Wings of Metal : Retour sur la soirée du samedi avec Voïvod, Time Lord, Diamond Head, Crypt Sermon, Slaughtbbath et Outre-Tombe (9 septembre 2017)
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Wings of Metal : Retour sur la soirée du samedi avec Voïvod, Time Lord, Diamond Head, Crypt Sermon, Slaughtbbath et Outre-Tombe (9 septembre 2017)

Le festival Wings of Metal prenait fin ce samedi et c’est effectivement, la fin. Quoi de mieux que de se retirer dans la gloire et le sentiment d’avoir accompli un acte métallique hors du commun. C’est ce que doit en retirer Annick Giroux, responsable de la programmation derrière ce festival tout à fait unique qui réunissait, à chaque année, une panoplie de formations au statut culte ou qui jouissait d’une réputation de guerriers face au genre.

L’égo se doit de rester à la porte des Katacombes pour les musiciens car il n’y a aucun traitement privilégié. La foule se mêle aux artistes, le tout dans un esprit de camaraderie que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Les gens discutent, la bière coule à flots et les poings se lèvent lorsqu’un groupe monte sur la scène toute menue du club, situé sur St-Laurent.

C’est Outre-Tombe qui a ouvert cette soirée fatale. Représentant le contingent death métallique, le groupe de Québec  nous a martelés avec une précision certaine. Alternant avec du nouveau matériel d’un album à paraitre en plus d’y aller avec quelques titres qui provenaient de leur album Répurgation, Outre-Tombe a proposé un death métal très près de la source Schuldinerienne en plus de nous enfoncer leur métal, bien profondément dans les entrailles!

En ce qui concerne la portion plus noircie du samedi, le groupe chilien Slaughtbbath est venu nous démontrer que leur positionnement géographique offre un certain rapprochement face aux feux éternels de l’enfer. Leur black metal se voulait chaotique lors de certains instants mais accrocheur lors de certains mouvements.

Avec Crypt Sermon, nous retombions avec des élans musicaux beaucoup plus lents et doom. L’air fanfaron des membres de ce groupe de Philadelphie offrait un contraste intéressant face à l’attitude patibulaire des membres de Slaughtbbath. Visiblement heureux et choyés de pouvoir enfin jouer ici, le groupe en a surtout profité pour nous présenter des pièces qui proviennent de leur premier album, Out of the Garden.

Avec une certaine touche de mysticisme, le chanteur Brooks Wilson a pu appâter chaque amateur présent aux Katacombes. Sa voix imposante et empreinte de sagesse se mélangeait  parfaitement avec les cadences offertes par le reste du groupe. À la fin de leur prestation, leur batteur Enrique me confiait à quel point le groupe était satisfait face à la réponse reçue de la part du public et que cette prestation énergique se plaçait en top de liste face à leurs accomplissements.

Les allées et venues au bar se voulaient nombreuses pour le festivalier commun. Le fait que la disponibilité face au gros format de La Morsure (de la micro Trou du Diable) en édition spéciale se voulait encore possible, ceci a réussi à combler la soif des métalloïdes présents sur place.

Au comptoir de la merch, il était agréable de voir que les prix étaient excessivement bas. Des t-shirts à 15$ ou à 20$ pour celui de Voïvod en édition limitée, on comprend que le promoteur ne devait pas prendre sa part du gâteau. Ou sinon, si peu…

Entre chacun des groupes, nous avions droit à de bonnes sessions de discussions. L’esprit de camaraderie qui régnait (mélangé avec un certain taux d’alcoolémie) a fait que de nombreuses discussion furent improvisées, uniquement en relation avec un t-shirt provenant d’une tournée lointaine arboré par un festivalier ou une patch sur une veste qui se veut plutôt rare, donnaient droit à de beaux échanges, des poignées de main et des claquements de bouteille en guise de conclusion, lorsque le groupe suivant s’approchait de la scène.

Diamond Head est surtout connu comme étant une formation qui a su influencer Metallica. La première fois où j’ai entendu ce nom, c’était lors du visionnement de Cliff Em’ All en VHS alors que Lars Ulrich parlait de ses influences lors d’une entrevue datant du début des années ’80.

