carnage, Dismember, Carbonized, Grave, Nirvana 2002 et bien d’autres.

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Je parlais avec Tobias de Cut Up, l’autre jour. Il me disait que son groupe n’avait pas l’intention de réinventer le genre mais plutôt d’avoir du bon temps en jouant du death métal tout en utilisant les thèmes classiques du genre. Peut-on dire que c’est le même état d’esprit avec Skelethal?

Gui : Oui c’est la même chose pour nous. On sait que l’on ne réinvente rien, ce qu’on veut c’est faire ce que l’on aime en le faisant bien. On est toujours dans cette optique et on ne compte pas vraiment changer à ce propos, le plus important est d’essayer de mettre notre touche dans ce style. Je pense que c’est important de perpétuer le message et l’attitude de cette scène, où les gens étaient passionnés et heureux de partager leur musique et de rentrer d’autres groupes.

Vous avez inclus une reprise de Soon to be Dead de Dismember. Comme de raison, vous lui rendez justice sans tenter de la dénaturer. Pourquoi ce choix précis face à Dismember? Est-ce parce que [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=_EXOnm2a7_E »]le clip a hanté vos nuits[/youtube] à l’époque!

Gui : Depuis le début, on aime ajouter une reprise à nos productions. C’est un peu un hommage à tous ces groupes qui ont su nous donner des émotions et qui nous ont donné l’envie de faire cette musique. À la base, nous avons choisi ce titre pour le reprendre en live car il est court et super violent. Au moment de l’enregistrement, on s’est dit que ce serait cool de l’inclure sur le CD.

Je me dois de vous demander ceci mais en ce qui concerne Sons of Zann, est-ce en relation avec l’univers de Star Wars ou c’est tout autre chose?

Gui : Non il n’y a pas de relation avec Star Wars. La presque totalité des paroles vient de mes lectures, et parfois de films et dans Sons of Zann, j’ai imaginé comme une suite à la nouvelle The music of Erich Zann de H.P. Lovecraft. Revenu à la vie par on ne sait quel moyen, Erich Zann cherche à invoquer des abominations venues de l’au-delà.

En ce qui concerne la scène, Skelethal est une entité complète avec des musiciens qui se joignent à vous. Que pouvez-vous nous dire des autres membres qui vous accompagnent?

Gui : Nous sommes accompagnés en live par Lucas de Mortal Scepter à la guitare et Hélène à la basse. Ils ont plus ou moins les mêmes goûts que nous et ont su se montrer motivés et dispo pour faire un bout de chemin avec Skelethal.

Est-ce possible qu’à un moment donné, Skelethal devienne un quatuor complet?

Gui : Non depuis le début, notre position est arrêtée à ce niveau-là.

Comment est survenue l’entente avec Hells Headbangers ?

Gui : Nous sommes entrés en contact avec Hells Headbangers lors de la recherche d’un label pour sortir notre CD compil’. Ils avaient répondu qu’ils aimeraient travailler avec nous mais plutôt pour un album. Nous sommes restés en contact suite à ça, jusqu’à la sortie de celui-ci. Nous pensons que ce label colle vraiment avec notre musique et nous sommes très flattés d’être sur un label américain, chose que nous n’aurions jamais imaginé possible à nos débuts.

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C’est Jon Whiplash qui est responsable de la portion visuelle du groupe, il a créé toute les couvertures de vos sorties officielles. Que peut-il nous dire face à son cheminement artistique?

Jon : Alors mon parcours a commencé avec Skelethal lorsqu’il a fallu dessiner l’artwork de notre démo Morbid Ovation. Je faisais des études d’infographie à l’époque et comme on tenait à tout faire nous-même, j’ai attaqué mon premier artwork. Pas mal inspiré par Druillet, Seagrave et l’imagerie Lovecraftienne en général, on peut suivre mon évolution à travers les différentes prod de Skelethal. C’est seulement après la sortie de notre deuxième Ep que j’ai commencé à avoir des commandes d’autres groupes comme Final Fright, Mortal Scepter, Hexecutor et Deathroned.

Pulverised Records a sorti Morbid Revelations il y a deux ans. Est-ce bien une compilation de tout le matériel qui se voulait disponible depuis des années?

Gui : Oui. La compilation regroupe notre démo et nos deux Eps sortis chez Iron Bonehead Productions. C’était la première fois que nous sortions notre musique sur le format CD.

Des possibilités que Skelethal traverse l’Atlantique en 2018, pour le Maryland Death Fest peut-être?

Gui : Je ne pense pas malheureusement que nous ayons nos chances pour jouer dans ce fest, mais ce serait un honneur immense que de partager une telle affiche avec un nombre incalculable de groupes cultes.

Merci beaucoup les gars, et votre album est génial!

Merci à toi pour l’interview! Hello à tous les lecteurs! On espère bien venir au Canada dans le futur! Death is certain, life is not!

Vous pouvez lire ma critique de l’excellent Of the Depths… de Skelethal, juste ICI!

http://skelethal.com/

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