Dark Tranquillity : Retour sur le concert de Montréal avec Warbringer et Striker (17 septembre 2017)
Si j’étais le moindrement paresseux, je ferais un copié/collé de mon analyse de l’année dernière alors que Dark Tranquillity nous visitait aux Foufounes Électriques, question de promouvoir leur nouvel album, Atoma. J’ajouterais à cela ma portion face à Warbringer, groupe qui ouvrait pour Destruction au début de 2017. Je n’aurais que quelques trucs à modifier.
Ensuite, je n’aurais qu’à te parler de Striker et le gros de la job serait fait!
Mais je ne vais pas m’auto-plagier. Ce serait futile d’avouer que les deux performances offertes par les deux formations principales étaient semblables, similaires et sur le pilote automatique.
Non, c’était loin d’être ça!
Sur le pas de la porte, on m’apprend que la formation canadienne Striker est en retard, leur véhicule a subi un bris important aux États-Unis. Si bien que le groupe a été dans l’obligation de demander un nouveau véhicule, question de pouvoir se rendre à Montréal.
Avec une trentaine de minutes de retard, il faut comprendre que les membres du groupe sont arrivés aux Foufounes, sont sortis de leur nouveau véhicule et sont bondis sur scène.
Avec un aplomb certain et l’adrénaline dans le piton face à leur mésaventure, Striker a su impressionner. Leur amalgame métallique propose une sonorité antiques très 80’s, une approche power métallique qui se verse dans le rock d’aréna et une touche de modernisme face aux transitions. Le chanteur Dan Cleary se veut précis et bien appuyé par les deux autres guitaristes et le bassiste en ce qui concerne les voix d’accompagnement. Visiblement satisfaits face à l’accueil et soulagés face à cette mésaventure, le sentiment de satisfaction flottait juste en haut de la tête des musiciens.
Warbringer prend toujours d’assaut la scène avec une assurance hors du commun. Cette formation ouvre toujours pour des groupes de fortes pointures mais avec eux, c’est toujours une livraison sonore comme si c’était eux la tête d’affiche.
Lors du périple précédent en ouverture de Destruction, le chanteur John Kevill avait promis une performance spéciale lors de leur prochaine visite. Fier de leur dernier album du nom de Woe to the Vanquished, ce thrasher de la nouvelle génération avait annoncé que lors de la visite avec Dark Tranquillity, son groupe proposerait une interprétation globale de l’album.
Et c’est ce qui a été offert hier soir. L’intégralité de cette petite bombe thrash métallique s’est retrouvée liquéfiée dans nos chastes oreilles et c’est à ce moment qu’un éveil certain s’est produit dans la foule. Quelques coudes se sont levés, des formes circulaires se sont mises en branle de manière chaotique, au grand plaisir de Kevill et ses acolytes.
Aux percussions, Carlos Cruz demeure impavide et en contrôle. Malgré une position pratiquement statique, nous ne voyons que ses avant-bras bouger. Précis, il tient le fort bien occupé, laissant le contingent à l’avant s’occuper du reste. En guise de portion sanglante musicale additionnelle, Warbringer a proposé Combat Shock en finale.
Deuxième visite de Dark Tranquillity en moins d’un an et encore une fois, des musiciens différents. C’est surtout en relation avec le fait que le guitariste Martin Henriksson n’a jamais été remplacé officiellement et aussi que Niklas Sundin demeure encore en congé parental.
Pour cette deuxième visite en ce qui concerne la tournée Atoma, c’était un tout nouveau duo aux guitares. Dans un premier temps, Johan Reinholdz (avec un flamboyant t-shirt de Cathory, en hommage à vous savez qui) du groupe Nonexist et à la grande surprise de nombreux amateurs, Christopher Amott, ancien membre d’Arch Enemy.
En place lors du périple festivalier européen du groupe, rien ne laissait vraiment présager qu’il allait se retrouver avec le groupe pour cette portion de tournée. Il faut préciser que « le frère de l’autre » s’est retrouvé avec de nombreux regards admiratifs sur lui.
Disposition scénique identique que lors du passage précédent et une liste de chanson plutôt similaire. Le groupe a ajouté The Mundane and the Magic avec la portion vocale préenregistrée de Liv Kristine, Endtime Hearts, Encircled et Clearing Skies.
Même le rappel s’est fait avec les mêmes chansons que la dernière fois car ce sont State of Trust, Through Smudged Lense et l’incroyable Misery’s Crown qui ont mis un terme à cette soirée.
À quoi bon de revoir pratiquement le même concert, moins d’un an après?
La réponse se veut simple; l’enthousiasme des membres de Dark Tranquillity face à l’accueil montréalais, le sourire de Mikael Stanne alors que les amateurs de son groupe et de son travail ne cessent de hurler des « DT » entre chaque chanson en plus de la communication sincère entre la foule et le groupe valent vraiment le détour.
Dark Tranquillity est solide, malgré l’instabilité qui règne au niveau des guitaristes mais il faut qu’un point soit clair; ils savent choisir ceux qui se retrouveront avec le noyau fort du groupe.
Le plus sérieusement du monde, si tu m’annonçais que le groupe revenait en février 2018 et proposerait la même feuille de route, j’y serais volontiers.
À moins que le groupe ne se retrouve lors du prochain Heavy Montréal, question de créer un certain manque face à leurs présences fréquentes…