Comme de raison, il fallait s’attendre à ce que le groupe, qui demeure plutôt la bête menée par le guitariste Brian Tatler, interprète les titres de leur répertoire qui ont été repris par Metallica. Mais, il ne faut pas négliger le matériel moins connu du groupe!

Même si ce sont Helpless et Am I Evil? qui ont récolté le plus d’exaltation venant de la foule, il ne faut pas passer sous silence l’excellente Bones, tirée de leur dernier album en plus de Lightning to the Nations et Sucking My Love, en plus des versions originales de The Prince et It’s Electric, pièces aussi reprises par Metallica.

Tatler avance en âge, tout comme son batteur Karl Wilcox, mais son jeu passionné se veut palpable. Bien entouré par des musiciens plus jeunes, il ne serait pas étonnant de revoir le groupe au Québec, d’ici peu.

Avec l’annonce face à la présence de Time Lord, j’ai fait mes devoirs correctement face au catalogue de Pagan Altar. Avec le décès du chanteur Terry Jones en 2015, le nom avait refait surface un peu partout. Ayant ignoré les recommandations pendant un bon nombre d’années, je me suis rendu compte que Pagan Altar possédait un catalogue excessivement musclé au niveau musical. N’ayant jamais vraiment eu une distribution convenable pour l’Amérique du Nord, j’ai comme l’impression que certains sont passés à côté de la track

Délaissant le nom de Pagan Altar pour l’occasion, les musiciens du groupe voulaient honorer la mémoire de Jones. Ils ont décidé de garder l’appellation Time Lord, en relation avec le mini-album du même nom.

En y allant avec un chanteur du nom de Brendan Radigan, qui hurle à tout rompre avec Magic Circle, nous avons pu apprécier l’intensité métallique offerte par le groupe. Solide et puissant, il n’a eu qu’à se laisser immerger par la musique de Pagan Altar et sa présence se voulait charismatique, surtout lors des moments plus ténébreux comme The Cry of the Banshee, Demons of the Night et March of the Dead.

Un peu à l’image de Candlemass l’année dernière, je m’imaginais grandement la présence de Time Lord pour fermer la scène près des arbres, lors du prochain Heavy Montréal.

Mais cette prestation de Time Lord se voulait unique et exclusive pour le festival…

Voïvod est le groupe que j’ai vu le plus souvent sur scène. Samedi soir, c’était mon 18e rendez-vous avec la formation et je me dois d’avouer que c’était leur concert le plus convaincant et le plus solide de leur carrière!

Les musiciens se sont concentrés grandement sur la vieille époque. Voïvod a pigé à deux mains dans le plat à bonbons du old schoolisme, et ce dès le début, en nous annihilant avec Killing Technology.

Post Society, pièce plus moderne, a meublé le bloc suivant en combinaison avec Psychic Vacuum et Inner Combustion. Pendant que Chewy, Rocky et Away s’abreuvaient entre les chansons, Snake s’en donnait à cœur joie et propulsait des « Wings of Metal! » avec un falsetto digne des voix plus power métalliques.

La dernière année a été bien remplie pour Voïvod qui a accumulé de nombreuses dates ici et là, tournant en Europe avec Entombed AD, lors des derniers mois. La complicité est encore plus palpable sur scène, le groupe est tissé serré et rien ne dépasse.

D’entendre The Lost Machine m’a grandement surpris. Voïvod n’avait pas joué cette chanson depuis une bonne dizaine d’année ici et ce n’est que dernièrement que le groupe a décidé de la réintégrer dans leur liste de chansons. Cette dernière se marie très bien avec les nouveautés que sont The Fall ou We Are Connected, toutes jouées samedi soir. Même chose pour Korgull the Exterminator qui a joué du coude avec Ravenous Medecine, The Prow et Order of te Blackguards.

Les derniers coups ont été donnés par les chansons que sont Voïvod et Overreaction. Comme de raison, Snake ne pouvait quitter la scène en ne soulignant pas le travail titanesque déployé par Annick Giroux qui a su livrer une dernière édition de son Wings of Metal, sans anicroche.

Maintenant que ce festival semble mort et enterré, il ne souhaite plus qu’une certaine relève éveille cette bête avant qu’elle ne tombe dans un sommeil éternel à jamais!

http://voivod.net/

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      Photos : Mihaela Petrescu