Haken : Retour sur le concert de Montréal avec Sithu Aye (25 août 2017)
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Haken : Retour sur le concert de Montréal avec Sithu Aye (25 août 2017)

Qu’est-ce qui est le plus lourd : Une tonne de plumes ou une tonne de briques? Quelle belle question piège qui en prend quelques-uns dans le détour, même encore aujourd’hui. Dans le domaine musical, dans les sous-couches métalliques, j’aime faire ce parallèle ou plutôt, ce petit jeu pour expliquer certaines sphères dans la musique progressive.

Bien souvent, on associe la parcelle lourde du métal avec des formations qui œuvrent dans le death métal, par exemple. Cette image serait représentée par la tonne de briques. Mais avec de nombreuses formations progressives, comme Haken justement, ces groupes peuvent avoir une sonorité excessivement oppressante mais étant donné que les progressions s’accumulent et l’image demeure proprette, on imagine plus la tonne de plumes.

Sauf qu’une tonne, c’est une tonne! L’unité de masse est la même.

Et c’est le cas avec Haken, un des groupes les plus lourds qui m’ait été possible d’entendre en concert. La tonne de plumes, c’est leur domaine!

Ayant découvert le groupe sur le tard l’année dernière, j’ai pu reprendre le temps perdu étant donné que leur label a réédité leurs deux premiers albums, Aquarius et Visions, plus tôt cette année.

Hier soir, Haken était à Montréal car cette troupe progressive anglaise profite de la fin de l’été pour visiter l’Amérique, question de fêter leur dixième anniversaire. Moins d’un an après leur dernière visite, la formation reprenait d’assaut la scène du Club Soda pour un tour de chant beaucoup plus varié que lors de leur passage précédent.

Sur le plan original, il devait y avoir deux groupes en ouverture sur cette tournée : Sithu Aye et Nova Collective. Des problèmes de visa ont fait en sorte que l’un des membres de Nova Collective n’ait pu prendre part au périple nord-américain. Groupe en parallèle de Richard Henshall de Haken et de Dan Briggs de Between the Buried and Me, on comprend que l’attente était grande face à une prestation du groupe.

Sithu Aye nous a proposé de fortes progressions au niveau musical. Avec une sonorité qui pouvait rappeler Scale the Summit et Animals as Leaders, le groupe a offert une série de rythmiques qui auraient pu servir de trame sonore à un documentaire sur le Grand Canyon, filmé des airs par des drones en haute définition. Une musique planante, bien ciselé par des musiciens de haut calibre.

Sithu Aye et ses musiciens sont repartis avec le sourire étampé au visage car la foule montréalaise a levé les bras en signe d’acceptation en plus d’acclamer vigoureusement la performance du groupe.

La présentation scénique de Haken était semblable à celle de l’année dernière. Même si le groupe fête son dixième anniversaire, il reste que c’est l’album Affinity qui est en mode promotion et c’est ce dernier qui s’est retrouvé encore une fois en arrière de la scène.

Ross Jennings à la voix portait la même cravate verte, qui se marie encore très bien aux couleurs de l’album. Diego Tejeida est même venu faire le solo de keytar de 1985, de la même manière que la fois précédente.

Un genre de copié/collé qui s’arrête là, par contre car Haken n’a pas mis l’accent complètement sur Affinity. Le groupe a visité en long et en large son matériel, question de dresser un vaste éventail.

Deux heures d’architecture progressive, de voltige plus que vertigineuse sur les instruments en plus d’une précision cristalline au niveau de la voix. Même lorsque le groupe propose The Architect, Ross Jennings se bombe le torse et expulse de la même façon qu’Einar de Leprous, responsable de cette portion vocale sur la chanson.

Les guitares sont corpulentes avec Haken et la basse t’appréhende sévèrement en spectacle. La parcelle progressive et l’allure clémente des musiciens viennent mettre une certaine balance dans cette attaque excessivement costaude. Ou la main de fer dans le gant de velours, en fin de compte!

Comme de raison, la pimpante Cockroach King est la pièce qui a reçu l’accueil le plus clément venant de la foule. Avec ses tonalités qui rappellent les cadences du cirque, son côté bon enfant est toujours surprenant étant donné la capacité d’oppression sonore que le groupe peut faire subir, quelques mesures auparavant.

Valeur sûre en spectacle et sur ses productions, Haken a démontré que même si leur visite précédente ne datait que de onze mois, la fraicheur était encore bien palpable!

http://www.hakenmusic.com/

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      Photos : Mihaela Petrescu