Wintersun: Analyse du renversant The Forest Seasons
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Wintersun: Analyse du renversant The Forest Seasons

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The Forest Seasons
Nuclear Blast

Quelle belle pochette relaxante. On dirait les albums Solitudes que je vendais dans la section nouvel âge, dans le temps du HMV. Tu sais, le genre d’album qui joue lorsque tu vas te faire dérincher le dos en massothérapie?

Voilà pour le contenant sauf que le contenu n’est pas à la Dan Gibson (saviez-vous qu’il était un Montréalais?) car ce qui se retrouve sur ce troisième album de Wintersun est beaucoup plus éclaté métalliquement!

Non, ce nouveau disque n’est pas Time II, encore moins la suite logique du premier album. The Forest Seasons est un album qui se veut conceptuel avec 4 chansons, longues, mais jamais mollassonnes. Comme vous l’aurez deviné, chacune représente une des saisons. Non, ne me sortez pas de blagues météorologiques typiquement québécoises comme : « La version québécoise contient juste trois chansons parce qu’on n’a pas d’été ici! « ou « La chanson qui parle de l’hiver doit être la plus longue sur l’édition québécoise de l’album! »

Produit grâce à du financement public, cet album divise le public de base de Wintersun. Le groupe a vraiment réussi à se ramasser un pactole immense. On parle d’une cocotte monétaire de plus de 675 000$ en monnaie canadienne. Avec cet argent, le groupe désirait construire leur quartier général, c’est-à-dire un immeuble qui abriterait leur studio en plus de permettre au groupe d’y créer de la musique à temps plein.

J’ai lu quelques critiques de The Forest Seasons où le focus n’était mis que sur cette portion de l’entreprise, et non sur l’album en tant que tel. Si certains trouvent que le groupe a abusé, il faut savoir que ce n’est pas terminé car Wintersun prévoit deux autres campagnes du genre.

Et justement, cet album? C’est comment? De mon côté, j’avais tout de même apprécié Time I mais je dois avouer que The Forest Changes me plaît beaucoup plus. Je sens que les chansons sont beaucoup plus aérées et variées. Même si Wintersun propose un death métal surfin et mélodieux, on peut ressentir le souffle bien vivifiant d’un black métal très mélodieux (un peu à la Borknagar) au début de The Forest That Weeps (Summer) grâce à cette cadence très carrée. Par la suite, on reprend dans un truc plus épique et pompeux au niveau de la voix.

Eternal Darkness (Autumn) propose un traitement brutal au niveau des percussions qui subissent un martellement incessant, digne des mouvements percutants des batteurs qui œuvrent dans les arts plus noircis. Surprenant, Wintersun ne se contente pas uniquement d’user de ce genre lors de cette longue chanson. Effectivement, après cet attentat punitif, le groupe nous plonge dans les limbes automnaux grâce à un changement structurel qui impliquent une dualité avec la voix qui balance entre la portion claire empreinte de nostalgie et la portion courroucée. Avec une coupure majeure comprenant un solo de guitare assumé et des claviers à point, Wintersun étonne sur cette pièce. Divisée en quatre portions distinctes, cette chanson se veut monumentale.

Pour représenter l’hiver, Wintersun propose Loneliness (Winter) qui se veut plus apaisante. Jari Mäenpää utilise sa voix claire de façon adroite lors de cette pièce et livre une performance plutôt étonnante et excessivement convaincante. Au niveau death mélodieux qui serait plus près des racines, c’est avec Awaken From The Dark Slumber (Spring) que tu te feras un plaisir immense!

Si vous êtes de ceux qui méprisent le groupe pour leur campagne sur Indiegogo, je crois qu’il est temps de passer à autre chose étant donné que cela risque d’être une façon d’opérer pour de nombreux artistes qui désirent pousser leur musique vers d’autres horizons, plus lointains.

Par contre, si vous êtes un amateur de Wintersun, de death mélodique intelligent et audacieux, il est impensable que vous passiez à côté de cet album en 2017.

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